Jean-François Dodet : « Nous allons poursuivre nos efforts sur l’engagement citoyen »

Dijon l’Hebdo : Vous avez remplacé Rémi Delatte à la tête de la commune de Saint-Apollinaire après les élections législatives de juin 2017. Quel bilan tirez-vous de ces deux dernières années ?

Jean-François Dodet : « Un bilan très positif. Globalement, la commune a senti qu’il y avait une continuité de la politique menée par Rémi Delatte. Nous avons été élus en 2014 sur un programme et il n’est pas question de nous en écarter. Les Epleumiens ont perçu que nous avions des personnalités différentes et, au fil du temps, après un temps d’observation, chacun s’est habitué à ma façon de faire. Il faut assumer la fonction avec une écoute et un regard qui sont forcément différents de ceux d’un Premier adjoint. Notamment sur l’engagement citoyen car je crois qu’il faut aller de façon plus volontaire sur la mobilisation de nos administrés dans leur quotidien ».

Dijon l’Hebdo : Si vous deviez résumer le mandat de maire en quelques mots, quels seraient-ils ?

J-F. D : « La première chose, c’est qu’il faut aimer les gens. On n’occupe pas cette fonction si on a horreur du contact avec les autres. Ensuite, il faut avoir beaucoup d’humilité face à toutes les contraintes qui se présentent, que ce soit sur un plan administratif, financier, juridique, sur le plan des contrôles divers et variés. La conséquence, c’est qu’on ne fait pas aussi vite et aussi fort ce qu’on aimerait faire. Il ne faut donc pas être péremptoire et afficher l’ambition de renverser la table.

Enfin, c’est une réelle écoute. Ecouter le terrain. Les gens savent ce qu’ils veulent et ils ne l’expriment pas forcément avec agressivité. Et le rôle d’un élu sera de répondre du mieux possible aux besoins exprimés ».

Dijon l’Hebdo : Serez-vous candidat à votre succession en mars 2020 ?

J-F. D : « Chaque chose en son temps. C’est encore un peu tôt pour vous répondre. Nous sommes en train de clore un programme chargé avec d’importants travaux sur cette année. Le temps de la campagne n’est pas encore venu ».

Dijon l’Hebdo : Quels sont les principaux dossiers qu’il vous faut encore mener à bien avant la prochaine échéance électorale ?

J-F. D : « Dans les gros dossiers, il y a deux points importants. L’entretien du patrimoine municipal avec la rénovation de la tour, la mise aux normes du terrain de foot, la remise aux normes de tout le bâtiment Médialude. Et à côté de cette dimension patrimoniale, il y a l’aspect humain avec tout un programme qui tourne autour de « Saint-Apollinaire bouge » et notamment la mise en place du plan national nutrition-santé. L’idée, c’est que les habitants s’approprient cette nécessité d’avoir une activité physique et de bien se nourrir. C’est ainsi que nous allons mettre en place « les dimanches du bien-être », l’édition d’un opuscule spécifique recensant tous les endroits utiles à cette démarche sur la commune ».

DLH : Et l’engagement citoyen reste une de vos principales préoccupations ?

J-F. D : « Nous allons poursuivre nos efforts sur l’engagement citoyen. Par exemple, je voudrais mettre en avant tous ces bénévoles qui entretiennent le patrimoine de la Redoute. Actuellement, ce sont les grilles qui sont l’objet de toute leur attention. Leur travail impressionne même nos services techniques qui se contentent, pour l’occasion, de fournir la peinture et les pinceaux. Autre exemple avec la roseraie que nous avons créée. Là aussi, c’est une équipe d’Epleumiens qui prête la main pour désherber.

Nous avons aussi installé les ambassadeurs canins. Un élu et un propriétaire de chien qui vont sensibiliser, sans aucunement avoir la prétention de donner des leçons, ceux qui ont des bêtes sur le respect de l’environnement ».

DLH : Le bien vivre ensemble dans un environnement de qualité ne serait-il pas tout simplement la clé des prochaines échéances municipales, à Saint-Apollinaire comme ailleurs ?

J-F. D : « Tranquillité, environnement préservé sur le plan de l’écologie, convivialité avec la possibilité de faire des choses ensemble : ce sont incontestablement trois dénominateurs communs pour quasiment toutes les tranches d’âge. Ce sont trois axes, trois niveaux sur lesquels nous n’avons de cesse de travailler dans la commune ».

DLH : L’intergénérationnel s’est fait une belle place à saint-Apollinaire. Quelles ont été les clés de la réussite ?

J-F. D : « J’ai envie de dire que l’intergénérationnel, ce n’est jamais gagné d’avance. Il faut toujours être en réactivité et en créativité. Toujours être à la recherche de choses qui permettent la transversalité. Je pense, entre autres, aux fêtes de voisins qui sont intergénérationnelles et qui connaissent un développement important à Saint-Apollinaire. C’est pourquoi nous mettons, dans les quartiers, à la disposition de ceux qui le souhaitent, des tables, des bancs et un barnum pour s’abriter. Il y a ensuite des lieux, des espaces qui permettent de réaliser des temps de rencontres autour des différentes fêtes du calendrier ou de thématiques. N’oublions pas, non plus, dans le cadre de l’engagement citoyen, « la route solidaire » avec des bénévoles, généralement des retraités mais aussi quelques jeunes, qui donnent un peu de leur temps pour véhiculer des personnes âgées dans les commerces, chez le médecin, le pharmacien… Au final, tout ce qu’on peut faire ensemble devient vite intergénérationnel. .

DLH : Le résultat des élections européennes, et les surprises qu’elles ont générées, vont-ils vous amener à élargir votre liste municipale à d’autres sensibilités ?

J-F. D : « La réponse, elle est simple : à Saint-Apollinaire, on ne fait pas de politique. C’est une ligne de conduite et il n’est pas question d’y déroger. J’ai noté que ces élections avaient exprimé une attente de la part des citoyens. L’écologie, un environnement sécurisé, le besoin de projets consensuels… que je retrouve dans les attentes exprimées sur la commune ».

DLH : Le PLUiHD est accueilli plutôt fraîchement par certaines communes comme Talant qui est vent debout contre ce document d’urbanisme. Quelle est votre position ?

J-F. D : Ma position est claire : on avait un Plan local d’urbanisme 2016 voté à l’unanimité par le conseil municipal. Quand on est rentré dans la réflexion du PLUiHD qui sera voté en fin d’année et appliqué en 2020, on a noté qu’il n’y avait pas de changement fondamental dans les orientations que l’on souhaite pour notre commune. Le président Rebsamen a globalement repris ce qui existait déjà dans les communes pour en faire un PLUiHD intercommunal. Nous y avons retrouvé la préservation de l’espace agricole, la volonté de redisposer de l’habitat collectif sur des zones d’aménagement. On ne peut plus se permettre de n’avoir que des maisons avec jardinets. L’idée, c’est bien de trouver une harmonie entre le pavillonnaire et le collectif. C’est ce que nous aurons sur les zones, côté Dijon et côté Varois-et-Chaignot, que nous avions déjà dessinées. Objectivement, pas de raison donc d’être vent debout contre le PLUiHD. Après, il y a les questions politiques… mais je le répète, on ne rentre pas là dedans. A la Métropole, nous ne sommes heureusement pas dans un système de diktat ».

DLH : « Comment voyez-vous votre commune dans 20 ans ? Comme un quartier de Dijon ?

J-F. D : « Je la vois sensiblement identique à ce qu’elle est. L’urbanisme tel qu’il a été pensé, avec ses parcs, ses espaces verts, ses zones d’habitat, et ça on le doit à Rémi Delatte, amène la sérénité. Et cette sérénité, cette vie apaisée, je ne vois pas pourquoi on les perdrait dans les années qui viennent ».

Propos recueillis par Jean-Louis Pierre