Sur la Cité, vous pourrez vous immerger dans l’histoire patrimoniale de Dijon en vous rendant au 1204. Le Centre d’interprétation de l’architecture et du patrimoine, qui fait la part belle à l’innovation numérique pour vous plonger dans le passé – mais aussi le présent – est à ne pas manquer. Entrée gratuite…
C’est dans les vieux pots que l’on fait les meilleures soupes… Vous pourriez fort justement critiquer la mise en bouche de cet article par ce proverbe. Il faut dire qu’il remonte au temps où l’on préparait les soupes dans des pots de terre que l’on ne lavait jamais afin de conserver les résidus précédents pour donner du goût…
Alors qu’il est question de gastronomie dans l’ensemble de ce numéro, cette expression peut apparaître décalée. Vous nous pardonnerez peut être pour deux raisons : il est question ici du 1204, nouvelle appellation du Centre d’interprétation de l’architecture et du patrimoine, en référence à l’année durant laquelle le duc Eudes III de Bourgogne fonda les Hospices de Dijon. Au début du XIIIe siècle, où les pots sur les brasiers ne devaient pas récurés souvent ! Et, dans l’un des espaces proposés par ce centre destiné à dévoiler les richesses patrimoniales anciennes et contemporaines de Dijon, a été reconstituée l’ancienne apothicairerie en bois des hospices avec… ses pots de collection. Certes de pharmacie (estampillés de l’ancienne faïencerie Sigault)… mais cela nous a permis de tourner autour… du pot !
Mais revenons à cette passerelle avec le passé tout en l’étant avec la ville actuelle, à proximité de l’Ouche comme il se doit, là où le Duc de Bourgogne avait donc choisi de confier un site aux Hospitaliers du Saint-Esprit afin qu’ils viennent en aide aux malades, aux indigents, aux orphelins mais aussi aux pèlerins.
Ayant pour objet d’œuvrer à la sensibilisation du patrimoine, des vestiges antiques à l’époque contemporaine, dans les villes bénéficiant du label Ville d’Art et d’Histoire accordé par le ministère de la Culture – Dijon fait partie de celles-ci depuis 2008 – le CIAP est dorénavant doté d’un véritable écrin dans la Cité : 540 m2 et 2 niveaux (pour un coût global de 3 €) répartis en différents espaces proposant exposition permanente, exposition temporaire et atelier pédagogique. Un véritable parcours où les visiteurs seront immergés dans l’histoire (des pierres) dijonnaises. Et ce, grâce, notamment, au numérique…
Des joyaux patrimoniaux
Ainsi ils seront par exemple invités à pénétrer dans un décor immersif de la Cité des Ducs. Et ce, avec tout de même une projection sur 3 pans de mur faisant au total 8 m où leurs seront présentées des images du survol de Dijon réalisées grâce à un drone, du plateau de la Cras jusqu’à la tour Philippe Le Bon. Il suffira de s’approcher d’un point d’intérêt pour bénéficier d’informations supplémentaires grâce à un détecteur laser…
Les focus sur des réalisations patrimoniales d’importance de Dijon selon les différentes périodes fait lui aussi la part belle à l’innovation. Ne manquez pas ainsi la présentation d’une maison à colombage (digne représentante du Moyen-Âge), de l’Hôtel Bouchu d’Esterno (XVIIe siècle), qui, au demeurant, accueillera le siège de l’Organisme international de la Vigne et du Vin, d’un immeuble haussmannien de la place Darcy (XIXe siècle) et d’un bâtiment de la Fontaine d’Ouche (XXe siècle).
Nous ne vous dévoilerons pas l’ensemble du menu concocté par la direction du Patrimoine du Patrimoine de Dijon qui s’est démultipliée afin de vous proposer cette plongée dans l’histoire de Dijon. Vous pourrez le découvrir gratuitement sur la Cité, où, rappelons-le, des joyaux patrimoniaux vous attendent aussi. A l’instar de la Grande Chapelle, où sera présentée la grande exposition sur les Climats de Bourgogne ou de la chapelle Sainte-Croix de Jérusalem, où la visite, en musique, ne vous laissera pas indifférent. Ne manquez pas ainsi de pousser la porte du 1204… car, histoire de faire le lien entre le dessert et l’entrée de cet article – et là nous vous demandons de nous pardonner cette formulation familiale – vous aurez « du pot » !
Camille Gablo
Ouverture à partir du 7 mai et jusqu’au 30 septembre tous les jours sauf le lundi, de 9 h 30 à 19 h. Entrée gratuite
