Rémi Delatte, vous venez d’être élu président des Républicains de Côte-d’Or. La courte campagne qui a précédé le vote du 31 janvier dernier a généré des tensions aussi bien parmi les élus que parmi les adhérents. Pensez-vous que les conflits apparus puissent s’installer durablement ?
Non. Comme dans toutes les compétitions, il y a eu quelques petites tensions qui ont pu générer ici ou là des expressions malheureuses. J’observe que 60 % des adhérents sont allés voter. Et la majorité a exprimé un choix très clair : porter à la tête de la fédération celui qui incarne un style nouveau. Cette majorité a ainsi manifesté sa volonté d’être associée à la vie du parti ce qui n’avait pas été le cas jusqu’à présent.
François-Xavier Dugourd, votre adversaire pour l’occasion, qui avait constitué un ticket avec Alain Suguenot, le président sortant, vous a félicité pour votre succès mais il s’est aussi lui-même félicité pour l’excellent résultat qu’il a obtenu sur la première circonscription. Pensez-vous qu’il est le candidat incontournable sur ce secteur pour les prochaines élections législatives de l’an prochain ?
Tout d’abord je n’ai pas compris que François-Xavier Dugourd ait été candidat sous la forme d’un ticket avec Alain Suguenot dans la mesure où il n’y avait qu’un président à élire. Que François-Xavier fasse le choix de soutenir Alain Suguenot, pourquoi pas… Dans sa circonscription, il a obtenu un beau score. Je l’ai d’ailleurs félicité. Il aura toute sa place pour travailler à mes côtés.
Dans la perspective des élections législatives, nous devons nous impliquer tout particulièrement sur la première circonscription pour pouvoir espérer la reprendre.
Aujourd’hui, je ne vais pas me livrer à un quelconque pronostic parce que mon intention, et je l’ai annoncé, est de jouer collectif. Nous avons des instances que je m’applique à installer. Ensuite, nous travaillerons sur la base de procédures bien établies pour la désignation des candidats. Nous serons à même ensuite, à partir des analyses que nous aurons faites, de désigner les meilleurs pour défendre nos couleurs et nos valeurs. Que ce soit sur la première ou sur les quatre autres circonscriptions de Côte-d’Or.
En tant que « patron » des Républicains vous aurez évidemment votre mot à dire sur les investitures des différents candidats aux élections à venir…
C’est évident. Mais je viens d’être élu et il me faut continuer mon travail d’exploration que j’ai amorcé durant cette campagne qui a précédé l’élection de nos nouvelles instances.
Il va vous falloir composer avec ceux qui ont soutenu Alain Suguenot…
J’ai toujours dit que je voulais le rassemblement. C’est un des moteurs de ma démarche. J’ai besoin de tout le monde. Aussi bien ceux qui se sont engagés à mes côtés que ceux qui avaient fait le choix de soutenir Alain Suguenot. Et je constate avec plaisir, à peine l’élection passée, que l ‘équation est réussie. La preuve ? Trois délégués de circonscription ont manifesté leur désir de travailler avec moi. Sans compter les conseillers de circonscription. Il serait faux d’imaginer qu’il y ait une opposition hostile qui se serait dégagée des urnes le 31 janvier dernier.
Le mot reconquête est évidemment très présent dans votre vocabulaire. Au-delà de l’élection présidentielle, vous pensez évidemment à la ville de Dijon. Serait-il raisonnable de penser que Rémi Delatte pourrait être candidat aux municipales de 2020 ?
C’est trop tôt pour le dire mais il est vrai que quand on parle de reconquête on pense bien évidemment à Dijon. Ce serait un formidable aboutissement, un beau symbole au cheminement que nous voulons entreprendre. Notre objectif est de reprendre des territoires : des grandes villes bien sûr mais aussi des petites communes. Il nous faudra aussi conserver les positions que nous avons conquises car il n’y a pas de terres qui puissent être acquises définitivement. On l’a bien vu notamment sur Dijon. Mais ça vaut aussi pour la gauche : Dijon est une ville reprenable pour nous. Nous y mettrons toute notre énergie et nous accueillerons tous les talents pour travailler à cette reconquête en 2020.
Propos recueillis par Jean-Louis PIERRE