Un tournant pour FORMAPI

Au niveau national, le leader des CFA dans le domaine du sport n’est autre que FORMAPI, qui a crû de façon exponentielle depuis sa création il y 31 ans par le parlementaire Bernard Depierre. Malgré la baisse des aides à l’embauche pour l’apprentissage, celui-ci se veut confiant pour la suite. Et pour cause, ses structures regroupées au sein de la Maison Camus (FORMAPI, Selforme, GIFOD) n’ont de cesse de se développer. En externe, avec les branches territoriales, comme en interne avec les nouvelles Écoles des Cadres et des Métiers. Interview du président emblématique et présentation de deux salariées passées par ces écoles…

L’apprentissage qui avait le vent en poupe depuis 2018 vient d’être brûlé sur l’autel des réductions budgétaires nationales. La baisse des subventions de l’État ne vous inquiète-t-elle pas ?

Bernard Depierre : « A FORMAPI comme dans tous les CFA de France, nous sommes en effet à un virage dans la mesure où une décision de la Loi de Finances a porté atteinte à l’enthousiasme pour l’apprentissage qui représente la voie royale pour les jeunes, notamment dans le sport qui est notre domaine de prédilection. C’est aussi souvent le moyen d’échapper aux mauvais choix de Parcoursup qui envoie en Droit quelqu’un souhaitant aller en médecine et qui, étant sportif, se dit : je vais faire un apprentissage dans le sport. Nous avons pu le constater en juillet après le résultat de Parcoursup puisque cela a tout de même concerné une centaine de nos apprentis ».

Le Sénat a limité la casse, la dotation pour les PME faisant le choix de l’alternance passant de 6 000 à 5 000 €, alors que la baisse aurait pu être plus importante…

« Le gouvernement a en effet décidé de porter la dotation à l’employeur de 6 000 à 5 000 euros. Cette baisse n’est pas ce qui est le plus grave, c’est le fait que cette dotation ne soit plus que sur une seule année. Or nous, à FORMAPI, nous avons des parcours d’apprentissage de 2 ou 3 ans. Nous avons en effet 20% de nos apprentis qui sont dans l’enseignement supérieur : Bac +2, + 3, + 5. Il est clair que les petites structures professionnelles ou associatives (les clubs, les comités, les ligues, les PME) vont être plus freinées eu égard à cette dotation exclusive d’une année.

Malgré l’intervention de la Fédération des directeurs de CFA, nous en sommes là ! Je viens d’écrire à tous les parlementaires de BFC et des nombreux départements au sein desquels sont présentes l’ensemble de nos branches. Et il faut tout de même savoir que le coût de formation d’un apprenti à 5 000 € représente la moitié de celui d’un étudiant au même niveau Bac + 2 ».

FORMAPI risque-t-il d’être particulièrement impacté ?

« FORMAPI n’a pas peur de ce frein à l’apprentissage. A la rentrée, nous allons atteindre très probablement 1 400 apprentis se tournant vers les diplômes du ministère de Jeunesse et Sport, ce qui représente un record phénoménal. Un nombre auquel il faut ajouter les 2 300 que nous avons à Selforme qui se tournent vers les diplômes du ministère du Travail et de l’Éducation : formation, communication, marketing, gestion des PME… Même si nous sommes freinés, nous restons enthousiastes. Et nous allons à nouveau ouvrir des branches. J’ai beaucoup milité pour que les cadres de la maison se rendent dans toutes nos branches afin que celles-ci ne soient pas isolées et réellement liées à la Maison mère, appelée la Maison Camus, là où nous avons commencé cette belle aventure il y a 31 ans.

Incontestablement, cela porte ses fruits… Nous avons un développement exponentiel. Pourquoi ? 79% de nos apprentis obtiennent leurs diplômes et leur taux d’employabilité est de 92%. Dans le monde universitaire, si les étudiants ne passent pas le CAPES ou l’agrégation, ils ne trouvent pas de travail. Incontestablement nous nous inscrivons comme l’un des leaders de la formation dans le monde du sport. Nous ne sommes pas concurrents avec les autres structures qui font des choses identiques aux nôtres : nous travaillons ainsi par exemple avec l’UFR STAPS ; le CREPS de Bourgogne-Dijon est l’une de nos branches territoriales…

FORMAPI prépare à pas moins de 40 diplômes dans tous les métiers du sport et Selforme à 21. Nous avons créé un CFA 5.0 qui est un véritable laboratoire d’idées permettant d’émettre des orientations nouvelles vers de nouveaux diplômes dans de nouvelles activités ».

Et FORMAPI peut se targuer d’avoir formé des grands noms…

« Nous avons en effet la fierté d’avoir mis par exemple sur les rails 5 entraîneurs de niveau national et international. Ce sont des profils extraordinaires. Mais nous avons également 3 parrains qui sont des sportifs de haut niveau : le meilleur arbitre français de football, Clément Turpin, qui a tout de même été choisi pour la rencontre Manchester City – Real de Madrid en Ligue des Champions, le meneur de la JDA David Holston et le boxeur Bilel Latreche qu’il n’est pas besoin de présenter. C’est aussi pour cela que nous sommes le premier CFA de France dans le domaine du sport, de l’animation et du tourisme ».

FORMAPI s’est développé de façon exogène sur l’ensemble du territoire national mais aussi endogène. Vous avez ainsi créé en interne une École des Cadres et une École des Métiers…

« C’est l’une de mes grandes fiertés. L’École des Cadres comptait cette année 5 salariés. Et nous avons aussi créé une École des Métiers regroupant 10 salariés susceptibles d’évoluer vers des postes de chef de groupe, de chef de secteur, voire éventuellement, par la suite, pouvant intégrer l’École des Cadres. Nous traduisons ainsi la montée en compétences qui nous est chère. On consacre à la formation, et en particulier à l’intelligence artificielle, 6% de notre masse salariale, ce qui correspond à des budgets identiques à ceux de grands groupes pharmaceutiques par exemple.

Nous avons trois règles de vie : savoir-faire, savoir-être et vivre ensemble. Et nous avons une politique sociale d’avant-garde, et je le dis avec aucune suffisance. Nous payons nos salariés 13 mois et leur offrons 6 semaines de congés. Sans omettre des chèques vacances, des chèques restaurants à Noël… Nous avons un contrat d’intéressement dans nos trois structures, grâce auquel, l’an dernier, des salariés ont reçu pratiquement 2 mois de salaire. C’est aussi tout cela qui fait la typicité de FORMAPI ! »

Propos recueillis par Xavier Grizot

 

Séverine Guyot (École des Cadres)

Cela fera au mois d’octobre 10 ans que Séverine Guyot travaille pour Formapi. Assistante, à ses débuts, au service taxe d’apprentissage pour développer la collecte auprès des cabinets d’expertise comptable, d’où elle était issue, elle a basculé au service inscription en 2018 lors de la réforme de l’apprentissage. Un an après, elle est devenue assistante de direction, responsable du Pôle achat et logistique. Elle a intégré l’École des Cadres au sein de laquelle elle a appris la gestion des équipes, des conflits et comment mettre en avant en permanence la Maison Camus auprès de tous les interlocuteurs. Et celle-ci fut nommée cadre à l’issue de son passage dans cette structure.

Sarah Saaif (Ecole des Métiers) 

Chargée d’ingénierie pédagogique au GIFOD (Formation ouverte à distance), Sarah Saaif accompagne les organismes de formation à transformer digitalement leurs offres de formation. Elle est arrivée en octobre 2021 en alternance durant 1 an dans le cadre de son cursus M2 Ingénierie de la formation et psychologie ergonomique à l’Université de Bourgogne. Avec ses titres de psychologue et d’ingénieur de formation, la Maison Camus lui a proposé de rester, à son plus grand bonheur : « Cela fait 3 ans et demi et je compte rester ici pour un moment », explique-t-elle, tout en précisant : « L’École nous a permis d’avoir une meilleure connaissance de la structure, de comprendre les aspects juridiques, RH, d’interagir au mieux avec nos collègues… »

 

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