Alex Miles, le plus dijonnais des Américains

Alex Miles fête ses 40 ans en France. Un anniversaire qui a toute son importance pour celui qui a débarqué en France le 15 juillet 1979 et qui aura exploré bien des horizons avant de s’implanter définitivement à Dijon. 

Né à New York en 1947, il est tour à tour plombier, chauffeur de taxi, organisateur de concerts et vendeur de chaussures. Il commencera à s’intéresser à la cuisine lorsqu’il prend un poste de plongeur dans un restaurant français en Californie, en 1975, dont il devient chef très rapidement. Ensuite, il s’intéressera à la pâtisserie pour ce qu’elle requiert de précision.  

Il naviguera de la France, en passant par Paris et Épernay, puis aux États-Unis pour réaliser différents projets telle que l’ouverture de pâtisseries à New-York avant de revenir à Dijon où il débute une carrière dans l’enseignement d’une façon hasardeuse. « J’étais dans un café et j’ai proposé mon aide à mes voisins de table qui se penchaient sur une traduction en anglais. C’est ainsi qu’on m’a proposé un poste à L’École Supérieure de Commerce, puis à l’Institut National Supérieure des Sciences Agronomiques de l’Alimentation et de l’Environnement et à l’université » précise Alex.

Lors des cours qu’il dispense, il va créer un programme et des séries de conférences sur l’alimentation et la santé fondées sur les différents lieux de naissance et de résidence. C’est le début d’une carrière riche est variée de sociologue de l’alimentation, consultant, conférencier et chroniqueur gastronomique (1).

Pour évoquer ce qu’il pense de la cuisine, Alex Miles utilise l’adage « Nous sommes ce que nous mangeons et nous mangeons ce que nous sommes. » Profondément humaniste, pour lui, la cuisine est avant tout quelque chose qui se partage. « Je suis un enfant américain qui a connu les années difficiles et une période de guerre. J’ai toujours été un manifestant pour les droits de l’homme, qui pour moi devraient être requalifiés de droits humains car la dénomination exclut la femme. Ayant une double nationalité, j’ai toujours essayé d’avoir une culture universelle et humaniste ; et pour moi, la culture et l’alimentation, c’est comme tout, ça se partage ! ».  

Sa vision des modes alimentaires actuels ? Préserver la planète en privilégiant les circuits courts et en mangeant locavore. Il est un inconditionnel du marché des Halles de Dijon où il achète exclusivement tous ses produits frais : fruits, légumes, viandes et poissons. « Le marché de Dijon n’est pas un supermarché mais un marché super ! » plaisante l’homme qui est un grand adepte des jeux de mots… et des belles formules. Il préconise également de manger moins sucré et même s’il n’exclut aucun aliment de sa table, il ne consomme de la viande et du poisson que quelque fois par semaine.

Insatiable en matière de projets, et toujours avec un esprit didactique, Alex Miles rédige actuellement un ouvrage sur les confitures et le marché de Dijon où l’homme, généreux, se plait à distribuer ses pâtisseries maison aux commerçants qu’il affectionne. Il va également créer une association nommée « Enjoy Dijon » afin de faire la promotion des plaisirs gustatifs qu’offre Dijon, sa ville d’adoption. En 2020, il projette également d’écrire sa biographie. Un gros travail en perspective tant son parcours est vaste et atypique.

Solange Vassant

 

  1. Alex miles a écrit Ces hommes qui cuisinent (éditions Agnès Viénot, 2005), a contribué à l’écriture de On Baking, de Labensky (éditions Pearson, 2005). Il a préfacé A La Découverte des aliments  de Charreau, Etienne et Ingargiola (Educagri, 2006) et apporter une contribution à Scènes Gourmandes, J-J Boutaud (J-P Rocher, 2006).