Le 25 novembre dernier, Nathalie Koenders succédait à François Rebsamen comme maire de Dijon et Antoine Hoareau devenait premier adjoint, avec comme délégation l’urbanisme, la transition écologique et l’administration générale. Deux mois plus tard, celui-ci revient sur ses grandes actualités du moment… mais aussi sur la situation politique nationale.
Pourquoi avoir décidé de lancer une expérimentation sur la conservation du vin du Dijonnais en immersion dans l’eau ?
« C’est une innovation dans le sens où il s’agit d’un projet scientifique. François Rebsamen a affiché une volonté politique forte pour recréer la côte de Dijon. Nous avons une cinquantaine d’hectares replantés et l’association des vignerons du Bourgogne-Dijon est extrêmement active. Dans le même temps, Dijon a une grande tradition avec l’eau depuis Henry Darcy. Je me suis dit que nous pourrions peut-être allier ces deux dimensions, l’eau et le vin, non pas pour mettre de l’eau dans notre vin mais au contraire pour stocker du vin dans l’eau.
Nous avons travaillé avec l’Institut universitaire de la Vigne et du Vin Jules-Guyot qui va mener une expérience scientifique sur une période de 10 ans. Une quarantaine de bouteilles vont être immergées dans le Réservoir Darcy et des comparaisons seront faites avec le même panel stocké classiquement dans une cave. Nous saurons ainsi s’il y a des différences dans l’évolution des vins inhérentes à leur stockage ».
Un peu plus d’un mois après que Dijon est devenue capitale internationale du vin, avec l’implantation de l’OIV, vous avez été élu premier adjoint. Ce fut une grande fierté ?
« C’est un honneur mais c’est surtout une très grande responsabilité. Je remercie beaucoup Madame la maire de m’avoir confié cette responsabilité avec une délégation extrêmement engageante. Sur sa proposition, nous avons associé l’urbanisme et la transition écologique pour envoyer un signal politique très fort. Dorénavant l’ensemble des projets dijonnais doivent prendre en compte systématiquement l’adaptation de la ville aux changements climatiques. Nous continuerons bien sûr la densification car nous devons faire extrêmement attention à l’étalement urbain et à l’artificialisation des sols. Je rappelle que le logement représente la première des dignités. Mais cela doit être une densification raisonnée.
Et l’enjeu de la rénovation énergétique des bâtiments est extrêmement important pour la filière de la construction dont nous connaissons parfaitement les difficultés actuelles. Nous venons de resigner une convention avec l’ANAH (Agence nationale de l’amélioration de l’habitat) pour porter les primes accordées aux particuliers qui veulent rénover leurs logements. Et nous nous engageons fortement sur les grandes copropriétés dégradées. Nous venons d’engager des fonds de la métropole pour accompagner les habitants de la résidence Bagatelle, un projet emblématique parce que cette résidence représente en quelque sorte un signal lorsque l’on arrive à la gare de Dijon… »
Les aides nationales pour la rénovation énergétique ont failli être brûlées sur l’autel des réductions budgétaires même si, pour l’instant, rien n’est fait…
« Nous verrons quels seront en effet les contours du budget. J’appelle simplement à la stabilité et je pense que nous n’avons pas le luxe de nous payer une nouvelle motion de censure. Bien sûr qu’un budget est toujours perfectible et qu’il y aura forcément des choses qui nous conviendront et d’autres moins… mais il faut être responsable. Le parti socialiste auquel j’appartiens s’est positionné contre la censure à l’issue de la déclaration de politique générale, j’espère que, sur le budget, mon parti sera aussi responsable qu’il l’a été jusqu’à présent avec le gouvernement de François Bayrou. Il faut que la France ait un budget. Les entreprises, les collectivités attendent de la stabilité, tout comme nos concitoyens ! »
Au moment où Dijon monte sur la 1ere place du podium Arthur Loyd des métropoles intermédiaires les plus attractives de France, une très mauvaise nouvelle est tombée : l’annonce de la cessation des activités de Tetra Pak forte de 207 salariés…
« C’est une très belle entreprise mais malheureusement elle est impactée, par exemple, par la chute des ventes de jus d’orange, en particulier la production d’oranges en Amérique du Sud. Je veux affirmer un message de soutien à l’ensemble des salariés dont la moyenne d’âge n’est que de 47 ans. Madame la maire et Monsieur le président ont apporté également un mot de soutien et surtout un mot de vigilance sur la manière dont le plan social va être conduit. Il faut absolument que les salariés soient pris en considération et indemnisés à la hauteur de leur engagement dans cette entreprise ! »
Propos recueillis par Xavier Grizot