Lorsque vous interrogez les professionnels de l’immobilier dijonnais sur la situation actuelle, la prudence est de mise. Ainsi Pascal Pagand, à la tête d’Edifipierre, qu’il n’est pas besoin de présenter tellement les projets contemporains, durables et s’adressant à tous les publics (voir également en page 6) illustrent son savoir-faire, évoque-t-il une courbe à l’heure actuelle exponentielle, mais qui est susceptible, à tout moment, de repartir à la baisse. Il faut dire que, durant les 55 jours de confinement, les promoteurs immobiliers ont connu une activité proche de 0, nombre de chantiers ayant été arrêtés et, bien sûr, les visites ayant été stoppées. A l’exception de celles opérées virtuellement… qui, pour les acheteurs, n’ont pas remplacé, vous vous en doutez, le contact physique (et sensoriel) avec une potentielle future habitation.
Les spécialistes de l’immobilier, qui n’ont pas manqué de lire l’ensemble des enquêtes qui ont fleuri depuis le 11 mai dernier, se sont rassurés en constatant que les candidats à l’achat n’avaient pas abandonné dans leur très grande majorité leur projet. En moyenne un peu plus de 10% d’entre eux auraient seulement cédé aux sirènes du climat anxiogène. Certains affirment même vouloir accélérer les choses… en fonction, bien évidemment, de l’évolution des prix. Il est au demeurant encore trop tôt pour pouvoir analyser l’inflexion sur les prix jouée par la période extraordinaire que nous venons de vivre et que nous connaissons encore. Quid également de l’épée de Damoclès d’un possible reconfinement qui pèse sur nos têtes ? Qu’en sera-t-il de la courbe des taux d’intérêt ? Nombre d’interrogations demeurent…
Avec l’idée de liberté bien ancrée dans les esprits, après nombre de semaines de confinement, les lieux ouverts continuent d’avoir le vent en poupe. Cela ne vient au demeurant que conforter la tendance qui s’est imposée ces dernières années, beaucoup appréciant le concept de « nature en ville ». Les jardins à puissance privative, les balcons, terrasses ou loggias s’avèrent dorénavant incontournables pour qu’un projet séduise… Sans compter le fait qu’il doit désormais satisfaire à des normes environnementales poussées, synonymes, à terme, de réduction de factures énergétiques mais aussi de confort accentué et, de facto, de meilleure qualité de vie.
Ajoutons à cela que la pierre est et restera une valeur refuge, loin des fluctuations d’autres marchés, boursiers par exemple. Tout comme avec le Covid-19, où nous nous sommes habitués à regarder chaque jour la ligne (à la hausse ou à la baisse) des nouveaux cas, dans l’immobilier aussi, c’est une question de courbes…
Camille Gablo