Océane Charret-Godard : « De nouveaux visages… pour une nouvelle région »

La Bourgogne Franche-Comté est une nouveauté. Comment allez-vous harmoniser les actions sur ce grand territoire ?

Océane Charret-Godard : « Nous disposons déjà du Schéma régional de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, un véritable socle stratégique qui permet d’anticiper la fusion dans les domaines qui m’incombent. Nous sommes sur un budget de transition et de consolidation pour que l’ensemble de nos politiques régionales convergent d’ici 2018. Autrement dit, nous allons travailler à l’harmonisation des dispositifs qui fonctionnent en Bourgogne et en Franche-Comté mais aussi à l’émergence de nouveaux modèles pour la grande région, ce que je vais privilégier ».

Quels sont vos ambitions pour l’enseignement supérieur ?

O. C.-G. : « Avec Luc Bardi, conseiller régional délégué aux sites universitaires, nous voulons amplifier l’attractivité de nos territoires. Il faut que notre offre de formations soit attrayante, avec nos 3 universités comme piliers, mais sans appauvrir les sites annexes, car notre force réside dans la pluridisciplinarité. Il faut savoir qu’en BFC le taux de réussite au bac est supérieur à la moyenne nationale alors que le taux d’insertion dans l’enseignement supérieur est inférieur. L’accent sera mis aussi sur l’alternance. En totale concertation avec le milieu étudiant, nous allons œuvrer à l’amélioration de la vie étudiante en terme de logement, de mobilité, d’activités socio-culturelles, sportives… Et je n’oublie pas évidemment l’axe numérique : la révolution numérique est en cours comme le dit si bien Michel Serres et nous devons nous en approprier les enjeux pour nos jeunes ».

En matière de recherche, les enjeux sont également d’importance pour le développement de la Bourgogne Franche-Comté…

O. C.-G. : « La BFC est 13e au niveau national en matière de recherche publique, en revanche, nous sommes 5e pour la recherche privée. Cela montre à quel point les enjeux sont colossaux. Et c’est sans compter la faible présence des organismes nationaux de recherche sur nos territoires, à l’exception de l’INRA et du CNRS. Aussi allons-nous encourager la recherche d’excellence et l’émergence de nouvelles équipes de chercheurs. Au travers des multiples visites d’établissement que je suis en train d’effectuer, nous finalisons une carte novatrice des équipements de recherche en Bourgogne Franche-Comté ».

D’autres nouveautés en perspective…

O. C.-G. : « Après la fusion des régions, après la période d’élection sur les différents sites universitaires mais aussi après l’obtention par l’UBC du label I-Site, suite à un gros travail porté par la COMUE (communauté d’universités et établissements), nous organiserons la première conférence régionale de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation en Bourgogne Franche-Comté. Cela va correspondre au moment où nous allons lancer les actions concrètes pour co-construire avec les acteurs les politiques de convergence. Cette conférence se tiendra en juin à Dijon ».

L’enseignement supérieur et de la recherche en Bourgogne étaient deux des domaines de prédilection de l’ancien président François Patriat. Est-ce un signe fort envoyé par Marie-Guite Dufay ?

O. C.-G. : « C’est en effet un signe fort, mais, rassurez-vous, cela ne me paralyse pas ! Bien au contraire… C’est un signe de confiance de la présidente Marie-Guite Dufay et un beau défi. Je mesure la responsabilité qui est la mienne de passer derrière le président François Patriat en l’occurrence pour la Bourgogne. Cela reflète la volonté de la présidente de renouveler. La Bourgogne Franche-Comté est une page blanche et elle part avec une équipe composée de beaucoup de nouveaux visages, notamment de jeunes femmes. Je pense à Laëtitia Martinez en charge des sports, à Laurence Fluttaz pour la culture… Nous incarnons cette nouvelle région avec de nouvelles façons de faire de la politique, tout en restant dans la transmission ».

En respectant la charte éthique souhaitée par Marie-Guite Dufay, vous venez de démissionner de votre fonction d’adjointe à la Ville de Dijon. La capitale régionale, c’est derrière vous ?

O . C.-G. : « Oh que non ! J’ai démissionné de mes fonctions d’adjointe mais je reste dans l’équipe municipale de François Rebsamen en tant que conseillère municipale. Je vais continuer de suivre certains dossiers sur lesquels j’étais particulièrement engagée, tels ceux en lien avec l’emploi et l’Economie sociale et solidaire. Je ne toucherai plus mes indemnités d’adjointe mais je continue à œuvrer pour les Dijonnais… et les Dijonnaises ! ».

Propos recueillis par Xavier GRIZOT

Océane Charret-Godard vient de démissionner de ses fonctions d’adjointe à la Ville de Dijon pour se consacrer pleinement à son mandat de vice-présidente du conseil régional en charge de l’enseignement supérieur et de la recherche