Le vendredi 31 mars à l’Espace Baudelaire (1), de 12 h 30 à 18 h 30, la Ville de Dijon organise une opération destinée à valoriser le métier d’assistant maternel. Et ce, dans le cadre du Mois de l’Égalité… Comme l’explique l’adjointe Kildine Bataille, l’égalité femmes-hommes, « c’est dans les deux sens… »
Pouvez-vous revenir sur les raisons qui vous ont poussée à organiser cette manifestation ?
« Nous organisons cette journée d’information sur le métier d’assistant maternel, et je dis bien assistant maternel et non assistante maternelle, afin de le faire connaître auprès des jeunes. Et ce, pour plusieurs raisons. Il nous faut lutter contre les stéréotypes : ce n’est pas un métier réservé aux femmes. Notre idée est de dire que la mixité des métiers doit fonctionner dans les deux sens. Aujourd’hui, nous n’avons, sur la Ville, que deux hommes assistants maternels. Mais c’est aussi un métier particulièrement en tension, comme tout ce qui concerne la petite enfance. Nous sommes épaulés dans cette action par l’IRTESS et nous avons réuni nos partenaires, que ce soit la CAF, Pole Emploi ou la PMI. Je martèle régulièrement que cette profession travaille à l’accueil des enfants et non à la garde. Pour ma part, je souhaiterais également que l’on change le nom. Comment voulez-vous faire venir des hommes sur ces métiers de co-éducation, d’animation, avec le qualificatif « maternel » ! Je ne vois pas comment des collégiens ou des lycéens garçons, lorsqu’on leur présente cette profession, peuvent se projeter ? Cela renvoie à la mère, aux nounous, au changement de couches, aux biberons… alors qu’il y a énormément d’autres choses derrière. L’accueil se fait à domicile, c’est une réalité, mais il ne faut pas oublier tout le volet pédagogique, en intérieur comme en extérieur. C’est tout le sens des relais petite enfance où les assistants maternels peuvent venir autant de fois qu’ils le souhaitent afin de sociabiliser les enfants mais aussi de rompre l’isolement que peut engendrer ce métier pour ceux qui restent chaque jour chez eux… »
Quel nom alors donneriez-vous à cette profession ?
« C’est, à mes yeux, un véritable assistant d’éducation et on le voit notamment avec l’exigence des parents qui n’a de cesse de grandir. En en discutant avec nombre d’assistantes maternelles, le véritable problème de ce métier n’est autre que la reconnaissance sociale. N’oublions pas que ce sont des métiers invisibles… alors qu’ils sont essentiels. Je tiens à rappeler qu’ils étaient en première ligne durant le Covid ».
La question de l’accueil de la petite enfance représente aussi un enjeu capital pour que Dijon conserve ses belles places dans les classements liés à l’attractivité…
« Créer des places en crèches ex nihilo, nous le faisons. Mais l’assistant maternel représente aussi une solution. Et c’est évidemment l’attractivité de la Ville qui est en jeu : en poursuivant nos actions pour favoriser l’accueil de la petite enfance, nous œuvrons à l’attractivité de Dijon. Le nombre des assistants maternels s’élève à un peu moins de 500 sur l’ensemble de Dijon, dont une douzaine d’assistants maternels salariés de la Ville. L’année dernière, nous avons enregistré 3 candidatures masculines et c’était déjà un début. Petits pas par petits pas, nous arrivons à déverrouiller des choses. Nous y arrivons mais c’est lent, c’est comme l’égalité entre les femmes et les hommes ! Avec cet événement, ouvert à tout le monde, nous changeons le regard ».
Propos recueillis par Camille Gablo
(1) 27 avenue Charles Baudelaire, 21 000 Dijon