Messi or not Messie ?

Greta Thunberg continue de nous mener en bateau. Toujours fidèle à son allure d’éternelle zombie en papier mâché, elle est en figure de proue dans le numéro d’été du célèbre et luxueux magazine Vogue. Voilà qui nous dit tout du snobisme et de la vacuité de la néo-profession des « influenceurs ». Le traitement médiatique de l’actualité estivale a été à l’unisson.

Prenons la dramaturgie qui préside à toute information liée au covid, présenté à l’instar de croyances médiévales comme l’ultime avatar de Lucifer, Prince des ténèbres. Experts, sociologues, spécialistes ès Esculape s’acharnent à en faire un copié/collé semblable à la Grande Peur suscitée à l’approche de l’an Mille. Que diantre, notre époque dispose du vaccin qui constitue -il est urgent de le rappeler- l’arme du salut et de la liberté retrouvée ! Sans oublier l’observation de gestes-barrière ainsi que la sagesse consistant à ne pas s’agglutiner, tels des essaims d’abeilles écervelées. Bref, montrons-nous responsables : nous ne sommes pas encore aux portes de l’Enfer.

Pris au piège de cette communion des soleils noirs et sanguinaires, il n’est pas étonnant que le vulgum pecus ait vu le doigt de Dieu lorsque Messi (sans e) a atterri sur le gazon parisien, moins d’une semaine avant l’Assomption de la Vierge Marie, elle-même soulevée dans les airs par une équipe d’archanges de la Ligue 1… Avant tout tir au but, le Qatar, propriétaire du PSG, voit désormais dans son Léo un Messie. Certes, les finances du club sont dans le rouge et le salaire de l’Argentin bigrement faramineux … Il n’empêche que l’émir Tamim ben Hamad Al Thani estime que sa recrue prestigieuse -rémunérée en partie en crypto-monnaie selon les préconisations du staff marketing- va opérer un miracle genre « multiplication des pains » (Evangile selon saint-Marc), en générant la vente d’au moins 300 000 / 400 000 maillots messianiques… à prix bonbon !

Quel point commun entre la madone dolorosa Greta et Léo le Magnifique ? La bergère joue les tops modèles de l’anti-fringues dans Vogue quand notre star du stade va ériger le T-shirt made in PSG au rang de smoking pour soirée chic et branchée.

L’année 2021 est de la même vêture que le 1984 de George Orwell : l’arnaque de haute voltige et la lobotomie des peuples concoctées par certaines officines politiques – françaises ou étrangères ? – infiltrent la planète. Quant aux philosophes du siècle des Lumières, ils sont réduits à faire un four en enfer ! On a les héros que l’on démérite. Ou bien… les anti-héros qu’on mérite. La preuve de cette inconsistance humaine ? Le meurtre du père Olivier Maire, supérieur provincial de la congrégation des missionnaires montfortains en Vendée, n’a pas eu plus de poids qu’une virgule dans le traitement « people » de l’actualité… Comme l’ont dit, lors d’un prodigieux dialogue, Michel Onfray et Eric Zemmour : l’Europe aux racines judéo-chrétiennes tangue et dérive, privée qu’elle est d’une politique de civilisation portée à l’unisson par ses 27 états-membres. Voilà la problématique fondamentale qui devrait susciter la réflexion de l’UE tout comme du citoyen quand le retour des talibans à Kaboul consacre la déroute des USA ainsi que de l’Occident. Quand on assiste à une Chine, à une Russie qui placent déjà leurs pions diplomatiques sur cet échiquier stratégique. Quand on pressent, de surcroît, la base de lancement qu’offre plus que jamais l’Afghanistan aux croisés d’un islam radical, aux zélateurs au service d’une théologie terroriste. Gare à nous !

Marie-France Poirier