1431

Conformément à une tradition datant de 1431, cher lecteur, on a encore fait brûler quelque chose dans la capitale du duché de Normandie. C’était grandiose, comme si toute la ville déclarait sa flamme avec panache… de fumée. L’État dans sa superbe envoya trois missi dominici.
Maître Blanquin s’adressa en particulier à une classe de terminale du lycée Pailleron pour actualiser le fameux « Cogito, ergo sum » de René Descartes en « Je pense, donc je suie ». La Doctoresse Buzzer, quant à soi, rassura la population en faisant une boulette… d’hydrocarbure bien sûr. On pouvait comparer ces machins noirs inoffensifs, disait-elle, à des galettes… de Pont-Aven sans doute. Quant à la troisième, elle se borna à préciser qu’il n’y avait pas de polluant significatif dans l’air même si l’odeur hommage à Jacquot ? était insupportable, même si le toit d’amiante avait rejoint le plomb de Notre-Dame. On pouvait donc respirer tranquillement l’air ambiant en l’absence de toxicité avérée comme le rabâchait le cher préfet : on pouvait tousser, toussoter, cracher, se racler la gorge, porter des masques et visiter l’apothicaire…
Tout cela restait autorisé. Il n’y avait pas de de danger réel et j’en veux pour preuve que nombre de stations service ont disparu des villes pour des raisons de sécurité alors qu’un site Seveso peut rester à proximité des habitations tant il est technologiquement sûr. Et en cas de pépin cette implantation centrale présente l’avantage non négligeable qu’il y aura toujours un voisin à sa fenêtre capable de prévenir les pompiers…
Tu voix, cher lecteur, il n’y a bien que ces mal lunés de Cicciolina et de Rocco Siffredi pour porter plainte contre Lubrizol qui, selon eux, aurait détruit leur outil de travail.

Alceste