La nouvelle a fait l’effet d’un cheveu dans la soupe. A Sciences Po Grenoble, on sert uniquement de la viande halal aux étudiants qui prennent un repas à emporter, le midi. Seul à alerter et à faire des remous dans le potage, l’UNI, syndicat de droite, qui demande des sanctions contre le « Cafet en Kit », fauteur de ce trouble, régi par une association subventionnée par de l’argent public ! Pour l’heure, l’équipe directoriale de cet établissement semble avoir gobé ce nouveau régime alimentaire accommodé à la sauce islamo-gauchiste, alors qu’il s’agit là d’une grave atteinte aux lois de la laïcité.
La France des médias préfère d’ailleurs porter le regard sur notre Zorro Zemmour, qui s’est livré à une facétie aussi idiote que maladroite : il a mis en joue « pour rire » des journalistes lors de sa visite au salon Milipol Paris 21. Comme quoi, la sottise n’épargne pas les gens intelligents et, notamment, celui qui, très tôt, a dénoncé le travail de sape du gauchisme et des tenants de la pensée post-moderne en France. Pour un peu, il pourrait partager le prix Nobel de l’incongruité avec Marlène Schiappa, toujours prompte, elle aussi, à jouer de la gâchette. La belle, fidèle à son statut de figure de proue, est montée au créneau dans l’espoir de flinguer ZZ… Doit-on lui conseiller d’autres « vraies » cibles : tiens, comme la bouffe à Sciences-Po Genoble, le port du voile ou celui du niqab de plus en plus répandu dans les villes de France ? N’est-elle pas censée être la secrétaire d’Etat du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin ? La même vacuité d’esprit concerne Roseline Bachot qui part en guerre contre Bertrand Cantat pour sa participation musicale à une production du théâtre de la Colline. Le musicien est certes un personnage clair-obscur, mais il a purgé sa peine et, qu’on le veuille ou non, il est doté d’un vrai talent. La ministre de la Culture n’accorde-t-elle aucun crédit à la possibilité d’une réinsertion sociale ? La politique – quel qu’en soit le bord - tombe de plus en plus dans une conduite des affaires ubuesque. Alors que « les vraies gens » comme disent les sociologues en « bavent » tous les jours, et que le mécontentement général crée un climat délétère.
Comment prendre au sérieux les candidats des Républicains au pseudo-congrès de décembre qui doit désigner « le meilleur d’entre eux » ? A voir Xavier Bertrand ou Valérie Pécresse retourner à leur formation politique et reprendre leur carte pour figurer sur la ligne de départ le 4 décembre prochain, quelle crédibilité leur accorder ? Comment ne pas prendre en compte leur outrecuidance, leur coupable désinvolture vis-à-vis des citoyens ? Pourtant, on ne manquera pas de fustiger les électeurs - écœurés de ces vaudevilles perpétuels – pour préférer se réfugier dans l’abstentionnisme en avril prochain ?
Marie-France Poirier