Peu de choses prédestinaient Touria à une carrière dans le cinéma. Peu de choses si ce n’est cette chanson de Daniel Balavoine qu’elle entend régulièrement enfant et qui lui donne envie d’être comme ce chanteur, qui voudrait bien, réussir sa vie…
Avant que le tout Paris s’étonne et que partout dans la rue on parle d’elle, Touria Benzari cultive son goût de l’art et jongle plusieurs années entre comédie au théâtre, assistante réalisatrice de documentaires, photographe et scénariste. En 2010 elle réalise pour
France Télévision un premier court-métrage, Mariage Blues, qui sera suivi de deux autres, Rock ‘n Bled et Le Prix de la fiancée. Un ensemble aux airs de trilogie sociétale qui évoque l’amour entre une jeune française d’origine marocaine et un Marocain. Le milieu du cinéma loue son intuition et sa justesse et Touria enchaîne en 2015 sur la sortie d’un long métrage, Ta Mère ! qui évoque également le choc des cultures.
Après une période de découragement puis une rencontre décisive, Touria s’attelle à un quatrième court-métrage : « J’ai croisé Jérôme Brochot pendant l’été 2018 et ça a été comme un moteur, nous avions beaucoup de points communs artistiques et travailler ensemble a été une évidence ».
Danse avec tes maux ! voit ainsi le jour début 2019. Comédie sur le harcèlement au travail, elle réunit les actrices et acteurs Sophia Aram, Julie de Bona, Dolores Chaplin, Alain Fromager et Jérôme Brochot lui-même, pour une fiction décalée à la fois
dénonciatrice et sans pathos. Le film sera envoyé à Cannes dans l’espoir d’être sélectionné ainsi que dans d’autres festivals, puis diffusé sur France 2 et TV5 Monde.
Mais pas question d’attendre la saison des festivals, la jeune réalisatrice hyperactive travaille en effet déjà à d’autres projets et s’envolera bientôt à New-York tourner un long-métrage appelé Les Enfants de l’Audace…
Bien que souvent partie, c’est pourtant à Dijon que Touria Benzari vit et élabore ses scénarios : « C’est ici que j’ai grandi, ici que j’ai commencé à rêver et que tout a commencé. Au lycée Antoine Antoine où j’étais, mon professeur de français, monsieur
Jacquin, m’encourageait toujours sur la voie de l’écriture et de la mise en scène, il y a aussi eu mon professeur de théâtre Christian Duchange qui m’a beaucoup soutenue ». À tel point que dans quelques années, même une fois devenue réalisatrice et scénariste reconnue, Touria aimerait vivre entre New-York… et Dijon.
C. C