Dijon, capitale mondiale du vin… et de la gastronomie

D’aucuns peuvent voir dans la Foire internationale et gastronomique et l’implantation de l’OIV à Dijon un lien vineux… Mais le rapprochement va bien au-delà. Ces deux événements doivent être déguster à leur juste mesure !

Il est des dates à inscrire en capitales dans l’Histoire de Dijon. Le 12 octobre 2024 et le 7 novembre 1921 font partie de celles-ci et sont à rapprocher. La première correspond bien évidemment à l’inauguration du siège de l’Organisation internationale de la Vigne et du Vin (la célèbre OIV) au sein de l’Hôtel Bouchu dit d’Esterno.

A quelques pas de la Cité internationale de la Gastronomie et du Vin (qui fut, quant à elle, inaugurée le 6 mai 2022 – une autre date majeure ! –,) l’ONU du Vin s’est vu confier l’un des joyaux patrimoniaux de Dijon qui a recouvré son faste d’antan après 17 mois d’intenses travaux. Et 14,5 millions d’euros d’investissement… dans une opération pratiquement blanche pour la Ville, puisque l’État français prendra en charge le loyer de l’organisation durant les 50 prochaines années. C’est avec ce superbe écrin que Dijon a su accueillir, pour la première fois de son histoire, une organisation internationale.

Un écrin patrimonial pour une organisation internationale

Les 12 et 13 octobre, Dijon accueillait nombre de ministres des 50 États membres de l’OIV pour une conférence ministérielle sur la filière viti-vinicole. Et, du 14 au 18 octobre, se tenait à l’Auditorium le 45e Congrès mondial de l’OIV.

Lors de son discours inaugural, le maire de Dijon, François Rebsamen, a insisté : « Si l’OIV a choisi de quitter Paris pour installer son siège à Dijon, ce n’est pas un hasard. Si notre ville accueille, avec la Cité internationale de la gastronomie et du vin, le premier lieu en France de promotion du Repas gastronomique des Français inscrit au Patrimoine immatériel de lUnesco, ce n’est pas une coïncidence. Dijon, dont le centre-ville fait partie du périmètre des Climats de Bourgogne classés au patrimoine mondial de l’Unesco, est devenue un haut-lieu du patrimoine culinaire et viticole mondial. Le tissu d’entreprises historiques, de laboratoires reconnus et d’écoles prestigieuses, conjugués au déploiement de politiques publiques ambitieuses positionnent Dijon comme la nouvelle place forte mondiale de la vigne et du vin ! »

Une ambition fondatrice

Ce 12 octobre 2024, Dijon est ainsi entrée dans la cour (vineuse) des grands… au niveau international. 103 ans après l’initiative d’un des prédécesseurs de l’hôte actuel du palais des Ducs, Gaston Gérard, qui fut à l’origine de la Foire de Dijon. A l’époque, soit dans la France de l’après-guerre – la plaie du pire épisode meurtrier de son histoire n’étant pas encore refermée –, celui-ci ne voulait pas seulement que les Dijonnais puissent à nouveau déguster à pleines dents la vie. Il souhaitait surtout amener à Dijon, par le biais de cette première Foire à l’échelle nationale spécialisée dans l’industrie alimentaire, nombre de clients étrangers pour les industriels et les commerces locaux afin de leur ouvrir de nouveaux débouchés dans une période marquée par les barrières douanières et, il ne faut pas l’oublier, la prohibition…

« Tonton. Tonton. Tontaine ! »

Gaston Gérard eut même droit à une chanson composée par le Cercle Rameau, intitulée « Viv’le maire de Dijon » – eh oui, à l’époque, il n’était pas rare que l’on chante les louanges des élus ! –. Celle-ci débutait par ses paroles : « « Dijon c’est la p’tite capitale, dont sont fiers les Bourguignons ! Tonton. Tonton. Tontaine ! A la Foire gastronomique, qu’est son enfant de prédilection. Tonton…. Il invite toutes les Nations. Tonton… »

Le 7 novembre 1921 et le 12 octobre 2024, qui vaudra, qui sait dans l’avenir, une chanson à François Rebsamen, toutes les Nations étaient à Dijon !

Xavier Grizot

 

Crédit photo : BLOW-UP Pics – Fred Perez