Le jeudi 30 mars à la Maison régionale de l’innovation (1), à partir de 17 h, Dijon Métropole organise le forum LaDij Tech. Une opération destinée, dans le cadre du mois de l’égalité, à épauler les femmes qui veulent conjuguer science et entrepreneuriat. Car, aujourd’hui, les créateurs de start-up sont très majoritairement masculins. La vice-présidente de Dijon métropole, Marie-Hélène Juillard, nous détaille les enjeux de ce forum, premier du nom en Bourgogne Franche-Comté.
Comment vous est venue l’idée de créer ce forum ?
« Deux chiffres à l’échelle nationale sont particulièrement illustrant : une seule start-up sur 5 est fondée ou co-fondée par une femme. 88% des fonds levés le sont par des hommes. On voit bien qu’un problème existe que ce soit dans la représentativité ou dans le financement. Lorsque je suis arrivée comme vice-présidente de Dijon Métropole, en 2020, j’ai constaté cette situation et j’ai proposé au président et maire de Dijon, François Rebsamen, d’organiser une opération afin de sensibiliser l’ensemble de l’écosystème de l’innovation à ce phénomène national mais aussi international auquel Dijon n’échappe pas. Et celui-ci m’a dit de foncer. Un groupe de travail a vu le jour regroupant des partenaires actifs : l’incubateur DECA BFC, l’accélérateur SATT Sayens, l’école BSB, BPI France et le réseau Enterprise Europe Network porté la CCI. Et la French Tech, qui vient d’être labellisée, nous a rejoints. Si bien que c’est le premier événement organisé en Bourgogne Franche-Comté réalisé en partenariat avec la French Tech BFC. Mais c’est également le premier événement afin de favoriser la création d’entreprise innovantes par des femmes qui voit le jour dans la région. Autrement dit celles conjuguant les sciences et l’entrepreneuriat ».
LaDij Tech, ce nom n’est-il pas un zeste abscons ?
« LaDij Tech, c’est aussi une façon de positionner Dijon sur l’innovation. On retrouve dans ce nom qui, de prime abord, peut paraître compliqué, lady, Dijon et la tech, soit l’innovation. Et cette sémantique renvoie également à la French Tech… Il y a les trois dimensions : les femmes, l’innovation et l’entreprenariat. Ce sont les trois mots clefs. Et nous avons également trois objectifs : mettre en lumière les femmes fondatrices de start-up, donner envie aux doctorants et aux chercheuses de se lancer, utiliser davantage les résultats de la recherche scientifique et opérer de starisais de technologie, soit conjuguer science et entrepreneuriat. Et cela passe par une information sur les dispositifs d’accompagnement que ce soit par l’agence Dijon Bourgogne Invest (DBI), le conseil régional, l’État, l’Union européenne… »
Pouvez-vous nous présenter quelques-unes des intervenantes ?
« Plus de 150 participants se sont d’ores et déjà inscrits et l’ensemble de l’écosystème de l’innovation sera bel et bien présent : les représentants du monde académique, l’Université, les directeurs de laboratoires, les start-up, les PME, les grands groupes… Nous avons choisi Marie Adeline-Peix, qui est dans le top 5 du Comex BPI France, comme grand témoin. Interviendront également des femmes fondatrices de start-up dans les domaines d’excellence de la métropole,à l’instar de la santé, de l’agro-alimentation, du numérique. Je peux citer par exemple Xavière Castano, co-fondatrice de Crossject. Une entreprise dijonnaise qui connaît aujourd’hui une success-story qui était, à l’origine, une start-up… Ou encore Stéphanie Bourgeois et Julie Boucon qui ont créé en 2019 à Besançon Holy Owly. une application révolutionnaire destinée à l’apprentissage des langues. Celles-ci ont dû vendre leur start-up aux Suédois parce qu’elles n’ont pas trouvé, lors d’un second tour de table, suffisamment de financements auprès des investisseurs français. Comme quoi notre manifestation LaDij Tech affiche toute sa pertinence ! »
Propos recueillis par Camille Gablo
(1) 64 A rue Sully, 21 000 Dijon