A quoi ressemblera l’homme dans 50 ans ? Cette question fera l’objet d’une conférence publique, le 21 novembre prochain dans les locaux de Dijon Métropole, dans le cadre du troisième colloque dédié aux objets connectés et aux applications de santé. Dijon l’Hebdo a souhaité prolonger cette question sur la ville qui nous attend dans un demi-siècle. Nous avons demandé à Pierre Pribetich, 1er vice-président de Dijon Métropole, délégué à l’habitat et à l’urbanisme et président de la SPLAAD (Société publique locale d’aménagement de l’agglomération dijonnaise), de tenter de la dessiner…
Dijon l’Hebdo : Comment voyez-vous la métropole dijonnaise dans 50 ans ?
Pierre Pribetich : « Dans 50 ans, la ville sera plus que jamais intelligente. Pour ce qui touche à la mobilité, par exemple, elle sera connectée à un centre de ressources performant qui autorisera une meilleure régulation de l’ensemble des flux de circulation. La ville dans 50 ans, on y pense déjà et on sait très bien que nous aurons collectivement résolu les déplacements des Dijonnais avec un tramway qui circulera sur un plus grand nombre de lignes et l’utilisation de voitures autonomes guidées sur des espaces dédiés ou même éventuellement incluses dans la circulation. Des véhicules qui seront pilotés automatiquement mais aussi des véhicules partagés qui permettront de jouer sur la multiplicité des modes de transports en utilisant naturellement la marche à pied mais aussi les vélos électriques qui auront une place prépondérante dans la mobilité de l’ensemble de notre métropole ».
DLH : Des véhicules électriques qu’il faudra recharger…
P. P. : « On sait très bien que la migration du parc automobile vers un parc totalement électrique nécessitera de repenser l’alimentation de nos villes d’ici 50 ans. Il faut d’ores et déjà se projeter pour voir comment résoudre ce problème de l’alimentation d’une ville en énergie. On peut déjà imaginer qu’une partie des bâtiments disposera de panneaux solaires ou des micro-éoliennes qui permettront de produire localement de l’énergie. Car cette électricité, il faudra la fournir autrement avec notamment des micro-centrales qui seront intégrées aux bâtiments ».
« Un équilibre entre le milieu urbain, les cultures et le maraîchage »
DLH : « La Métropole continuera-t-elle de s’étendre ? »
P.P. : « Oui et non. Je m’explique : tout d’abord, la reconquête du vignoble du Dijonnais sera arrivée à maturité. Une grande partie de l’Ouest de la Métropole aura ainsi été complètement transformée par la reconquête de la vigne. Ensuite, l’aspect paysager aura aussi évolué puisqu’une partie des terrains qui peuvent être cultivés le seront soit au sol soit en hauteur sur les toits d’immeubles, sur les parkings… C’est l’agriculture qui reviendra en ville. Comme c’est le cas depuis quelques années déjà dans des grandes villes américaines ou européennes où une partie de l’agriculture intra-urbaine est en train de se substituer, en certains endroits, à certains lieux publics.
A l’Est, entre Saint-Apollinaire, Quetigny et Chevigny, la métropole aura gagné du terrain. On aura vraisemblablement une extension de l’urbanité sur ce territoire, ce qui permettra, entre autres, de pouvoir s’étendre en préservant au mieux les terres agricoles. Il est évident qu’il y aura un équilibre entre le milieu urbain, les cultures et le maraîchage ».
DLH : Voyez-vous l’aspect architectural soumis à une importante évolution ?
P.P. : « On aura un équilibre entre la partie patrimoniale qui sera valorisée, sauvegardée, projetée pour partie dans le modernisme du XXe siècle et une partie en élévation par rapport à l’actuelle situation. C’est à dire qu’on ne gagnera plus en extension, au moins sur Dijon, mais on gagnera légèrement en hauteur. On aura sans doute une recomposition par une forme d’élévation de la ligne de toit. Des toits qui seront couverts d’éléments paysagers ou d’éléments liés au développement d’une forme d’agriculture ».
Propos recueillis par Jean-Louis PIERRE