Le Département s’engage pour ses 23 500 collégiens

Rénovation des collèges, repas à 2 euros pour tous, sécurisation des établissements, le Conseil Départemental s’engage pour 23 500 collégiens. Rencontre avec François Sauvadet, président du Département de la Côte-d’Or.

Comment s’annonce la rentrée dans les collèges ?

Nous accueillons ce jour quelque 23 500 élèves dans tous les collèges côte-d’oriens, publics et privés, un chiffre en très légère baisse par rapport à l’effectif 2023-2024, une tendance qui se confirme d’ailleurs dans tous les niveaux scolaires et partout en France. Toutefois, je veux redire qu’en Côte-d’Or, nous avons maintenu les 47 collèges publics qui maillent le territoire. C’est un engagement que j’ai pris devant les électeurs et je le respecterai car chaque collège est un élément central, un lieu de vie essentiel dans les territoires. Et tant que les conditions pédagogiques ne seront pas remises en question, c’est-à-dire tant qu’il y a des effectifs permettant l’épanouissement collectif et individuel des enfants accueillis, aucun collège ne fermera !

Je tiens également à avoir un mot tout particulier pour nos agents : ils sont plus de 500 répartis dans les collèges publics. Tous participent au bon accueil des élèves et au bon fonctionnement des collèges, en assurant l’entretien, la maintenance, la restauration…

Aujourd’hui, toutes les conditions sont réunies pour que nos collégiens effectuent une bonne rentrée. Et au-delà, je souhaite à tous nos jeunes une année scolaire enrichissante, qui leur permette d’éveiller leur conscience !

 

Pour préserver le pouvoir d’achat des familles mis à mal par l’inflation, quelles sont les mesures prises par le département ?

Notre engagement le plus significatif porte sur le budget « restauration » : pour la 5e année consécutive, nous maintenons le tarif unique de 2 € le repas servi dans tous les collèges publics. C’est un effort considérable, puisque nous consacrons près de 18 M€ à la restauration scolaire chaque année, dont 5,6 M€ pour compenser le coût des repas et permettre ce tarif très abordable pour tous, l’un des plus bas de France. Et bien sûr sans altérer la qualité des repas servis.

Notre action pour soulager le pouvoir d’achat des familles est beaucoup plus large et atteste de notre volonté à donner les mêmes chances de réussite à tous. Nous versons différentes bourses à la scolarité, sous conditions de ressources des foyers, pour l’achat de fournitures, pour les frais d’uniformes professionnels et de transport pour les élèves de Segpa ou encore pour les apprentis(1).

Nous versons également une dotation « Actions éducatives » à tous les collèges, que nous avons réévaluée l’an dernier dans ce contexte d’inflation, afin que chaque collégien ait la chance de partir en voyage ou en sortie scolaire. Ce soutien permet d’alléger les frais de supportés par les familles.

 

Le Département fait un gros travail pour valoriser la qualité des repas pris en collectivité, dans ses cantines. Qu’est-ce qui sous-tend votre action ?

Le temps du repas est un moment important pour nos jeunes. Pour certains, c’est le seul repas équilibré qu’ils reçoivent chaque jour. Nous sommes donc très attachés à ce qu’il soit un temps d’éducation le plus qualitatif possible, sachant que nous servons chaque année un peu plus de 2 millions de repas à près de 16 000 collégiens demi-pensionnaires.

Et puis, nous avons la chance, dans un département agricole comme le nôtre, d’avoir toute une diversité de productions que nous pouvons valoriser dans la restauration collective. C’est pour cela que nous avons énormément travaillé sur le recours aux produits locaux, de saison, et si possible bio. Les menus 100% Côte-d’Or se multiplient. C’est bien pour nos jeunes, qui bénéficient d’une restauration de qualité et pour nos agriculteurs, qui trouvent ici de nouveaux débouchés pour distribuer et valoriser localement leurs productions.

 

La sécurité dans les collèges est un souci pour les parents …

C’est une préoccupation que nous avons en partage avec les parents d’élèves, les chefs d’établissement, la communauté enseignante. Et la sécurisation des collèges est l’une de nos priorités. Face à la montée des violences et des attaques, il faut se protéger. Il ne s’agit pas de « bunkeriser », mais de faire en sorte que les collèges restent des lieux de sérénité où l’apprentissage se fait dans les conditions les plus apaisées possibles malgré un contexte anxiogène.

Ces dix dernières années, le Département a investi plus d’1,4 M€ pour garantir la sécurité des établissements. Parmi les mesures mises en place, l’installation de vidéo-protection dans tous les collèges qui en ont fait la demande, soit la quasi-totalité), la mise en place de dispositifs spécifiques d’alerte en cas d’attentat, les systèmes anti-intrusions avec le renforcement des grilles autour des collèges, le travail sur les conditions d’évacuation des élèves et des personnels de l’établissement, comme dans le cas d’une attaque ou d’une alerte à la bombe.

Nous resterons autant que de besoin à l’écoute des établissements pour développer de nouveaux outils de sécurisation et ainsi prévenir davantage les risques, en lien avec les référents sécurité de l’Education nationale, de la Gendarmerie et de la Police.

 

Comment planifiez-vous les aménagements à réaliser avec 47 collèges publics propriété du Département ?

A l’image de ce que nous faisons avec notre patrimoine routier (ndlr : le Département a en gestion plus de 5 700 km de routes départementales), notre action se base sur des programmes pluriannuels : cela nous permet d’investir partout régulièrement et ainsi maintenir notre parc de collèges en bon état. C’est un travail que nous menons avec les principaux des collèges. Nous entretenons avec eux un dialogue permanent pour faire remonter les besoins dès lors qu’ils se font ressentir et ainsi intervenir le plus rapidement possible pour que les conditions d’apprentissage restent optimales.

En 2024, le budget alloué aux collèges et à la réussite des collégiens représente plus de 31 M€, dont 11,1 M€ fléchés exclusivement en investissement pour l’entretien des 47 collèges publics dont nous avons la charge. Et chaque année, nous profitons des vacances estivales pour effectuer des travaux de rénovation dans les collèges, période la plus propice pour réaliser des travaux d’importance sans perturber le bon déroulement des cours.

Quelques exemples : 5,5 M€ investis pour la rénovation de la demi-pension du collège à Marsannay-la-Côte, 3,3 M€ pour celle du collège à Genlis, 450 000 € pour la réfection des salles de sciences au collège à Echenon, 700 000 € pour l’accessibilité des collèges Malraux à Dijon, Vitteaux et Arnay-le-Duc ou encore 335 000 € pour la réfection des façades au collège à Seurre.

 

Adhérez-vous à la proposition de confier aux départements le financement et la gestion AESH, de la médecine scolaire et des services sociaux de l’éducation nationale ?

« On peut gouverner de loin mais on n’administre bien de que près » ! Je suis convaincu qu’il faut poursuivre la décentralisation. Les exemples que vous citez sont probants. Nous nous sommes déjà battus, nous Départements, pour avoir une autorité fonctionnelle sur les gestionnaires, qui dépendent du Ministère de l’Education nationale, alors qu’ils gèrent les dépenses que nous Départements assumons (restauration, gaz, électricité).

Concernant la scolarisation des jeunes en situation de handicap, là aussi, nous devons tendre vers plus de cohérence. La scolarisation des enfants handicapés relève de la compétence de l’Éducation Nationale et de l’Agence régionale de la Santé. Au niveau du Département, nous ne sommes informés ni du nombre de places en classes spécialisées, ni du nombre d’élèves en attente. Cela engendre bien trop souvent des situations problématiques puisque c’est nous, via la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH), qui assure la reconnaissance du handicap d’un enfant, préalable indispensable pour orienter l’enfant au mieux. S’il était décidé de confier toute la prise en charge aux Départements, je suis convaincu que nous gagnerions en efficacité, pour le bien des enfants !

On peut faire le même constat avec la médecine scolaire. Je suis favorable à bon nombre de transferts, en identifiant clairement des chefs de file et en garantissant des conditions financières acceptables pour les Départements. De manière plus générale, je continuerai à me battre pour plus de décentralisation, indispensable pour plus d’efficience dans l’action publique de proximité !

(1) Retrouvez toutes les informations sur le site du Département : www.cotedor.fr/bourses-scolaires

 

Manger bien, bio et local à la cantine pour 2

L'opération "repas à 2€"du Département dans les cantines des collèges publics

Le Département poursuit son engagement pour assurer un service scolaire de qualité et de proximité. Le tarif unique de 2 € est reconduit pour cette nouvelle année scolaire dans tous les collèges publics.

Chaque année, près de 2 millions de repas sont servis dans les collèges de Côte-d’Or. Pour la cinquième année consécutive, le Conseil Départemental fixe le prix du repas à 2 € pour tous les collégiens dans l’enseignement public. Le coût de cette mesure destinée à soutenir les familles, s’élève à 5,6 millions d’euros par an. La hausse de fréquentation de 5,45 % sur l’année 2023-2024 des cantines illustre le succès du tarif unique à 2 €. De plus, le Département veille au bien-être des collégiens en leur apportant une alimentation de qualité et de proximité.

L’approvisionnement des restaurants scolaires est régulier en légumes, viandes et produits locaux. Un menu 100 % Côte-d’Or est servi au moins une fois par semaine dans tous les collèges. Aujourd’hui, près de 50 % de produits locaux composent les menus dans les cantines. L’objectif du Département est de porter cette part à 80 % d’ici 2027 grâce à sa plateforme Agrilocal 21 qui met les producteurs du département et les acheteurs de la restauration scolaire en relation.