Alain Morizot est arrivé comme vendeur chez Citroën le 16 mai 1978 au même moment que la concession Dijon Nord ouvrait ses portes Place Saint-Exupéry à Dijon. Le 1er juillet, il prendra sa retraite après 40 années de carrière.
Dijon l’Hebdo : Vous souvenez-vous de la toute première voiture que vous ayez vendue ?
Alain Morizot : « Oui. Je m’en souviens très bien. C’était une GS Palace vendue en reprise d’une ID 19. Je ne me souviens pas de la seconde par contre. Mais vous savez, j’ai fait le compte et j’ai vendu plus de 7 200 voitures en 40 ans, quasiment une par jour ouvrable, je ne peux pas me souvenir de toutes. Et je ne peux pas encore vous dire quelle sera la dernière car il me reste un mois d’activité. C’est émouvant de voir les témoignages de sympathie que je reçois de mes clients historiques suite à l’annonce de mon départ prochain. Bien qu’une grosse partie de notre travail consiste en l’écoute, je n’avais pas réalisé à quelle point j’étais rentré dans les familles. J’ai vendu des voitures aux grand-parents, aux parents et maintenant aux enfants. »
DLH : Quels changements avez-vous constaté en 40 ans ?
A.M : Les évolutions technologiques bien sûr. Il n’y avait pas de moteur diesel chez Citroën en 1978, peu d’équipement. Aujourd’hui, on vend des voitures électriques et les voitures sont équipées en série de toute une ribambelle d’éléments de confort.
Et puis la vente en elle-même. Lorsque j’ai commencé, on se déplaçait directement chez les gens pour leur faire signer un bon de commande tiré d’un carnet à souche. Et on ne vendait que de l’automobile. Depuis quelques années, on vend le véhicule, le financement, l’assurance, l’entretien et les documents relatifs à une vente représentent une liasse de 52 pages.
DLH : Y a-t’il des constantes ?
A. M : « Tous les matins, depuis 40 années, je me rends à la concession et la journée commence irrémédiablement par une réunion. On l’appelait « rapport des ventes » en 1978. Aujourd’hui, la coutume perdure. Il s’agit d’un point quotidien qui permet aux vendeurs d’échanger sur des cas spécifiques et d’avoir un retour sur les enquêtes de satisfaction client.
Une autre constante est que tout le monde dans ma famille a toujours roulé Citroën. Pour moi, c’était facile : j’avais une voiture de service. Mais après le 1er juillet, je ne l’aurai plus. Alors j’ai décidé de me faire un petit plaisir. Je viens de m’acheter une… Citroën. »
Propos recueillis
par Pierre-Olivier Roux