Le Salon Cité 21 représente le grand rendez-vous des élus. Cet événement se déroulera les 8 et 9 décembre prochain au parc des Expositions de Dijon. A cette occasion se tiendra l’assemblée générale de l’Association des maires de la Côte-d’Or. Son président Ludovic Rochette nous détaille les problématiques rencontrées aujourd’hui par les élus et revient sur l’actualité. Une actualité riche au niveau politique…
Dijon l’Hebdo : Le Salon Cité 21, qui en est à sa 16e édition, représente un événement incontournable pour les élus afin de répondre aux problématiques qu’ils rencontrent au quotidien. Quelles sont-elles ?
Ludovic Rochette : « Les élus sont confrontés à une réforme territoriale que l’on n’a pas forcément tous choisie mais que l’on se doit tous d’appliquer. Cette loi NOTRe a une répercussion immédiate au 1er janvier avec la fusion des intercommunalités mais aussi avec des compétences qui changent suivant le niveau des collectivités. C’est la première actualité des élus : savoir comment mettre en œuvre cette loi sans qu’il y a des conséquences néfastes pour les habitants et les contribuables. La deuxième, c’est de savoir comment s’organiser avec un Etat, qui, depuis tout de même plusieurs années, a fait le choix de moins épauler les collectivités. Cela s’est traduit par la baisse des dotations étatiques mais aussi par des prélèvements supplémentaires demandés à une grande partie des collectivités. C’est ce que l’on appelle la péréquation. L’enjeu, aujourd’hui, c’est de savoir comment assumer ce que l’on nous demande face à une nouvelle situation financière. Enfin, la 3e actualité est inhérente à ce qui va se passer au printemps prochain. Pour la première fois, l’Association des maires de France (AMF) va recevoir tous les candidats à l’élection présidentielle. Cela se passera au mois de mars à Paris ».
Dijon l’Hebdo : Après une longue période de vaches maigres budgétaires, le président de la République, François Hollande, a annoncé lors du Congrès des maires, en juin dernier, des gestes en faveur du budget des communes et intercommunalités. C’est tout de même une bonne nouvelle…
L. R. : « Tout ce qui peut être pris actuellement n’est pas néfaste. Mais c’est une question de principe. Ces dotations sont dues aux collectivités. Le bloc communal et intercommunal a été volé de moitié. L’on sait que nous devons tous faire un effort et nous le faisons mais cet effort est fortement injuste ».
Dijon l’Hebdo : La loi portant sur la Nouvelle Organisation Territoriale de la République (NOTRe) que vous évoquiez précédemment, a créé la grande région Bourgogne Franche-Comté au 1er janvier dernier. Qu’en est-il des relations des élus locaux avec la présidente Marie-Guite Dufay installée depuis 11 mois maintenant ?
L. R. : « L’AMF, au niveau national, a demandé à ce qu’il y ait des référents régionaux. Pour la Bourgogne Franche-Comté ont été choisis Pierre Rey, président des maires du Territoire de Belfort, et moi-même. Nous réunissons deux fois par an les présidents des Associations des maires de chaque département. Nous venons d’ailleurs de le faire à Dole. Nous avons rencontré la présidente du conseil régional au printemps dernier pour une prise de contact. Et nous aurons prochainement à la revoir afin que nous ayons des discussions sur les modalités de transfert de compétences du département à la région sur l’ensemble du territoire. Nous aborderons ainsi par exemple le transport scolaire et sa gratuité. Et nous aurons des discussions par rapport à la place du bloc communal et intercommunal dans les différents schémas que la Région doit élaborer. Nous sommes en situation de propositions et d’attente ».
Dijon l’Hebdo : Comment se passe la fusion de la communauté de communes que vous présidez, Val de Norge, et celle de la Plaine des Tilles qui doit être entérinée au 1er janvier prochain ?
L. R. : « Ce sont en fin de compte des relations des communautés de communes et des va-et-vient avec l’Etat parce que c’est lui qui chapeaute, par exemple, la rédaction des statuts. Nous avons la chance d’être deux communautés de communes qui sont équivalentes, dans le même bassin de vie, avec des ressemblances fiscales. Nous n’aurons pas d’effet de seuil et nous avons la même logique qui est la suivante : il faut que cette fusion ne se traduise pas par un surcoût pour nos populations ! La finalité est tout de même l’économie mais les modalités de la loi NOTRe n’apporteront vraisemblablement pas d’économie au départ. Nous en sommes à la phase finale, aux dernières discussions de modalités d’organisation tant de l’exécutif que des services. S’ouvrira ensuite une année 2017 de choix très compliqué sur les compétences que l’on souhaite assumer et sur leurs modes de gestion. Un exemple : la restauration scolaire. Est-elle une compétence intercommunale, directe ou bien par des prestataires ? Nous choisirons le mode de gestion qui permettra d’éviter toute augmentation auprès des populations ».
Dijon l’Hebdo : Vous avez abordé les échéances électorales du printemps prochain. Quels sont les messages que l’AMF va adresser à l’ensemble des candidats ?
L. R. : « Nous leur demanderons de signer une charte qui est actuellement en cours d’élaboration. D’ailleurs, au niveau départemental, nous avons demandé aux élus de nous faire remonter leurs propositions. Dans le cadre de l’assemblée générale qui se déroulera sur le salon Cité 21, nous aurons à approuver la charte à l’échelle de la Côte d’Or qui sera ensuite envoyée à l’AMF ».
Dijon l’Hebdo : Quels ont été pour vous les principaux enseignements de la primaire de la droite et du centre ?
L. R. : « Rien n’est écrit d’avance et ce sont les électeurs qui choisissent. Ces derniers en ont particulièrement assez qu’on leur dicte leur choix. Nous avons eu des exemples britannique et américain avec des contextes complètement différents. Mais nous avons aujourd’hui une déclinaison française avec des électeurs totalement maîtres de leur choix et c’est très bien. Nous avons assisté aussi à une participation très forte. Sur Dijon, pratiquement 9500 électeurs se sont déplacés au premier tour. Cela montre à quel point cette primaire a intéressé. Cela aura un impact très fort sur la suite ! Enfin, en tant que vice-président du Département et vice-président des Républicains de Côte-d’Or, ce résultat n’a pu que me satisfaire autant localement que nationalement ».
Dijon l’Hebdo : Vous nous aviez confié ne pas être candidat aux prochaines législatives. Les résultats de la primaire ne font pas varier votre décision ?
L. R. : « Je n’ai pas l’habitude de fonctionner comme une girouette. Je maintiens donc ma position. Les électeurs ont montré leur choix. Ils attendent que les candidats agissent en responsabilité. Ils attendent un président qui soit élu et qui soit doté d’une majorité. Dans la déclinaison locale, nous sommes aujourd’hui dans une nouvelle phase politique. Je ne dis pas cela pour une question de personnes car nous sommes nombreux à être élus depuis quelques temps. Les relations entre les élus, les organisations politiques doivent être repensées ».
Dijon l’Hebdo : A la veille de la primaire de la droite et du centre, Emmanuel Macron s’est déclaré, sans surprise, à l’élection présidentielle. Votre sentiment ?
L. R. : « Il fait partie des candidats qui ont sûrement compris certains aspects de l’ère du temps. Après, la question est de savoir s’il incarne ce contexte. Je suis encore assez interrogatif sur sa capacité à l’incarner. C’est pour cela que je considère que l’on a besoin aussi de clarté. Tous les candidats doivent annoncer les choses. C’est la force de François Fillon d’avoir clairement dit les choses… »
———
Salon Cité 21 : 16e édition
Le Salon Cité 21 est le Carrefour d’Idées pour les Territoires et leurs Élus. La 15e édition se déroulera les 8 et 9 décembre prochains au parc des Expositions de Dijon. Plus de 110 exposants (entreprises, artisans, institutions, organismes) seront présents dans des domaines très variés : environnement, aménagement urbain, travaux publics, voirie, transports, sécurité, informatique… Ce rendez-vous des élus de la Côte-d’Or représente également un moment particulier d’échange d’expériences, de rencontres, de débats. Des ateliers ainsi que des conférences se succéderont et l’assemblée générale de l’Association des maires de la Côte-d’Or viendra clôturer, comme chaque année, ce salon des collectivités territoriales.
Entrée : gratuite, sur inscription
Horaires : de 9 h 30 à 20 heures les 8 et 9 décembre