Bâton de maréchal ou bâton merdeux ?

En principe, un anniversaire ça se fête. Et bien il en est un qui ne provoquera pas la moindre dépense. Pas de champagne, pas de petits fours… Le 1er octobre 2014 sera un jour comme un autre pour Xavier Mirepoix, le très investi président de la chambre de commerce et d’industrie de Côte-d’Or. Un jour qui marquera quand même son arrivée à la présidence de la CCI 21.
Xavier Mirepoix s’attendait certes à une gestion difficile mais pas à ce point. Bilan des courses comme on dit dans les tribunes d’hippodrome : 21 postes supprimés (dont 11 licenciements) à la CCI et 16 licenciements à l’aéroport Dijon-Bourgogne. Et pour reprendre la phrase forte d’une publicité pour opérateur téléphonique qui tourne en boucle sur les chaînes de télévision : « Et ce n’est pas tout ». Le président de la CCI a vu ses recettes fiscales baisser de 20 % en 2014 en attendant les 36 % qui vont se répartir sur les trois prochaines années. Vous ajoutez à cela un projet de prélèvement exceptionnel de 500 millions d’euros sur l’ensemble des fonds de roulements des CCI et vous comprendrez pourquoi Xavier Mirepoix n’est pas d’humeur à fêter sa première année de mandat.
Mais l’homme n’a surtout pas le tempérament de vaincu. C’est un chef d’entreprise dont la carrière est plutôt derrière lui comme il se plaît à le souligner. Mais après plus de trente ans d’engagement à tous les sens du terme, il reste d’une incroyable détermination et il entend bien être le digne représentant des 18 000 entreprises côte-d’oriennes qui relèvent de la CCI.
Cerveau bien fait. Caractère bien trempé, Xavier Mirepoix est une forte tête. Mais pas grosse tête. Là où d’autres se seraient contenter de ronronner ou de faire une moue de circonstance, le président de la CCI, lui, a choisi d’exprimer avec une franchise désarmante ce qui se dit à mots couverts. Ce qui n’est pas forcément du goût des représentants de l’Etat ou des collectivités avec lesquels il n’hésite pas à se frotter.
Car à défaut de la vérité, Xavier Mirepoix revendique le bon sens. Celui, par exemple, de s’inscrire rapidement dans le processus inéluctable de régionalisation des chambres de commerce et mettre, en même temps, un terme à tous les réflexes boutiquiers. Pour preuve, sa proposition de partager les mêmes locaux avec la chambre régionale.
Il y a un an, la CCI 21 se trouvait un président. Elle a surtout gagné l’homme de la situation ou plutôt d’une situation difficile, qui ne prend surtout pas sa fonction comme un bâton de maréchal et encore moins comme un bâton merdeux…