François Sauvadet a organisé à Dole les premières Assises de la Droite et du Centre de Bourgogne – Franche-Comté. En pleine campagne présidentielle, c’est… la situation régionale qui a été longuement évoquée ! Interview…
Dijon l’Hebdo : Est-ce la situation politique actuelle qui voit des centristes de l’UDI et des Républicains « migrer » en direction d’Emmanuel Macron qui vous a motivé à organiser ces premières Assises départementales de la droite et du centre en Bourgogne-Franche-Comté et, d’une certaine manière, à serrer les rangs et les boulons ?
François Sauvadet : « Pas du tout. D’abord ces « migrations » vers Macron ne sont le fait que d’une ou deux individualités. Mais au-delà, ce n’est pas ma conception de la politique de « serrer les boulons » comme vous dites.
En Bourgogne-Franche-Comté, la droite et le centre sont unis et tirent dans la même direction. A quelques rares exceptions près, nous faisons tous front derrière François Fillon. Parce que nous y croyons, nous ne devons pas nous tromper de combat. C’est essentiel pour l’avenir du pays. Au niveau de la grande Région, nous mettons tout en œuvre, ensemble, pour proposer une alternance crédible. C’est parce que je suis convaincu que les élus des Départements doivent s’organiser et collaborer, pour peser et être davantage respectés par la grande Région, que j’ai décidé de réunir les premières Assises départementales de la droite et du centre ».
DLH : Qu’est-ce qu’il est ressorti de ces Assises ?
F. S. : « D’abord la volonté de travailler ensemble, échanger sur nos pratiques pour peser face à une présidente de Région visiblement dépassée par les événements. Dans cette optique, nous avons donc décidé de nous rencontrer plus régulièrement pour partager nos expériences et aller ensemble sur le terrain. Nous avons également décidé de créer une association des membres du groupe d’opposition URDC au Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, ouverte à tous les élus qui se reconnaissent dans notre combat. Les Assises sont également un moyen pour porter des projets communs devant la grande Région. Si nous sommes unis, notre voix sera davantage entendue ».
DLH : En décembre dernier, vous avez saisi la préfète de région sur votre droit d’expression que vous considériez bafoué. Cette situation a-t-elle évolué ?
F. S. : « Non. La Bourgogne-Franche-Comté est la seule région de France dans laquelle les droits de l’opposition sont bafoués. Cela fait plus d’un an que Marie-Guite Dufay a été élue à la présidence de la grande Région et nous venons tout juste d’obtenir le droit de publier une petite tribune de 1 166 signes sur le site internet de la Région. 1 166 signes ! On croit rêver. C’est au mépris de toutes les dispositions législatives et réglementaires qui accordent pourtant un droit d’expression aux élus minoritaires. D’ailleurs, la situation ne s’étant pas améliorée avec la diffusion de nouveaux documents de propagande, je n’exclus pas de saisir le Tribunal administratif afin que le droit soit respecté ».
DLH : Ce qui ne vous a pas empêché de saluer « l’état d’esprit constructif » de la présidente Marie-Guite Dufay, en tout début d’année…
F. S. : « En réalité, je découvre comme vous le vrai visage de la Présidente de Région qui est dogmatique. Elle n’a que faire de son opposition. Elle ne répond à aucune de nos questions et ne tient compte, la plupart du temps, d’aucune de nos propositions, à l’exception, comme vous le soulignez, du budget où elle avait pris en compte deux ou trois de nos amendements.
Paradoxalement, Marie-Guite Dufay discute beaucoup plus dans les cafés-débats mais se refuse de débattre en séance avec nous. Elle est arc-boutée sur ses positions. Mais je veux lui rappeler qu’elle a été élue avec 34,68% des voix. C’est loin d’être une majorité et cela devrait l’engager au dialogue. C’est tout le contraire qu’elle propose. Elle traite avec arrogance les Départements avec lesquels pourtant elle a tant de sujets à évoquer. Mais c’est ainsi ! Et je le regrette profondément.
Comme je regrette les mensonges de Madame Dufay qui n’avait jamais dit qu’elle augmenterait la taxe sur les cartes grises pendant la campagne et qui avait promis que les transports scolaires resteraient gratuits. On connaît la suite… »