Et vous, la rentrée vous la sentez comment ?

Aller de l’avant

« Crise sociale, énergétique, environnementale… Il faut reconnaître que le gouvernement a fait un effort non négligeable avec le bouclier tarifaire qui profite aux ménages les plus modestes… même si j’attends la position d’Elisabeth Borne sur la question de taxation des super-profits comme ont pu le faire certains pays européens. Si, au niveau national, les prévisions sont plutôt pessimistes, je dois dire qu’au niveau local, elles se doivent d’être optimistes. La raison est simple. Dijon, depuis plus de vingt ans, Dijon a une politique sociale et écologique qu’on peut qualifier d’offensive, qui permet de dégager du pouvoir d’achat et de donner de l’espoir aux plus démunis. Nous continuerons d’aider les Dijonnais pour traverser cette crise.

La bonne nouvelle de cette rentrée, c’est la belle satisfaction affichée par l’hôtellerie-restauration dijonnaise. Nous avons constaté un formidable afflux de touristes étrangers, notamment américains et italiens. Notre politique nous porte à aller de l’avant et elle porte ses fruits ».

Nadjoua Belhadef

Adjointe au maire de Dijon, déléguée au commerce et à l’artisanat

 

Nous organiser pour faire face

« Des jours difficiles nous attendent. Au regard de la situation énergétique qu’on nous annonce dans les semaines et mois à venir avec les difficultés d’approvisionnement en gaz et le coût de l’électricité qui augmente en flèche, je suis très inquiet de la précarisation d’une partie de la population qui va devoir faire face à de grosses difficultés pour honorer ses factures d’énergie.

Même si le gouvernement essaie de limiter l’augmentation des prix, il y a une réalité qui est là, et on sait que les boucliers mis en place ne s’installeront pas forcément dans la durée. Dès janvier 2023, on verra de nouvelles augmentations qui seront difficiles à supporter par les plus faibles revenus et par tous ceux qui vivent encore dans des logements énergivores.

Cette situation se répercute déjà sur le Centre communal d’action sociale qui reçoit de nombreuses sollicitations. C’est pourquoi nous avons mis en place une organisation pour être en capacité de répondre aux demandes ».

Antoine Hoareau

Maire adjoint délégué aux solidarités, à l’action sociale et à la lutte contre la pauvreté

 

Sobriété pour tous !

« Cela fait plus de 30 ans que je dirige des sociétés et je n’ai jamais vu et vécu cela. Nous sommes face à une triple problématique :

– Un « pouvoir d’achat » très ébranlé par cette guerre et ses conséquences terribles. 

– Un « pouvoir produire » affecté par des ruptures, le coût des matières premières, de l’énergie et bien d’autres postes. 

– Un « pouvoir agir » ralenti par des positions politiques infantiles et inacceptables pour nos entreprises et nos salariés. 

Je vais donc pousser un coup de gueule : on n’a pas élu des députés pour qu’ils paralysent le pays. On n’a pas élu un président pour contester chacun de ses propos et chacune de ses actions. On n’a pas le temps de débattre sur le barbecue alors qu’il y a le feu partout !

Alors agissons toutes et tous avec sobriété dans cette période incertaine mais il n’y pas que les entreprises et les citoyens qui doivent être sobres. Si l’on exige de nous la sobriété énergétique, exigeons en retour la sobriété des partis politiques ainsi que la sobriété médiatique.

Pour conclure : j’aime à rêver que, pendant cette période si dure pour beaucoup, nous pourrions faire une trêve pour le bien des Français et de la France ». 

Jean-Philippe Girard

Président de Dijon Bourgogne Invest

 

Un sens à la vie

« Quelle rentrée ? La rentrée des classes ? Je n’ai plus d’enfant en âge d’aller à l’école, je ne suis ni enseignante, ni député, alors pour moi la rentrée ça n’existe pas. J’ai l’impression que personne n’a envie de retourner au boulot, l’été installé depuis le mois de mai et qui ne veut pas laisser la place à l’automne n’encourage pas à y retourner. Rien ne changera, chacun reprendra sa place.

Les vieux trouvent que les jeunes ont perdu toutes les valeurs fondamentales. Les jeunes ont perdu la foi et trouvent que les vieux ont tout foutu en l’air, qu’ils ont vécu « abondance et insouciance » alors qu’à eux on leur promet la fin de l’abondance et de l’insouciance.

Mais je garde l’espoir que cette rentrée synonyme de tension, d’irrespect et d’individualisme se transforme en une révolution individuelle où chacun retrouve un sens à sa vie. 

La culture est un moyen d’éveiller les consciences ».

Laurence Boyenval

Comédienne. Le Rocher des Doms

 

Crise et innovation sont compatibles

« Si j’écoute les médias, l’hiver sera froid mais risque d’être chaud socialement devant la hausse du prix de l’énergie qui va atteindre des records historiques !!!
Pour moi, les périodes de crise sont souvent propices à l’innovation, à l’idée de nouveaux business qui surgissent parfois de manière inattendue.
C’est pourquoi je reste optimiste et Vitagora va déployer tout son savoir faire, toute son expertise avec ses entreprises et les unités de R& D pour créer de la valeur ajoutée pour notre belle région BFC.
La silicon Valley est en route ».

Pierre Guez

Président de Vitagora

 

Complexe

« Un peu comme tout le monde, j’appréhende cette rentrée particulière compte tenu  de la situation géopolitique, économique, climatique et énergétique.

Par nature, je suis confiante et positive car nous avons beaucoup appris de la crise sanitaire et nous saurons relever les défis qui arrivent . Nous avons des atouts , nous allons innover mais je pense que nous allons également rentrer, en tout cas moi, dans une période amélioration continue en nous focalisant sur l’essentiel en réduisant le gaspillage, en réduisant notre empreinte écologique.

Chacun à son niveau. Je suis une optimiste , je vois les problèmes mais je crois que nous arriverons a co-construire ensemble les solutions ».

Catherine Minaux

Directrice régionale Engie

 

Prudence

« La rentrée dans le secteur de l’automobile se fait dans la continuité d’un contexte compliqué. Plusieurs facteurs sont en cause : pénurie de pièces dans la production qui entraîne des retards de livraisons, les véhicules d’occasions se font plus rares et les prix augmentent, et une certaine incertitude des acheteurs concernant le choix de la motorisation avec une transition lente mais réelle vers l’hybride et l’électrique. Le marché de l’utilitaire en pleine crise également prouve que l’activité économique n’incite pas à l’investissement et à l’optimisme ».

Olivier Arbez

Auto Sélection Europe

 

Rentrée volontariste

« Pour les notaires de Côte-d’Or, cette rentrée de septembre est difficile à analyser. Nous sortons d’une période particulière puisque la crise sanitaire a généré un élan sans précédent vers les projets immobiliers ou familiaux. Les notaires du département ont répondu présent face à cette demande forte en rédaction d’actes et conseils juridiques. Aujourd’hui le rythme de l’activité reste soutenu mais moins frénétique et les projets se font avec moins de précipitation, ce qui est préférable. Malgré la hausse récente, les taux d’intérêts restent historiquement bas, et devraient donc continuer de faciliter les investissements dans la pierre. De la même manière, dans ce monde complexe, le besoin de conseil est une réalité. Pour faire face à la forte activité des derniers mois, les embauches ont été nombreuses dans les offices qui sont donc pleinement opérationnels. Il s’agit donc pour nous d’une rentrée volontariste au service de nos clients ».

Guillaume Lorisson
Président de la Chambre des notaires de la Côte-d’Or

Des arbres ! Des arbres ! Des arbres !

« L’avocat d’affaires que je suis pourrait vous dire qu’il constate qu’un certain nombre de clignotants passent à l’orange, voire au rouge. Après le Covid qui avait empêché le fonctionnement normal de nos entreprises, mais fait l’objet d’une aide massive et exceptionnelle des pouvoirs publics, voici que nous sommes désormais confrontés à une situation post-covid compliquée.

La vague de démission qui a touché les Etats-Unis touche désormais la France entrainant des reconversions en série, plus ou moins réussies, et donc une pénurie de personnel, surtout dans les emplois dits « essentiels ». A cela s’ajoute la hausse d’un certain nombre de matières premières, de l’énergie et donc le retour de l’inflation.

Je pourrais donc céder au déclinisme, mais ma nature optimiste s’y oppose ! J’entends donc voir la bouteille à moitié pleine. Le Covid a complètement révolutionné le télétravail qui aurait mis des années à émerger. Quelle révolution également pour la visio ! Que de temps gagné en transports inutiles, longs et coûteux.

Je pense que les consciences vont devoir évoluer et pousser à une sobriété désormais indispensable.

On va peut-être enfin comprendre la richesse de l’eau… ou tout simplement celle de nos arbres. Je vais donc ainsi former le vœu que notre belle ville de Dijon fleurisse d’arbres pour faire baisser la température de notre ville minérale, sans pour autant lui enlever toute sa beauté ».

Eric Seutet

Avocat

Avoir la foi du charbonnier

« Nous sommes sur la conjonction de crises concomitantes dont on ne voit pas bien l’issue. Crise climatique à l’origine de récoltes lamentables et déficitaires. Crise économique qui impacte le prix des matières premières et provoque des problèmes d’approvisionnement susceptibles de mettre en cause l’activité même de nos entreprises. L’augmentation des coûts de production et de matières premières peuvent difficilement être répercutés sur nos prix dans un climat général d’inflation. A cela vous ajoutez des difficultés réelles de recrutement, un contexte géo-politique qui perdure… Tout ça pour dire qu’il faut avoir la foi du charbonnier pour piloter une entreprise et faire un prévisionnel pour 2023. Le seul point positif, mais cela ne va peut être pas durer, l’activité dans le domaine des spiritueux, même si elle a été rendue difficile par des ruptures d’approvisionnement de matières premières, s’est maintenue. On n’a pas de baisse de consommation aussi bien à l’export qu’en France. Pour l’instant…

Je n’ai jamais connu une telle situation depuis mon entrée dans la vie professionnelle, il y a 44 ans de cela ».

Jean-Dominique Caseau

PDG de Suprex L’Héritier Guyot et Lejay Lagoute

Au bord de l’explosion sociale

« Je suis inquiet de l’évolution de la situation économique avec une inflation, certes pour l’instant maîtrisée en France. Inquiet de la situation en Ukraine et notamment avec sa centrale nucléaire de Zaporijiia. N’oublions pas Tchernobyl… Inquiet pour les conséquences de la guerre sur l’énergie pour les particuliers dont le pouvoir d’achat a besoin d’être revalorisé. Inquiet face à la situation complexe du crédit dont les taux d’intérêt vont augmenter avec, sans doute, des limitations d’autorisation de prêts. Tout cela me rend perplexe quant à l’évolution de la situation sociale qui pourrait aboutir à des tensions. On sent bien qu’il y a une société qui est au bord de l’explosion sociale.

Je n’oublie pas, non plus, les collectivités qui subissent de plein fouet les augmentations de l’énergie qui pourraient, parfois, être incompatibles avec leur budget ».

Pierre Pribetich

Adjoint au maire de Dijon, délégué à l’urbanisme

1er vice-président de Dijon Métropole

Agir collectivement

« J’ai une pensée particulière pour les classes populaires et les étudiants dont la rentrée s’annonce compliquée. La période d’incertitudes que l’on vit ne date pas d’aujourd’hui. Voilà bien 3 ou 4 ans que différentes épreuves éprouvent les Français : le covid et ses privations de liberté, une guerre à nos portes, une sécheresse historique, l’explosion du prix de l’énergie… Difficile donc d’ignorer que le monde va très mal. C’est pour cela qu’on doit collectivement agir. J’ai la conviction que c’est ensemble qu’on construira efficacement la France et le Dijon de demain. Chacun est concerné, quelque soit son niveau. Le Président de la République fait, à mon avis, une erreur en tenant un discours pessimiste. Son rôle, c’est d’appeler à la mobilisation, à l’union sacrée et de donner un cap. Pour le moment, je me demande s’il y a vraiment un capitaine à bord.

A l’échelle locale, nous avons prouvé qu’on était capable de répondre de façon pragmatique à toute une série de défis comme le pouvoir d’achat, le réchauffement climatique… »

Hamid El Hassouni

Maire-adjoint délégué à la Jeunesse, la vie associative, l’éducation populaire et les savoirs populaires

Besoin de collaborateurs qui ont envie de travailler

« Pour la branche Travaux publics, il est clair que les appels d’offres diminuent légèrement. Heureusement, à ce jour, les carnets de commandes restent satisfaisants jusqu’à la fin de l’année. Cependant notre secteur nourrit des inquiétudes en raison de la hausse des coûts difficilement répercutables sur les marchés privés. Ce qui n’est pas le cas avec les marchés publics, dont on dépend à 60 %, qui ont instauré des indices de révision de prix. Le risque, c’est que les élus décident de différer ou d’annuler les travaux prévus.

L’autre point important, c’est le recrutement, notamment au niveau de l’encadrement. Ce n’est pas un problème d’attractivité de nos entreprises. C’est un problème de société où l’on constate une tendance vers le « travailler moins ». On voit bien que le Covid est passé par là et avec lui des habitudes qui apparaissent clairement dans les entretiens d’embauche. On peut toujours faire des concessions mais il est impossible de satisfaire toutes les demandes individuelles. Nous avons besoin de collaborateurs qui ont envie de travailler.

Nous sommes bien conscients que la fin de cette année risque d’être difficile pour certains de nos clients privés avec le début des remboursements de PGE, de charges sociales qui avaient été différées ».

Vincent Martin

Président de la SA Roger Martin

Président de la fédération régionale des Travaux publics