Hourra ! La vie continue…

Quid après l’hygiénisme mental, après le combat entre le bien-pensant et le politiquement satanique asséné aux électeurs jusqu’au second tour de l’élection présidentielle ? Qu’est-ce qui change ? Ou – osons l’insolence – y a-t-il encore de (beaux) restes ? Rebelote avec le même triumvirat – Macron II, Marine Le Pen sans Terre et le croquemitaine Melenchon. Notons toutefois un soupçon de transformisme : notre Jupiter a affiché résolument au Champ de Mars son autre visage. Ce soir-là, l’épisode 1 de la saison Elysée II a boudé le peplum à la Cecil B. DeMille de juin 2017, afin d’opter pour un scénario soft : il nous est apparu en chef scout flanqué d’une bande de louveteaux. Elle est pas belle, la vie ? Certes, le premier rôle Jean Castex nous quitte, lui, qui nous fut présenté comme un Gaspard des Montagnes pourfendeur du Covid. Son accent nous manque déjà…

Certes, stoppée en gare de triage, la France s’attend à d’autres départs et à de nouvelles arrivées. Bref, tout continue, rien ne change, d’autant que nous revoilà pieds au mur de la tragédie de l’histoire contemporaine. La colère de ce que les élites parisiennes désignent du nom de « peuple de gauche » continue de sourdre dans la rue ; le mécontentement des Gilets Jaunes guette le prochain exécutif aux ronds-points … La hargne et les revendications haineuses continuent de grossir le flot des réseaux sociaux attisés en sous main par un Jean-Luc Mélenchon qui tient le haut de l’affiche électorale et la dragée haute aux écolos de Sandrine Rousseau, aux cocos de Roussel ainsi qu’au PS en pleine Bérézina. Qui sera son vassal ? Qui finalement lui offrira sa soumission, pour satisfaire à cette soif d’hégémonie et sceller un accord en vue des législatives ?

Ainsi va la vie, avec les Républicains en pleine psychanalyse ainsi que le bras de fer entre Edouard Philippe et Emmanuel Macron déterminé à ne pas lui laisser les mains libres dans la prochaine Assemblée nationale… La vie nous file entre les doigts sur fond de drames, de grandes misères : la guerre en Ukraine frappe au cœur de l’Europe, Joe Biden joue les va-t-en-guerre, le Coronavirus – aujourd’hui démasqué – poursuit son œuvre, les guérillas deviennent journalières dans les quartiers hypocritement qualifiés de « sensibles », les sempiternelles allocations sont à nouveau promises aux ménages français au coup par coup – faute de vraiment s’atteler aux problèmes des bas salaires, le secteur de la Santé publique est en très petite forme – même le très consensuel Martin Hirsch, patron de l’APHP, le confirme. Enfin, n’oublions pas non plus la cerise aigre sur le gâteau avec la réforme de la retraite.

Allô Marianne bobo.

Le cours d’la vie est pas beau.

Le pays marche tout seul le long de la ligne de chemin de fer.
Dans sa tête y’a plein d’affaires.
Il est mal en campagne et mal en ville.
Peut-être un petit peu trop fragile
.

Allo Maman, bobo !

Marie-France Poirier

(avec le concours d’Alain Souchon !)