Après une élection qui restera dans les annales, le nouveau maire de talant continue de prendre ses marques. Avec une détermination toujours aussi intacte, il évoque les principaux dossiers qui attendent sa commune et les relations qu’il entend entretenir avec la métropole.
Dijon l’Hebdo : Votre élection a suscité les polémiques que l’on sait. Que comptez-vous faire pour apaiser cette situation ?
Fabian Ruinet : « D’abord, je tiens à dire que la démocratie existe partout, y compris au sein d’un conseil municipal. Le débat oui, la chienlit non ! Ensuite, je n’ai jamais prétendu vouloir tout révolutionner. Dès mon élection, j’ai même tendu la main à certains. C’est le cas d’Edith Balestro, par exemple. Sans réponse… Je regrette son choix, Edith était une bonne adjointe, elle a fait beaucoup pour notre ville et pour le lien social. Je le regrette doublement car elle a préféré adopter une posture politicienne plutôt que d’accepter cette main tendue et de travailler dans l’intérêt de tous… Désormais avec la majorité, nous travaillons pour que chacun trouve sa place, dans un esprit d’apaisement constructif. Seul l’intérêt de la ville doit nous préoccuper ».
DLH : Quels sont les principaux dossiers qui vont nourrir l’actualité municipale à la rentrée ?
F. R : « L’actualité politique lors de la rentrée de septembre sera riche. A Talant, nous traiterons évidemment en priorité les questions de sécurité, avec les travaux du futur commissariat de Police Municipale dans le quartier du Belvédère. En parallèle, il nous faudra également accompagner la montée en puissance des effectifs et le redéploiement des missions. C’est un gros chantier que je supervise personnellement ».
En ce qui concerne la citoyenneté et la vie des quartiers, mon adjoint Sébastien Perney prépare activement la mise en place des conseils de quartiers dans l’ensemble de la ville. C’est un beau projet, attendu par les habitants. Je sais pouvoir compter sur eux pour animer, avec les élus, notre démocratie locale ».
DLH : Lors du dernier conseil municipal, vous avez annoncé et voté une baisse de 90 000 € des dépenses de fonctionnement. A quoi vont correspondre ces économies ?
F. R : « Il s’agit d’ajustements techniques pour la plupart de ces dépenses. Avec la période COVID que nous venons de traverser, certaines dépenses n’ont pas été exécutées, certaines recettes n’ont pas été perçues. Cela modifie forcément les prévisions budgétaires. Comme les particuliers et les entreprises, les collectivités aussi ont souffert de cette période. Je suis particulièrement attentif à la bonne santé financière de Talant. Notre promesse de ne pas augmenter les impôts locaux sera tenue, alors nous devons être très rigoureux dans notre gestion des deniers publics ».
DLH : Vous avez décidé de réduire le nombre de vos adjoints. Pourquoi ?
F. R : « Parce que certains sujets ne se délèguent pas. C’est le cas des finances (dont j’ai eu la charge pendant 12 ans en tant qu’adjoint) et de la tranquillité publique. J’ai donc gardé ces deux thématiques très prenantes mais essentielles dans la vie d’une collectivité. Cela a permis de libérer deux postes d’adjoints. Comme je vous l’ai dit, nous sommes très vigilants dans notre utilisation de l’argent public. Cette réduction a permis d’économiser environ 20 000 euros par an sur l’enveloppe globale. C’est un beau signal envoyé.
Quant aux adjoints, ils sont au nombre de 7. Motivés, dynamiques, ils connaissent parfaitement Talant et les Talantais. Ils ont toute ma confiance et mon estime pour ce mandat ».
DLH : Votre prédécesseur, Gilbert Menut, était vent debout contre la métropole dijonnaise et tout particulièrement son président, François Rebsamen. Continuerez vous dans cette logique ou bien êtes vous plutôt favorable à des relations consensuelles ?
F. R : « Quand on est dans un schéma métropolitain comme le nôtre, il faut sortir des clivages. C’est ce que les citoyens attendent. S’opposer systématiquement, c’est le meilleur moyen de voir notre ville s’affaiblir et s’isoler. Je veux une relation apaisée et respectueuse avec la Métropole. Lorsque c’est possible, nous nous retrouverons sur les projets. Parfois cela sera plus compliqué… Je serai par exemple intraitable sur l’urbanisme à Talant. Nous avons cette identité de colline verte et nous souhaitons la conserver. En deux mots, nous serons ouverts mais vigilants ».
DLH : Le fait de ne pas siéger vous-même à la métropole sera-t-il un handicap ?
F. R : « Le conseil métropolitain n’est heureusement pas le seul organe d’échange au niveau de la métropole. Je suis membre de la conférence des maires qui permet d’évoquer les dossiers de fond au niveau métropolitain de manière privilégiée et constructive. J’ai également de solides contacts avec certains maires du canton et des villes voisines. Quand on est motivé, disponible et ouvert, la coopération intercommunale est forcément plus facile ! »
Propos recueillis par Jean-Louis Pierre