Météo orageuse et cumulo-nimbus dans le ciel jupitérien : les sondages font la grimace. LA CGS passe mal à l’heure du pousse-café ; le big bazar SNCF embourbe la vie politique et le quotidien. Quant à l’éventualité du petit dej offert gratos dans les écoles, ça fait rigoler les piliers de bistrot de « Chez Gérard » !
D’ailleurs, Jean et Bruno, ex-cheminots cégétistes et labellisés « Insoumis », se frottent les mains : « Voilà, notre Macron-Césarion qui part à la conquête des Gaules et des Astérix/Séniors. Va avoir du mal à choper un TGV pour se rendre dans les EHPAD. »
Arrive Antoine qui gonfle sa retraite à 1 300€ grâce à ses accointances dans l’univers de la brocante : « Les gars, vous mettez le doigt là, où ça fâche. Moi, je vais lui faire payer, à Macron, dans les urnes ! Et qu’en dit « sa » Brigitte, ex-prof certifiée, de voir ses pensions de retraite amputées de près de 100 € par mois ? Vous me direz que dans un appart XXL à l’Elysée, le scud CSG perd de sa zone d’impact ! La mise en examen de Nicolas Sarkozy tombe à pic : ça fait jaser dans les télés. Et tant qu’on baigne dans ce Bollywood libyen, on oublie le film d’action du jeune premier du 49.3 ! »
Entre Arnaud, Le Monde Diplomatique sous le bras. Il est, lui aussi, en retraite, avec un fils au chômage et un père en EHPAD. Et de soupirer : « Bien vu ! Le gouvernement taille allègrement dans nos revenus, alors que les élus ne se sont pas diminué d’un iota leurs indemnités parlementaires. Les vrais privilégiés, les « emplois protégés », ce sont bien eux. Toute la France, sauf eux, en a pris conscience. Tiens, c’est comme la limitation à 80 km/h, vous pensez un seul instant que les staffs ministériels vont s’y soumettre? Le 80 km/h, c’est pour la plèbe, les automobilistes-lambda que nous sommes »
Edouard, notre député de l’Assemblée Nationale des Oasis se fiche de la retraite et de la CSG comme de l’an 40 – l’espèce des Bonobos a une espérance de vie de tout au plus 60 ans. Itou pour les grèves SNCF. Lui, il a souscrit à l’abonnement aérien de l’accrobranche. Voilà qui lui confère de la hauteur dans ses analyses politiques : « Je note que vos centrales syndicales se tirent la bourre derrière une union de façade. Sans compter que SUD Rail lutte au nom de principes, tandis que la CGT, mise à mal dans les dernières élections par la CFDT, ferraille au nom des avantages acquis des personnels. J’observe que le syndicalisme à la française est devenu un business politique entre élus et permanents… On est là face à un conflit qui peut faire dérailler bien du monde, d’Edouard Philippe à Martinez. Cinquante ans après 68, qu’en est-il de votre vie démocratique prise en sandwich entre l’étouffant Big Mac Do fourré aux ordonnances gouvernementales et le jusqu’auboutisme des centrales syndicales ? »
Reste le slogan du jour affiché par l’esprit facétieux du quartier, juste à côté du menu à 11,50 € de « Chez Gérard »: « Sous les pavés, le LEGO® City Train télécommandé ! »
Marie-France Poirier