Le rôle du syndicat mixte de l’aéroport Dijon Métropole/Région Bourgogne Franche-Comté a été décisif dans son redécollage et son dynamisme. Présidé par le Maire de Longvic, José Almeida, la structure comprend notamment huit élus. Elle est à l’origine d’un modèle économique jusqu’ici inédit en France. Modèle qui fait ses preuves depuis 2 ans puisque la zone d’activités adossée à l’aéroport – soit une trentaine d’entreprises liées aux activités aéronautiques ou à l’univers de l’automobile – s’avère très attractive sous l’impulsion du partenaire de gestion EDEIS.
José Almeida s’en félicite et explique comment la zone contribue au rayonnement de la région : « Ces trente entreprises représentent actuellement une centaine d’emplois. Elles occupent les anciens locaux ou hangars de l’ancienne BA 102, soit environ 300 ha. En deux ans à peine, on peut parler d’une belle réussite, sous la houlette d’EDEIS qui en assure le management. D’autant que l’espace actuellement occupé ne représente que 40 à 50% de l’espace. C’est dire, s’il existe tout un potentiel que la société EDEIS entend bien exploiter d’ici à 10 ans. C’est dans cet esprit que le syndicat mixte engage aujourd’hui 800 000€ pour le balisage et l’équipement de la fibre. Voilà deux facteurs très incitatifs pour l’installation de nouvelles entreprises. On peut parler d’une totale reconversion de la base militaire en un aéroport d’affaires qui concerne tout notre territoire régional ! »
Si l’on zoome sur les spécificités aéronautiques ou automobiles, on se rend compte que l’aéroport regarde résolument vers l’avenir. Le maire de Longvic en fait ainsi la photographie : « Nous avons une école de drones, une société privée de sauts en parachute très active, la belle entreprise Apache Aviation , ainsi que le secteur de la gendarmerie qui comprendra environ 1 600 élèves et encadrants d’ici à trois ans. Ajoutons, bien sûr, les vols d’affaires, le trafic aérien du Samu, etc. Pour ce qui a trait à l’activité automobile, deux mots : il s’agit d’artisanat spécialisé touchant à la rénovation ou à la conception de carrosserie sur mesure, ou bien encore à la préparation de prototypes ou de voitures dédiés à la compétition automobile. J’ajoute que le 1er mars prochain, la zone d’activités va accueillir une nouvelle société tournée vers l’importation de voitures et leur stockage. C’est dire que nous avons ainsi sur place une belle palette du secteur automobile. » On l’a compris et d’ailleurs José Almeida ne s’en cache pas : « EDEIS est en avance sur la feuille de route que nous avions prévue ».
Tant mieux, car ce « saut en hauteur » opéré par les responsables d’EDEIS va permette la viabilité de l’aéroport et le désengagement financier progressif du syndicat mixte. Là encore, les explications de José Almeida : « Je voudrais insister sur le modèle de gestion économique élaboré par le syndicat mixte et qui s’avère jusqu’ici sans précédent dans l’hexagone. Modèle pour lequel nous avons obtenu l’adhésion d’EDEIS, il y a 2 ans. Auparavant, le bilan de l’aéroport était déficitaire et les communes devaient mettre la main à la poche. Nous avons souhaité nous orienter différemment, car nous ne pouvions plus apporter une contribution publique, qui s’avérait aléatoire. Nous avons donc décidé que cette dernière devait baisser d’année en année, suite aux loyers et locations que versent les entreprises à EDEIS. Laquelle doit ensuite nous reverser une redevance liée directement au chiffre d’affaires annuel de l’aéroport. Je dois préciser que ce schéma économique avait été envisagé au sein d’une commission parlementaire mandatée sous la précédente Présidence de la République. Nous tablons sur le dynamisme actuel d’EDEIS pour démarcher de nouveaux acteurs économiques, et pour affirmer que dans dix ans nous n’aurons plus rien à assumer financièrement. Mieux ! Nous aurons le bénéfice intégral de la redevance ».
Propos recueillis par Marie-France Poirier