Les brèves de Jeanne Vernay

Chiner dans le sillage d’Emmaüs

Les compagnons d’Emmaüs du centre de Norges-la-Ville créent l’événement en ce début d’été avec leur nouveau point d’exposition-vente : le public – toujours fidèle et j’en fais partie – a tout loisir d’admirer les créations de mobilier réalisées par les membres de l’atelier Emmaüs UP. La finalité de cette réalisation est multiple : valoriser les matériaux, donner aux meubles une seconde vie grâce aux techniques ainsi qu’au savoir-faire de l’équipe – ce qui est tout-à-fait en harmonie avec l’émergence d’une consommation alternative et va à l’encontre du gaspillage. Enfin la fierté du travail accompli et la reconnaissance de la valeur professionnelle des compagnons grâce à nos achats ne peuvent qu’aller dans le sens d’une dignité retrouvée.

 

Parc des Argentières : « Que d’eau ! »

Bravo pour l’initiative conjointe prise dans le cadre du dispositif de démocratie participative instauré par la ville de Dijon : le Parc des Argentières, situé dans le quartier de l’université, est désormais doté d’une nouvelle cabane en bois avec récupérateurs d’eau dans ce lieu à vocation philanthropique, puisqu’il s’agit d’un espace vert partagé ! Les membres de la commission de ce quartier avaient souhaité remplacer l’ancienne cabane très vétuste pour permettre d’améliorer tant le quotidien des riverains-jardiniers des Argentières – ils peuvent y ranger leurs outils – que celui des promeneurs. La cabane est équipée d’un auvent en bois ; et ses parois latérales sont des récupérateurs d’eau. C’est astucieux et novateur. Les habitants-jardiniers ont travaillé en collaboration avec les services techniques de la ville pour aboutir à cette réalisation. Ces temps de canicule permettent de mieux apprécier encore la pertinence d’une cabane, dont les concepteurs ne sont pas nés de la dernière pluie !

 

Je bois du P’tit lait…

S’il y a un truc de marketing qui m’amuse toujours, c’est la bouteille de lait vendue à Monoprix ou les compotes de pommes de Carrefour qui vous interpellent depuis leur rayon respectif avec un « C’est qui le patron ?» Figurez-vous que le Conseil départemental a récemment organisé un « Forum Futurs 21 : Le consommateur acteur du territoire ». Or, et c’est là une excellente idée, les élus avaient convié Nicolas Chabanne, le fondateur de la coopérative qui s’appelle bien évidemment « C’est qui le patron ? » La salle – principalement des entrepreneurs intéressés par la démarche – a eu tout loisir d’échanger idées et projets sous la houlette de deux partenaires du forum , « le Cercle Entrepreneurs Territoires » et le cabinet Deloitte Développement Durable. Le but du Conseil départemental, c’est de faire de la Côte-d’Or un laboratoire à ciel ouvert. Il faut dire qu’avec le label « C’est qui le patron ? », ce sont 100 millions de briques ou bouteilles de lait vendus par la coopérative de Nicolas Chabanne depuis 2016.

 

Le Veto des Vétos

Non, mais dans quel monde vivons-nous ? Il y a tout un tas de gentils gamins qui s’imaginent que les briques de lait paissent dans les prés ou que les poissons « cubistes » version Picasso/Coluche vivent dans l’océan . Voilà, on en est là de l’art du bien vivre… Notre civilisation de bipèdes à 96% homo sapiens et 4% Néandertal tente un nouveau score dans l’aire de jeux inodore et formaté en diable de notre époque. Jugez-en : la Fédération des vétérinaires d’Europe – qui n’a sûrement pas mis un tigre dans son moteur à idées – incite fortement les municipalités à ne plus accueillir de spectacles de cirques présentant des numéros avec des animaux sauvages. Plus de six villes en France dont Dijon, ainsi que de nombreux pays d’Europe se rangent sous la bannière des vétos. Au nom d’une morale bêbête de république des Bisounours, est-ce à dire que nos charmants loupiots vont être condamnés à ne côtoyer les éléphants, les tigres, les lions ou les otaries qu’en ne regardant que des BD ou les films produits par les studios Disney ? Qui de nous n’a pas été séduit par la magie exaltante que dégagent les fauves sur la piste d’un cirque. On vit dans une économie néolibérale peuplée de carnassiers ainsi que de prédateurs, et, pourtant, on jette en pâture à la plèbe un panem et circenses de tigres de dessins animés ou de peluches en acrylique bourrées de particules fines. J’en ai le mental démangé par des puces électroniques de mon nouveau Babar qui parle et me raconte des niaiseries. Où est la cohérence idéologique ?

 

La thérapie par l’art

Depuis longtemps, le CHU s’attache à faire entrer l’art et la culture à l’hôpital. C’est à la fois excellent pour le moral des patients comme pour celui de leurs familles : l’art est toujours le moyen de s’évader hors les murs et d’oublier, ne serait-ce qu’un seul instant, le stress occasionné par la maladie. Jusqu’au 25 juillet, vous pourrez ainsi découvrir une vingtaine de toiles dans le cadre de l’exposition VIH du collectif 13+, dans le hall A et celui de la maternité. Les Dijonnais ont pu déjà découvrir ces œuvres qui ont été exposées sur les grilles du jardin Darcy puis au Lycée Gustave Eiffel.

 

Bacchanales en Bourgogne

Pour sa 34ème édition, le Festival de Bach à Bacchus poursuit les assemblages qui ont fait et font sa renommée : belle musique et bons vins. Du 6 juillet au 9 juillet, « Les Amis de la musique à Meursault » et l’office de tourisme organisent ces rencontres avec des vignerons, des musiciens et, en clôture, un jeune talent qui vient de réaliser son 1er CD inspiré par le savoureux « Neveu de Rameau » de Diderot. Au programme également : un grand concert à l’église Saint Nicolas sur le thème de l’Espagne. Carte blanche sera donnée à la percussionniste Adélaïde Ferrière. Bien évidemment, des concerts-dégustations vont agrémenter ce tout début d’été où le bouchon se poussera du col… de la bouteille haut-de-gamme.

Toute l’info : de-bach-a-bacchus.musicalgrandscrus-bourgogne.fr

 

En souvenir de Bernard Loiseau

La canicule a beau jouer les personnages intempestifs, il va falloir vous cramponner aux fourneaux et donner de la batterie, ô vous, les cuisiniers professionnels ! La Maison Bernard Loiseau et Dijon Congrexpo organisent le 1er trophée Pro Bernard Loiseau dans le cadre de la Foire de Dijon le 5 novembre prochain. Le but est de conforter la vocation gastronomique de la Foire et de booster la créativité des chefs mis ainsi en compétition. Les épreuves durent 5 heures, le temps de réaliser deux plats : composition de légumes de saison frais et pièce de bœuf en croûte au jus de bœuf et au poivre, accompagné de 3 garnitures. Le jury sera présidé par Patrick Bertron, chef 2 étoiles à La Côte-d’Or à Saulieu, de plusieurs de ses collègues ou autres professionnels de la gastronomie. Le dossier de candidature est disponible sur le site www.foirededijon.com ou par mail à l’adresse suivante f.aubert@dijon-congrexpo.com ou encore par téléphone au 03 80 77 39 38.