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Législatives : Menaces sur la 4e

Les communiqués ont été légion dans cette dernière ligne droite (ou gauche, ou ni de gauche ni de droite…) avant la présidentielle. Nous avons eu ceux qui soutenaient François Fillon dans la tourmente (le président du conseil départemental François Sauvadet, le député à la tête de LR en Côte-d’Or, Rémi Delatte…). Ou pas, comme le sénateur Alain Houpert qui, lui, a sorti l’artillerie lourde : « En s’obstinant, François Fillon condamne notre pays à une catastrophe annoncée. Pour ma part je n’ai pas envie de vivre dans une France dirigée au gré des promesses populistes des bonimenteurs ». Mais il y a eu aussi les communiqués en vue des législatives. Et là, l’un d’entre eux n’est pas passé inaperçu. Sur la 4e circonscription, l’UDI Charles Barrière, soutenu par les Républicains, a diffusé la lettre ouverte qu’il a adressée au dissident Hubert Brigand, dans laquelle il propose au maire LR de Châtillon-sur-Seine de devenir son suppléant. Non sans ajouter : « Cela te permettra de conserver tes mandats de vice-président du conseil départemental et surtout de rester maire de cette ville que tu aimes tant et qui t’a tant donné ! » Ecrites noir sur blanc, les menaces sont d’autant plus claires !

Histoire de suppléants : Bis repetita

Comme pour son homologue Charles Barrière, la candidate investie aux législatives sur la 1re circonscription par Les Républicains, Anne Erschens, doit faire face à la dissidence. Enfin à plusieurs dissidences puisque, en sus du 1er vice-président du conseil départemental, François-Xavier Dugourd, l’ancien député Bernard Depierre est aussi sur sa route. Comme Charles Barrière sur la 4e – mais sans menaces ! –, Anne Erschens a proposé le 3 mars, dans un communiqué, à François-Xavier Dugourd de devenir son suppléant pour « travailler conjointement à la victoire et à une union exemplaire, dans l’intérêt de notre territoire comme de notre famille politique ». Un appel qui est resté sans suite, François-Xavier Dugourd « préférant se concentrer sur la campagne présidentielle ». Ne doutons pas non plus qu’il observe avec attention « les déchirures » révélées par nos confrères du Bien Public dans le groupe – au conseil municipal dijonnais – de l’Union de la droite et du centre présidé par… Anne Erschens. Laurent Bourguignat et Virginie Voisin-Vairelles ont, en effet, démissionné pour lancer leur propre structure appelée « Dijon l’alternative ». Entre les dissidences et l’alternative, la route vers la députation n’est pas un long fleuve tranquille chez les Républicains.

François Fillon s’impose…

Fillon, Macron, Hamon et Cheminade ex-aequo, Le Pen et Dupont-Aignan ex-aequo, Nathalie Arthaud, Henri Guaino et Jean Lassalle ex-aequo… tels ne sont pas, vous vous en doutez, les résultats avant l’heure du 1er tour de la présidentielle. Nous ne savons pas lire dans le marc de café et ce palmarès serait en outre étonnant ! Si l’on en croit les sondages bien-sûr (là aussi vous pouvez nous laisser douter)… Non, il s’agit de l’ordre des candidats à la présidentielle en fonction du nombre de parrainages obtenus en date du 3 mars en Côte-d’Or. Selon la liste publiée par le Conseil constitutionnel, 66 élus côte-d’oriens ont paraphé les fameux formulaires de parrainage. Ainsi François Fillon, qui subissait au moment où nous écrivions ces lignes le supplice de la goutte d’eau (les lâchages intervenant au goutte à goutte !), se réjouira-t-il, qui sait, en apprenant qu’avec 20 parrainages il était en tête le 3 mars ? Suivaient donc Emmanuel Macron (15), Benoît Hamon et Jacques Cheminade (7), Marine Le Pen et Nicolas Dupont-Aignan (4), Nathalie Arthaud (3), François Asselineau (2), Henri Guaino et Jean Lassalle (1)… Liste à suivre dès notre prochain numéro !

Benoît Hamon : Une Révolution… difficile

Le 29 janvier dernier, nous écrivions que la Révolution était en marche au parti socialiste après la victoire de Benoît Hamon à la Primaire de la Belle Alliance populaire. Celui-ci avait, en effet, guillotiné (politiquement s’entend) Manuel Valls au 2e tour : à hauteur de 61,07% à Dijon et de 59,04% en Côte-d’Or. Si l’on se réfère à la liste des parrainages dans le département, l’on ne peut que constater que la Révolution a du mal à prendre. Avec seulement 7 signatures, le candidat du PS ne fait pas mieux que Jacques Cheminade et deux fois moins bien qu’Emmanuel Macron. Les conseillers départementaux Christine Renaudin-Jacques, Jeannine Tisserandot, Hamid el Hassouni, Roger Ganée, la conseillère régionale Océane Charret-Godard, et les maires respectivement de Nolay et d’Izier, Jérôme Flache et Patrice Espinosa, étaient les seuls à lui avoir déroulé le tapis rose. Comme quoi, les Révolutions ne sont jamais choses aisées. Au PS comme ailleurs…

Xavier Grizot