Hommage au « sorcier » italien Carlo Abarth

 

Tranquillement vous allez acheter quelques bouteilles de Savigny, au château comme il se doit, et là vous atterrissez sur des collections d’avions de guerre, de camions de pompiers et de tracteurs, le tout à quelques ouvrées des vignes. En passant devant le fuselage d’un Nord-Atlas, vous allez au château où Corto Maltes vous attend. Surréaliste…

Dans le château sur plusieurs étages, des dizaines de motos, des centaines de maquettes et  une éblouissante collection rutilante, c’est à dire rouge et étincelante, de voitures de sport, que dis-je de course, dans un état proche de celui des paddocks. Que des Abarth que l’on va retrouver au  Salon Auto-Moto Rétro de Dijon.

Si, si, les Abarth, rappelez-vous ce tout petit sigle au scorpion noir sur fond rouge et jaune que l’on voyait sur les Fiat 500 dont le coffre arrière était toujours ouvert pour accélérer l’aération du moteur. Des bombes qui nous faisaient dire à chacun de leur passage au hasard d’une rue ou d’un carrefour : « Putain, une Abarth ». Les Abarth ne courraient pas les rues bien qu’elles les parcouraient en trombe. Mais cette collection qui va de la formule 1 à la barquette en passant par la mythique 500 des années 60 est à la fois l’œuvre d’un homme mais aussi de sa mémoire sportive. A tout honneur, tout seigneur Michel Pont débuta en course de côte avec une mini Cooper S  dans les années 1965-66, puis avec une BMW et une Brabam F II. Le démon Abarth le saisit avec une 1000 SP en 1968, une 2000 SP en 1969 puis une 2000 OT queue longue et deux 2000 barquettes qu’il prêtait souvent à de jeunes pilotes comme Sotty ou Jean Belin. Michel Pont termina sa carrière avec la très puissante 3 litres en 1973 après avoir été classé très souvent dans les cinq premiers aux championnat de France de la Montagne ainsi qu’une deuxième place au Championnat de France des circuits.

Michel Pont a conservé ses voitures mais en bon collectionneur, il à complété sa marque fétiche par quelques bijoux comme la très médiatique barquette Osella- Abarth PA 1. Il ne manque à la collection de Michel Pont que la spectaculaire FIAT- Abarth 750 cm3 de 1957 profilée comme un avion et tournant à 160 km/h sur le circuit de Monza… le lien évident avec les cockpits de Mirage III… à n’en pas douter !

Abarth traçait sa route avec des voitures de tourisme racées

Abarth, un nom magique qui possède en lui-même ce côté sorcier-mécanicien qui gonfle les petits moteurs Fiat pour équiper de véritables voitures de compétition tant en rallye qu’en circuit. Carlo Abarth, italien résidant en Autriche prépara après guerre un de ses premiers modèles sur un 4 cylindres Fiat de 1089 cm3. Abarth atteint une renommée mondiale du fait qu’il transformait des  modèles courants et de surcroît, carrossés par  Bertone, Zagato ou Pininfarina, le top de l’esthétique et de l’aérodynamisme.

Lentement mais sûrement, Abarth traçait sa route avec des voitures de tourisme racées, des voitures de sport appréciées et des voitures de compétition pure…jusqu’à cette superbe F1 de 6 l de cylindrée, 12 cylindres, 600 CV…dont la carrière fut stoppée net par des limitations de cylindrée décrétées par la FIFA. Il n’empêche que des voitures comme la 500, la Fiat Abarth 1000, la Fiat OT 1660, le coupé Scorpio la barquette 1000  SP et la Formule 2 de 1964, 995 cm3 et 120 CV ont marqué leur temps. Abarth conclut des accords avec Simca et chacun se remémorera la fameuse Simca 2000 GT de 1962 , 204 CV et 270 km/h de pointe.

Abarth un nom mythique pour des automobiles finalement aussi discrètes que le génie de son inventeur, Carlo Abarth, Vienne  1908-1979.

Huit Abarth exceptionnelles et rares seront présentées au Salon Auto-Moto Rétro de Dijon : Une Osella  PA9, une Formule 2, et … non venez au Salon pour voir et savoir…

François Nedellec