Patricia Gourmand : « Il y a un grand espoir derrière Rémi Delatte »

Les Républicains de Côte-d’Or sont toujours dans l’attente de la nomination du secrétaire départemental. Elu à la tête du mouvement, le député-maire de Saint-Apollinaire, Rémi Delatte, souhaite que le poste soit confié à une femme, Patricia Gourmand, maire d’Asnières-lès-Dijon et conseillère départementale du canton de Fontaine-lès-Dijon. Une désignation qui semble poser des problèmes à certains cadres du parti. Interview de cette femme de terrain et de conviction, optimiste sur le choix que feront les instances nationale des Républicains.

Dijon l’Hebdo : Qu’est-ce qui vous a motivé pour faire de la politique ?
Patricia Gourmand : Mon intérêt pour la politique, c’est d’abord dans la cellule familiale, qu’il s’est manifesté. Grâce à mon père avec lequel j’ai eu des conversations stimulantes.
Ensuite, la transformation progressive de notre pays en « France assistée » m’a conduite à m’investir pour mettre en avant la valeur « travail » à laquelle je suis beaucoup attachée. C’est elle, à mon sens, qui conduit à la sociabilisation et à l’épanouissement. Ma préoccupation a toujours été, au travers de la politique, de trouver la meilleure façon dont on pouvait aider les gens à échapper à l’assistanat et à se prendre en charge pour jouer pleinement leurs rôles dans la société.

Votre terrain de prédilection, c’est le local ?
Totalement. Mon premier mandat local, à Asnières-lès-Dijon, je l’ai eu en 1989 après avoir beaucoup travaillé dans le monde associatif. J’avais 35 ans. J’ai été élue maire en 1995 et, au fil du temps, des élus comme Bernard Depierre, député, Gilbert Menut, maire de Talant et conseiller général, Patrick Chapuis, maire de Fontaine-lès-Dijon, m’ont beaucoup apporté au travers des relations de travail que j’ai pu entretenir avec eux.

Et Rémi Delatte ?
Je le connais depuis 1995. Nous avons travaillé ensemble pour la création de l’association de réinsertion par le travail « Chantiers » qui a fait suite à « Déclic ». J’étais complètement en phase avec la politique que je souhaite suivre. On ne peut pas vivre, ou plus simplement être, sans travailler. J’ai arrêté « Sentiers » depuis mon élection au conseil départemental et je suis sincèrement heureuse de voir que cette association remplit parfaitement sa mission.

Elu président départemental des Républicains en janvier dernier, Rémi Delatte souhaite vous voir occuper à ses côtés les fonctions de secrétaire départementale. Un poste qui est désigné par les instances nationales… et qui n’est toujours pas pourvu. Cette nomination semble poser des problèmes…
Je traduis cette situation par un manque de respect pour la démocratie. C’est Rémi Delatte qui a été élu le 31 janvier dernier et personne d’autre. Je ne vois pas pourquoi sa volonté mais aussi son pouvoir seraient contrariés. C’est une question de crédibilité et ce n’est pas une bonne image que l’on renvoie à nos militants et à nos électeurs qui attendent beaucoup de nous. Je sens bien que derrière ce poste qui est important car il peut ouvrir une porte sur la députation, il y a des ambitions personnelles et des enjeux de pouvoirs.

Vous parlez de députation, serez-vous candidate l’an prochain aux élections législatives sur la première circonscription ?
Nicolas Sarkozy a clairement dit qu’il fallait plus de femmes candidates aux élections législatives et notamment sur les circonscriptions à reconquérir. Je suis, et j’ai toujours été, « un bon soldat ». C’est Rémi Delatte qui décidera si ma candidature sur la première circonscription est opportune ou pas. Dans tous les cas, je me tiens prête.

Finalement, quand connaîtra-t-on le nom du, ou de la secrétaire départemental(e) ?
J’espère que ça ne va pas tarder. Je ne veux pas revenir sur le passé mais je ne peux pas m’empêcher de dire que ces dernières années très peu de choses ont été faites pour notre mouvement en Côte-d’Or. Il faut vite nous mettre au travail et ça me fait mal de voir que nous sommes élus depuis le 31 janvier et que notre parti n’est pas encore en ordre de marche pour les prochaines élections. Sortons de cette cour de maternelle avec ces chamailleries et querelles internes qui ne font rien avancer. Qu’on ne s’étonne pas ensuite de la progression du Front national.
Nous avons eu récemment la visite d’Eric Ciotti et de Damien Meslot qui représentent la haute autorité. C’est elle qui prendra la décision. J’ai le sentiment qu’ils sont repartis avec la conviction que notre démarche est bien fondée. Ils ne peuvent qu’être sensibles au message de Rémi Delatte qui prône l’unité et le rassemblement de notre famille politique.

Et si la décision ne vous était pas favorable ?
Pourquoi la droite, quand elle est prête à gagner, se tire-t-elle une balle dans le pied ? C’est une constante depuis bien trop longtemps…
Ce serait une cruelle désillusion. J’entends des collègues maires, des conseillers départementaux mais aussi des militants qui rendront leurs cartes si Rémi Delatte n’est pas suivi dans ses choix de secrétaire départemental et de trésorier. Depuis son élection, il y a un grand espoir derrière lui… Ne le brisons pas.

Quel est le candidat que vous soutiendrez pour la primaire des Républicains ?
Sans hésiter, Nicolas Sarkozy. C’est lui qui me semble le plus armé pour faire face à la situation très difficile dans laquelle est plongé notre pays. Il aime la France, il a l’expérience, le punch, il a été actif dans la crise, il est représentatif à l’étranger, il a la politique dans la peau…
Propos recueillis par Jean-Louis PIERRE