En panne de cuisiniers

 

Si le coup de feu est courant en cuisine, on ne peut que déplorer le manque de flamme pour la belle profession de chefs cuisiniers. Est-ce la panne complète ? C’est à croire lorsque l’on prend connaissance de cette petite annonce mise sur facebook par le responsable d’un restaurant réputé autour des Halles : « Je recherche activement des cuisiniers ; j’ai bien dit des cuisiniers pour travailler… »

Tout est dit dans ces quelques mots. Et c’est vraiment regrettable si l’on songe que cet établissement n’est pas un cas isolé, alors que Dijon est reconnue Cité Internationale de la Gastronomie et du Vin. Alors-alors ?

On sait que la France a un temps de retard en matière d’apprentissage et de formation. Le Gouvernement vient d’annoncer de nouvelles mesures, quitte à empiéter sur les compétences des Régions, mais en donnant l’occasion au patronat  – petit, moyen ou grand – d’avoir véritablement voix au chapitre. On remarquera  l’augmentation significative de la rémunération des apprentis en entreprise. On peut raisonnablement imaginer que cette refonte du système attire davantage de jeunes scolaires, notamment dans les domaines du tourisme et des métiers de l’industrie hôtelière tout comme ceux de la restauration. Tous les trentenaires ou quadragénaires qui se sont lancés dans ces activités – quittant des emplois sûrs mais sans avenir – disent y avoir trouvé passion et liberté d’exercer une créativité. De tels arguments devraient pouvoir susciter des vocations.

La table est triste quand elle se répète et fait du copié/collé. Il est temps pour toute une jeunesse de retrousser ses manches et de passer au plat du jour !  D’inventer la recette d’un poulet aux litchis, d’un lapin aux mangues, d’un dos de cabillaud sole au cassis et mirabelles  …  Rêvons !