José Almeida : « Nous sortirons plus forts de cette épreuve »

Maire de Longvic et vice-président de la métropole, José Almeida n’a de cesse de développer de nouveaux services afin de faciliter le confinement de ses administrés et notamment des personnes les plus fragiles. Avec un maître-mot depuis le début de la « guerre sanitaire » : la solidarité !

 

Dijon l’Hebdo : Quel rôle avez-vous conféré à la mairie depuis le début de cette « guerre sanitaire » ?

José Almeida : « Il a fallu faire front collectivement face à cette crise inédite. Au-delà des mesures prises par l’Etat, j’ai relayé et localisé certaines mesures afin d’assurer la sécurité de tous et maintenir le fonctionnement des services publics à Longvic. 98% des habitants respectent intelligemment le confinement qui représente véritablement une rude épreuve et je les en remercie. Ma responsabilité, en tant qu’élu local, est surtout d’apporter des éléments de solidarité et de continuité d’activités essentiels afin de traverser cette épreuve, notamment pour les publics encore plus fragilisés par cette crise sanitaire. Le service public de la Ville de Longvic fonctionne à la fois sur le terrain et en télétravail avec l’aide de la métropole. Les services et leurs responsables sont tous mobilisés et je voudrais tous les saluer. Même à distance, nous arrivons à proposer des activités. La mairie fonctionne le matin de 9 h à 12 h avec une permanence pour l’état civil, le Centre communal d’action sociale (CCAS) et une permanence téléphonique est aussi assurée l’après-midi de 14 h à 18 h. Sans oublier la police municipale qui œuvre chaque jour avec la police nationale pour contrôler et verbaliser si besoin. Avec mon équipe, nous sommes aux côtés de tous les publics et nous soutenons, en premier, les soignants… »

DLH : D’où le fait que vous ayez été parmi les premiers à fournir 2 000 masques FFP2 au personnel de santé…

J. A : « Comme d’autres villes, nous accueillons leurs enfants et j’ai, en effet, souhaité que la majorité des masques dont nous disposions soit transmis immédiatement à l’Agence régionale de santé (ARS) qui était en capacité de les répartir équitablement en fonction des besoins du personnel hospitalier. Car ce sont eux qui sont en première ligne ! »

DLH : La solidarité est inscrite dans l’ADN de Longvic. Cela s’est-il manifesté depuis le début du confinement ?

J. A : « Longvic est, en effet, une ville très solidaire. Nous avions déjà des outils, confinement ou pas, qui nous permettaient de nous adresser à certains publics. Depuis des années, nous proposons ainsi des services aux séniors, à l’instar, par exemple, du portage des repas à domicile, des courses alimentaires ou liées aux besoins médicaux. Et nous avons voulu, dans cette période, aller au-delà en établissant, par le biais d’agents municipaux volontaires, des contacts téléphoniques avec la plupart des personnes âgées afin de leur apporter un soutien supplémentaire et de satisfaire leurs besoins. Nous proposons aussi aux séniors qui ne disposent pas d’Internet d’effectuer la commande de leurs courses. Trois solutions s’offrent à eux : ils peuvent se faire livrer soit grâce aux magasins, soit par le biais des médiateurs sociaux volontaires de Grand Dijon médiation, soit par la Croix-Rouge. La mairie, telle une véritable plateforme, centralise cette opération afin de répondre le plus largement possible à tous ceux qui sont en difficulté. C’est une nouveauté et je pense que nous devrons la maintenir tout au long de l’année 2020 eu égard aux mesures déjà évoquées par l’Etat de préservation de la santé et de prudence. D’autres actions solidaires ont été mises en place, comme la mise à disposition de tablettes numériques à certains enfants ne disposant pas d’outils informatiques à la maison, pour leur permettre de faire leurs devoirs, ou encore la remise d’autres tablettes numériques à l’EHPAD de Longvic, pour rétablir un lien « virtuel » entre les résidents et leurs familles. »

DLH : La clef pour sortir de cette période est, donc, selon vous le lien social…

J. A : « Notre objectif, dès le départ, a été de conserver un lien avec tous les publics, que ce soit les aînés, les familles, les personnes en difficulté, qui, au vu de leur situation qui se dégradait rapidement, avaient besoin de bons alimentaires, les jeunes à travers le Point information jeunesse, les enfants grâce au Programme de Réussite Educative… Nous sommes aussi en lien avec le réseau associatif et les commerçants à qui j’ai adressé un message de proximité et de confiance. Je proposerai lors du prochain conseil municipal, lorsque nous serons installés officiellement, l’exonération des loyers municipaux pour les trois cellules commerciales dont la Ville est propriétaire. Ce geste est, à mes yeux, essentiel pour les commerces qui ont besoin de soutien. L’Etat en apporte, la Région également, la Ville aussi à l’échelle locale ! »

DLH : Travaillez-vous d’ores et déjà à l’après 11 mai, aux modalités de la sortie du confinement ?

J. A : « Nous avons bien entendu en ligne de mire la perspective du 11 mai affichée par le chef de l’Etat. Tous les services de la Ville sont mobilisés, dans l’action ou la réflexion, sur le terrain ou à distance. C’est une force qui fait partie du patrimoine de la Ville de Longvic. Dans cette période très troublée et très difficile, je tiens également à saluer l’état d’esprit des habitants. Pour l’après-confinement, j’attends le plan gouvernemental afin de finaliser nos actions qui interviendront en complémentarité. Nous nous adaptons chaque jour ! »

DLH : Longvic a comme typicité de posséder sur son territoire une zone industrielle de taille. Accompagnez-vous également le monde de l’entreprise qui, lui aussi, est frappé de plein fouet ?

J. A : « Nous sommes évidemment en contact avec les entreprises de la zone industrielle de Longvic. D’autant que certaines d’entre elles sont sur le front de la résistance et de la résilience, avec la fabrication de masques ou de respirateurs à la demande de l’Etat. Des entreprises sont sollicitées, mobilisées sur notre territoire pour la réalisation de ce type d’équipements. Je suis fier d’avoir ces entreprises implantées localement et nous sommes bien sûr à leurs côtés. Elles apportent des éléments positifs à la lutte que nous menons collectivement ».

DLH : Comment envisagez-vous l’avenir ?

J. A : « Aujourd’hui déjà, des solidarités s’expriment dans tous les quartiers et il faut le souligner. Cela se traduit par des applaudissements, des dessins transmis aux résidents de notre EHPAD et par des actions caritatives… Ce sont autant d’encouragements pour les soignants. La Ville est là, en maintenant le service public, pour adresser un message de confiance aux habitants. Mais c’est aussi un message de patience. Il faut rester chez soi. C’est une question de vie et de mort. C’est la responsabilité des maires et la responsabilité de chacun. Il faut insister sur les mesures barrière

dont nous entendrons parler encore durant plusieurs mois. Nous devons tous rester mobilisés et nous sortirons plus forts de cette épreuve ! Nous agissons et nous nous adaptons chaque jour, nous faisons au mieux et nous faisons front collectivement ! Il faudra en tirer les leçons, s’équiper beaucoup plus et inventer d’autres types de services qui, même en temps de distanciation sociale, pourraient être proposés à la population. Il faudra imaginer des fonctionnements nouveaux pour l’après et c’est l’un des enjeux forts de cette fin d’année et de la suivante. Ce ne sera pas une révolution mais une adaptation à ce qui nous arrive et qui peut à nouveau nous arriver. Il faudra mettre le focus sur le développement durable, comme le fait au demeurant Longvic qui est une ville nature, et pouvoir continuer notre route mais en tenant compte de ce que nous vivons actuellement. Nous le ferons de façon solidaire tous ensemble. Nous n’avons pas d’autre choix ! »

DLH : Quel message aimeriez-vous adresser à vos administrés dans leur sixième semaine de confinement ?

J. A : « Nous adressons cette semaine une lettre à tous les Longviciens leur détaillant les actions de la mairie dans cette période inédite de confinement qui perdure. Et nous sommes en lien constant avec le président de la métropole, François Rebsamen, qui a passé commande de masques pour l’ensemble des habitants des 23 communes. C’est très important et cela permet de rassurer tout le monde. Nous agissons solidairement avec la métropole et la préfecture et c’est une force qui nous permet de faire front collectivement ».

Propos recueillis par Xavier Grizot