Vœux au Zénith : François Rebsamen : « Pas question de battre en retraite ! »

Cest devant 2 800 personnes réunies au Zénith le 6 janvier que le maire et président de Dijon Métropole, François Rebsamen, a renoué avec la traditionnelle cérémonie de vœux qui navait pu se dérouler les deux années précédentes, pandémie oblige. Son maître mot ne fut autre quEnsemble… : « Ensemble afin de pouvoir faire face dans un monde qui à bien des égards penche du côté sombre ! » Cest au demeurant lorsquil évoqua un potentiel voyage à Kiev, à linvitation de lambassadeur dUkraine, que des salves dapplaudissements se sont faites entendre. Tout comme lorsque lancien ministre aborda sa bataille du rail, à savoir le rétablissement de la ligne TGV Dijon-Roissy-LillePour Dijon, pour la qualité de vie de ses habitants – plébiscitée encore par le classement Arthur Lloyd, pour la transition écologique, pour la solidarité et légalité, pour une société rassemblée (et la liste est loin dêtre exhaustive !), François Rebsamen a souligné qu« en 2023, il nétait pas question de se dérober, de battre en retraite ! » À bon entendeur

Camille Gablo

 

Covid

« Inutile d’y revenir, le Covid et ses restrictions sanitaires ont mis à mal notre vie sociale pendant deux ans. Pas toute notre vie sociale, mais le bouleversement est profond et nous n’avons sans doute pas fini d’en ressentir les effets. Je veux redire ma plus grande considération pour l’ensemble du personnel soignant, celui de notre CHU de Dijon, de tous nos établissements de santé, et tous les professionnels qui n’en ont pas terminé avec un travail harassant dans des conditions difficiles »

Système de santé

« Le personnel soignant est avec nos hôpitaux en très grande tension. Le premier vœu que je formulerai est que nous sachions mieux préserver voire retrouver un système de santé à la hauteur de l’enjeu que représente cet impératif du soin. Malgré les efforts, malgré le Ségur de la santé – plus de 10 milliards d’euros et des revalorisations salariales pour 1,5 million de personnel –, le constat est unanime d’une véritable dégradation des conditions de travail du personnel de santé et des besoins en effectifs qu’il va falloir traiter en profondeur ».

Simone Veil

« Nous le savons tous, la vie n’est pas un fleuve tranquille. Les épreuves, il y en a eu et il y en aura d’autres, et le rôle de la puissance publique, c’est justement d’agir pour éclaircir l’horizon, de résister, de tracer la route et d’aller de l’avant, pour donner réalité à l’espoir qui est finalement, pour paraphraser Simone Veil, « le seul remède aux douleurs du monde ». S’adapter, faire preuve de courage et donner toute sa place à la bienveillance, c’est à cela que je vous invite…ensemble ! »

Un monde sombre

« Mon vœu le plus cher est que nous sachions, Ensemble, nous montrer à la hauteur des attentes d’un monde qui, à bien des égards, penche du côté sombre : l’Ukraine, l’Iran, l’Afghanistan… ces hommes et ces femmes courageux, ces femmes courageuses surtout, prêtes à tous les sacrifices pour la liberté, prêtes à risquer la prison, la torture ou leur vie pour une mèche de cheveux, pour un voile qu’elles ne veulent plus porter… La religion ne peut justifier les horreurs commises par ces Mollahs. Quand je pense que dans les mondes turco-iranien et indien cela signifie érudit. Nous avons à leur égard le devoir impérieux de chérir notre République, de faire vivre sans relâche ces valeurs de fraternité, de liberté d’opinion et d’expression, de laïcité qui sont l’essence même de notre démocratie ».

Ukraine

« Inflation, le prix de l’énergie, la guerre en Ukraine… Cette situation terrible nous a tous pris de court. Personne n’aurait jamais cru possible de voir à nouveau une guerre aux portes de l’Europe. Elle ravive des souvenirs douloureux dont nous aurions tort de sous-estimer les risques qu’ils représentent aujourd’hui. Je voudrais tous vous remercier, Dijonnais ou habitants de la Métropole, pour l’élan de solidarité et de générosité incroyable dont vous avez fait preuve pour venir en aide aux réfugiés ».

Voyage à Kiev

« Ma rencontre, juste avant Noël, avec l’ambassadeur d’Ukraine en France a été particulièrement bouleversante. J’ai tenu à lui réaffirmer le soutien de notre ville et de Dijon métropole avec le peuple ukrainien. Nous sommes Européens, et ce souffle européen est, pour les Ukrainiens, une raison de se battre et de vivre ou plutôt de survivre. J’ai rencontré un homme, épuisé d’ailleurs, qui, par tous les moyens, cherche à arrimer son peuple à l’Europe, avec la profonde conviction que c’est l’Europe qui donnera un avenir à son pays et à la paix. Il m’a invité à venir à Kiev. Je ferai ce déplacement s’il est utile. Peut-être à soutenir l’espoir des ukrainiens ? »

Faire face !

« Dans ce monde effrayant à de nombreux égards, mon choix est celui de l’espoir, de l’optimisme et de l’action. Certes, 2022 se termine avec l’escalade des conflits sur la planète, la répression cruelle des peuples, des femmes qui réclament le droit de vivre en femmes libres, la récession qui menace, les richesses qui explosent. Mais la réponse, c’est de faire face. C’est d’invoquer la solidarité, la fraternité, et de construire notre avenir au sein d’une Europe forte. En 2023, il ne peut être question de se dérober, je dirais même : il ne peut être question de battre en retraite, si vous voyez ce que je veux dire… » 

Les jeunes

« Le rassemblement tient une place très importante dans ma conception de la société. Il n’est pas facile d’être jeune aujourd’hui, avec les crises, l’inflation, la guerre. Mais l’espoir est un puissant moteur auquel il ne faut rien céder, ni jamais ne renoncer. C’est pour les jeunes que nous sommes là. Pour eux, je souhaite que Dijon poursuive sa transformation et son développement notamment tournés vers la protection de l’environnement, qu’elle renforce sa place de capitale régionale, agréable et douce à vivre, à taille humaine, proche de la nature et accessible, qu’elle porte haut les valeurs de la solidarité, de l’éducation, de l’émancipation, et que notre ville leur offre ainsi un avenir ».

Le CROUS

« Un problème me tient énormément à cœur : le CROUS. Dijon a besoin de tout le soutien de la Région pour ses étudiants. Au niveau de la restauration scolaire, au niveau du service social, ce que nous avons à Dijon me heurte profondément quand je vois les files d’étudiants qui attendent sans pouvoir accéder au restaurant universitaire. 40 000 étudiants et seulement 2 restaurants universitaires, cette situation sur le CROUS m’apparaît indigne et je compte sur la Région pour remédier avec notre métropole à cela ! »

Campus 2

« Les étudiants sont désormais plus de 40 000 à Dijon et seront probablement 5 000 de plus d’ici 5 ans. Nous lancerons en 2023 un nouveau projet intitulé « Campus 2 », à côté des deux écoles d’ingénieurs, entre les CHU et l’Université. Il est destiné à accueillir une école déjà présente sur le territoire, en pleine croissance, le CESI, et des espaces pour de jeunes entreprises liées à la santé, tout cela est en cours de négociations et de bouclage ».

Classement

« Le classement Arthur Lloyd nous place cette année comme la première des grandes villes et métropoles française pour la qualité de la vie. Si nous avons cette place, c’est parce que nous nous y employons. Bien sûr, notre collectivité n’agit pas seule. Institutions, entreprises, associations, commerces. Nous formons un tout au sein duquel chacun a sa place ».

Croissance

« En une vingtaine d’années, Dijon est passée de 149 000 à 162 000 habitants et la population totale de notre métropole s’élève désormais à 261 901 habitants. Pour ceux qui en douteraient, je l’affirme avec force : c’est une très bonne nouvelle ! Cela montre que Dijon a la cote et qu’elle attire. Je suis fier d’accueillir de nouveaux habitants venus de toute la France, particulièrement de grandes villes en quête d’un peu plus de sérénité souvent à la recherche d’un cadre de vie propice à l’épanouissement de leur famille ».

82 000 arbres

« Nous avons des arbres et nous continuerons à en planter. D’ici la fin d’année, nous compterons 82 000 arbres ou arbustes ! C’est plus que l’objectif de 56 000 que je m’étais fixé pendant la campagne des élections municipales. Nous avons créé une micro-forêt à Épirey, une autre est en cours de plantation sur le terrain des Verriers dans le quartier Chevreul-Parc. On a renforcé l’opération de la Forêt des enfants, sur le plateau de la Cras qu’on a sauvé de l’urbanisation. Nous allons encore développer cela ».

Emploi

« A Dijon, l’économie va bien. Le bilan commercial et culturel de la saison d’été est excellent. Les enquêtes menées auprès des commerçants attestent de CA redevenus pour beaucoup au niveau d’avant-Covid. La métropole dijonnaise, qui comptait au 3e trimestre 93 700 salariés privés, a créé 1 430 postes depuis un an, c’est-à-dire que nous sommes à un niveau plus élevé qu’avant la crise, la proportion est même plus importante dans le secteur du commerce ».

Place de la République

« Je sais que la sécurité et la tranquillité publique sont un sujet de préoccupation important. Sachez que cela fait partie de nos priorités et que nous faisons le maximum à notre échelle. Ce qui s’est passé à l’automne place de la République est inadmissible. Je salue et je soutiens la décision du préfet de fermeture anticipée des bars de nuit – c’est-à-dire ne l’oublions pas à 2 heures du matin quand même ! Nous avons renforcé la surveillance des squares et l’éclairage public, et la police municipale mène des opérations conjointes avec la police nationale ».

La bataille du rail

« La pétition que j’ai lancée en décembre pour le rétablissement de la ligne TGV Dijon-Roissy-Lille a enregistré près de 16 500 signataires. La capitale de notre belle région ne doit pas être aujourd’hui la seule de France à ne pas être reliée directement à un aéroport international… C’est pour moi une vraie bataille, et il faut la gagner. Cette ligne existait, elle doit être rétablie ! »

Transition écologique

« Nous sommes reconnus comme un territoire leader en matière de transition écologique et énergétique. Dijon métropole a été retenue par l’Europe pour être l’une des 100 « Villes neutres pour le climat et intelligentes », à travers le grand projet Response en cours de déploiement à Fontaine d’Ouche (…) Nous devons nous féliciter de maitriser notre politique de l’eau et de l’assainissement, d’avoir un réseau de chaleur urbain de 130 km. Demain, nous produirons de l’hydrogène vert qui permettra d’alimenter nos bennes à ordures et nos bus. L’économie en jeu représente 1 750 tonnes de CO2 chaque année, soit l’équivalent de 24 millions de kilomètres en voiture ».

Extension du tram

« Nous n’avons pas fêté en 2022 les 10 ans du tram comme nous l’aurions dû, à cause du conflit social et des grèves. Mais le tramway a révolutionné nos déplacements à l’échelle de la métropole. Avec environ 100 000 voyageurs par jour, il est reconnu comme l’un des plus performants d’Europe, si l’on compare le nombre de voyage au nombre d’habitants. 2023 sera donc l’année du lancement des études pour son extension, au Sud, peut-être à l’Est, les études nous diront ce qu’il faut faire ».

Droit au logement

« Pour construire, il y a deux manières de faire : s’étaler ou densifier. A Dijon, notre option est celle de la densification raisonnable. Ces dernières années, c’est seulement l’équivalent de la surface de 4 terrains de foot qui ont été dédiés à la construction. J’ai bien conscience que personne ne souhaite voir un petit immeuble se construire devant chez lui. Mais le logement est un droit et à Dijon, j’entends que ce droit soit respecté ».

Solidarité

« C’est par l’éducation, le sport et la culture que se construit réellement cet « Ensemble », ce compromis social et républicain qui guide mon projet pour Dijon. C’est à travers le sport, la culture et l’éducation que grandissent et se forment les citoyens responsables et éclairés, parce qu’ils incitent à la confrontation des esprits et des points de vue, au dialogue, à la solidarité, à la fraternité. Soyons plus attentifs les uns aux autres, plus respectueux aussi. Acceptons mieux nos différences et faisons preuve de davantage de solidarité encore avec les plus fragiles »

Ensemble

« Aucun de nous, en agissant seul, ne peut atteindre le succès ! Voilà pourquoi je souhaite que 2023 soit une année du lien, de l’Ensemble. Que les bénévoles de la vie associative soient remerciés ; que tous ceux qui, au cours de l’année 2022, ont assuré la tenue de nos bureaux de vote soient aussi remerciés. Que tous ceux qui s’engagent pour le bien commun, pour le service public, pour la cohésion de notre société soient remerciés. Que tous ceux qui œuvrent pour notre protection et pour la paix soient non seulement remerciés mais acclamés. Belle et heureuse année à toutes et tous ! Santé et fraternité avant toute chose ! »