Quand les vacances tombent à l’eau …

Vacances 2020-2021 soleil noir ? Ou même tsunami ? Une rumeur circule en filigrane dans toutes les agences de France et de Navarre dont bon nombre n’ont rouvert que dans le cadre d’horaires restreints : victimes des ondes de choc du Covid-19, elles vont devoir pratiquer une augmentation notoire des prestations fournies par les tour-opérateurs dès septembre prochain, et ce, à fortiori pour la saison printemps-été 2021. Qu’il s’agisse de voyages en circuits organisés ou libres, de séjours dans les clubs-vacances, voire de croisières. Au Cac 40, le groupe Accor ne cesse de faire du yoyo inquiétant à la suite de l’interdiction de l’entrée dans l’UE de touristes américains ou des conditions émises sur la venue de Chinois etc. Quant aux tarifs des transports aériens, ils font de la haute voltige ! A titre d’exemple, on évoque une augmentation des destinations de l’ordre de 40 % à la prochaine saison pour la Russie, pour le Canada, les Caraïbes, l’Australie…

On a beau se prendre d’empathie pour la santé financière de ce secteur ultra-mondialisé, il n’en demeure pas moins que les consommateurs ont de quoi transformer leurs draps de plage en drapeau de la révolte. La plupart des réservations de voyages ou séjours pour cet été avaient été passés dès janvier ou février dernier – bien avant que le Coronavirus ne se glisse dans les avions, les trains ou les bateaux, tel un passager clandestin dangereux. Agences et tour-opérateurs ne l’avaient donc pas inclus dans leurs clauses annulation ou report à date ultérieure. Pourtant, de façon unilatérale, tous ont informé les clients, dès le début du confinement, qu’aucun remboursement ne serait pratiqué et que la clientèle bénéficierait d’un avoir valable sur les circuits à venir durant 18 mois. Bien-bien ! Oui, mais de nombreux sujets d’inquiétude se sont fait très vite jour, quand les vacances viennent à tomber ainsi à l’eau… Voyons le cas d’un couple féru de croisière : quelle sera la réelle valeur de son avoir d’ici à quelques mois, si les croisiéristes – du fait de la situation économique mondiale ainsi que du coût important des mesures sanitaires indispensables afférentes – se voient contraints de pratiquer des tarifs en version « marée haute » ? L’évidence s’impose : cela se traduit par un avoir dévalorisé pour les consommateurs et donc une nouvelle mise de fonds plus importante afin d’être en mesure de reporter les vacances en 2021…

Il y a également le cas de candidats à l’évasion précautionneux et qui ont versé des arrhes pour un séjour dans l’Union européenne, souscrivant en même temps une assurance annulation. La situation actuelle les incite à annuler de leur propre chef. Pourquoi pas ? Les voilà qui entendent donc se faire rembourser. Ouille-ouille ! Les frais de dossier s’avèrent alors fort pénalisants pour cette clientèle qui ne percevra qu’environ 50 % de la somme initialement versée en acompte ! Qui perd-gagne à ce quitte-ou-double de la… bien mauvaise fortune ?

 

Marie-France Poirier