Mission locale : « Redonner espoir ! »

A la Vapeur le 6 décembre, la Mission locale de larrondissement de Dijon a fêté ses 40 ans. Son président Hamid el Hassouni revient sur limportance de cette structure auprès des 16-25 ans

Pouvez-vous revenir sur la genèse des Missions locales ?

« C’est une belle idée qui remonte à l’époque de François Mitterrand. Celui-ci avait confié en 1981 une mission à Bertrand Schwartz sur l’intégration sociale et professionnelle des jeunes qui étaient, alors, les premières victimes de la crise économique. Leur taux de chômage était 3 fois plus élevé que celui des adultes. Les missions locales voient le jour par ordonnance en 1982 avec une démarche particulière : traiter l’ensemble des périphériques de la vie quotidienne des 16 à 25 ans, sortis du système scolaire, et pas uniquement la question de l’insertion et de l’emploi : l’accès au logement, à la santé, à la mobilité en facilitant l’obtention du permis de conduire… Et la valeur ajoutée de la Mission locale réside dans le fait d’avoir un interlocuteur unique abordant toutes ces problématiques ».

Combien de jeunes accueillez-vous ?

« En 2021, la Mission locale de Dijon a reçu, dans l’un de ses 20 points d’accueil, 2 200 jeunes pour la première fois, ce qui a porté leur nombre total sur l’année à 5 500. Ce maillage territorial fait notre force avec des solutions adaptées aux réalités du territoire et aux profils des jeunes. C’est du cousu-main ! Ce n’est pas évident lorsqu’ils ont 16 ans, qu’ils sont en échec scolaire, qu’ils sont fâchés avec leurs parents… Comment leur redonner confiance ? Ce n’est pas la même chose pour les étudiants sortis de l’enseignement supérieur, mais ceux-ci représentent tout de même 10% de notre public. Avec la crise sanitaire, nous avons assisté à nombre de décrochages… »

Les jeunes ont été particulièrement impactés par la pandémie de Covid

« Oui et la Mission locale représente un véritable amortisseur social apportant des solutions spécifiques à chaque individu ! Le message que je veux faire passer aux jeunes est le suivant : venez chez nous comme vous êtes ! Nous ne sommes pas dans le jugement de valeur mais nous sommes là pour apporter des solutions. Cependant c’est un contrat de confiance : il y a des droits mais aussi des devoirs, car, si les jeunes veulent être prêts à intégrer le marché le d’emploi, ils doivent être outillés. Et nous plaçons dans leur besace des outils afin qu’ils puissent avancer : le respect, le goût à l’effort… »

Avec Grand Dijon Habitat, que vous présidez également, vous navez de cesse de défendre linnovation sociale. Quelles sont les nouvelles stratégies que vous avez développées pour la Mission locale ?

« Nous avons renforcé notre partenariat avec le monde économique et nous avons également créé un poste d’adulte-relais pour aller au pied des immeubles dans les quartiers populaires afin de capter ceux qui sont en dehors des radars. Nous sommes, en substance, une « tierce personne » et nous avons beaucoup plus de facilité à échanger avec eux. Nous avons une psychologue qui facilite l’échange et qui leur permet, elle aussi, de leur redonner confiance. C’est un message d’espoir que je veux faire passer… Beaucoup de jeunes obtiennent des CDD, des contrats pro, des contrats d’alternance, voire des CDI. Les 75 collaborateurs, que je félicite et remercie pour leur engagement quotidien, font un travail remarquable. Nous sommes épaulés par l’Etat, la région, la métropole, la ville et j’espère que département de la Côte-d’Or, qui est membre de notre conseil d’administration, nous soutiendra lui aussi… comme c’est le cas partout dans l’Hexagone ! »

Propos recueillis par Camille Gablo

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