Il est de bon ton de nos jours de parler de mondialisation, témoin et facteur d’une partie de nos désarrois économiques et sociaux. Pourtant, en y réfléchissant bien, la tomate n’est pas originaire d’Europe, le café non plus pas plus que le chocolat et l’abricot. Et pourtant, cela fait plusieurs siècles qu’ils sont sur les tables européennes. Ce sont les échanges et les besoins humains de connaître à la fois les personnes des différents pays.
Au 14 rue Courtépée, au début du XIXe siècle, il y avait l’usine de la Manufacture des Biscuits Pernot dont la sortie des ouvriers faisait l’objet de cartes postales en vente sur les tourniquets des buralistes. Cette entreprise avait un produit phare, un biscuit rival du Petit Lu des biscuiteries Lefebvre-Utile. Cette rivalité s’étendait même au-delà des frontières.
Dans leur publicité, les Biscuits Pernod mentionnaient que les colis étaient préparés par leurs soins et expédiables par la Poste avec le prix du port compris pour Dijon, la France, l’Algérie et même l’étranger.
Le biscuit le plus vendu avait l’aspect d’un petit beurre et, génie de la communication, les dirigeants lui avaient donné le nom de Piou-Piou. A l’époque, la guerre perdue de 1870 avait vu l’annexion de l’Alsace-Lorraine qui continuait à aimer la France et ses spécialités.
Le Piou-Piou Pernot est une spécialité à part car il faut se souvenir que le Piou-Piou dans le langage de tous les jours, c’est le fantassin. Un soldat essentiellement originaire de conscription obligatoire limitée en nombre par la pratique du tirage au sort.
A l’époque, toute la France a le regard sur la ligne bleue des Vosges, attendant avec fermeté le jour où le Prussien serait bouté de nos deux chères provinces temporairement de l’autre côté de la frontière.
Le biscuit Pernot est aussi très apprécié outre-Rhin où piou-piou est le nom usuel du moineau employé par les Français. Cette dualité est mise à profit par l’Alsacien de Colmar, Hansi. C’est un artiste de renom, peintre, aquarelliste et humoriste qui rejette l’occupant germanique en le moquant par ses dessins et ses légendes. Ces croquis qui emploient deux petits alsaciens, une fille et un garçon, font flores en Alsace et encore plus en France où ils sont diffusés par estampes à encadrer ou en plus grandes quantités par cartes postales.
Ses moqueries valent plusieurs fois à Hansi la prison. L’une d’entre elles, peut-être plus d’esprit railleur que les autres, passera inaperçue… Et pourtant. La légende donne la réflexion d’un Alsacien à propos du vol des cigognes : il est demandé à cet oiseau emblématique de rapporter en Alsace un piou-piou. Les allemands comprennent qu’il s’agit du biscuit qu’ils apprécient tout particulièrement mais les Alsaciens et les Français ont compris qu’il s’agit d’un soldat pour libérer la province.
C’est un exemple vieux de plus d’un siècle, de la mondialisation d’un esprit frondeur.
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Rue courtisée
Tenant : rue Devosge.
Aboutissant : place Barbe.
Claude Courtépée est né à Saulieu en 1721 et décède à Dijon en 1781. Il opte pour la prêtrise et il est nommé principal adjoint du collège des Godrans. Il voyage en Bourgogne d’est en ouest et du nord au sud. Il relève les renseignements ur l’histoire, la géographie des lieux visités. Il note tout ce qui peut être utile pour la connaissance d’ ouvrages remarquables.
De toute cette accumulation, il tire un ouvrage « Description générale et particulière du Duché de Bourgogne » et « Histoire abrégée du Duché de Bourgogne ».
Son ouvrage est imprimé, distribué par Causse installé au 9 place du Théâtre. L’ouvrage est très recherché ce qui permet à Victor Lagier, libraire, d’envisager dès 1842, la seconde édition.
La voie tracée et ouverte en 1875 sur un ancien chemin champêtre menant à Ahuy et dénommée par la délibération municipale du 18 novembre 1875.