Ses soutiens tout comme ses adversaires se jetteront, c’est certain, sur ce graphique dévoilant la cote de satisfaction des Dijonnais pour leur maire. S’il y a bien une information dans le dernier Observatoire municipal signé Ifop, c’est celle-ci !
Les sondages représentent les sextants des temps modernes. Et c’est d’autant plus vrai lorsque la politique s’apparente à une mer de plus en plus houleuse… lorsque la tempête est aux portes de l’Europe (en Ukraine plus précisément)… lorsque les ricochets d’un conflit encore plus lointain (israélo-palestinien) et son cortège funèbre de victimes civiles génèrent des ondes sur notre territoire national. En substance, lorsque notre monde semble perdre le nord…
Il est de coutume de rappeler que ce n’est qu’un instantané à un instant t, mais, il n’empêche, les sondages s’apparentent de plus en plus à de véritables boussoles… pour le présent évidemment comme pour l’avenir (proche). Et le sondage Ifop, réalisée pour la Ville de Dijon auprès d’un échantillon représentatif de 806 personnes au mois de mars dernier, est riche d’enseignements, que nous vous dévoilons dans ce numéro.
Comme l’écrivait Antoine de Saint-Exupéry, avant de disparaître en mer, « La grandeur est avant tout d’unir les hommes », il est un résultat qui ne passe pas inaperçu : le degré de satisfaction des Dijonnais envers leur maire : celui-ci atteint 69 %, 50% des sondés se déclarant « satisfaits » et 19% « très satisfaits ». Lors du dîner-débat du Club DLH, dont vous avez pu découvrir dans les pages précédentes un florilège, François Rebsamen pouvait avoir le sourire : « J’en suis flatté. Après 23 ans, 7 Dijonnais sur 10 sont satisfaits ou très satisfaits, cela montre que nous avons transformé la Ville ». Évidemment – et tout un chacun le reconnaît, même parmi ses contempteurs –, depuis son élection en 2001 « Dijon s’est éveillée » et a changé de visage.
Très peu de ressac
Nous ne listerons pas les réalisations car nous tomberions rapidement dans un inventaire à la Prévert, mais le carnet de bord compte nombre de lignes… Et cette métamorphose – selon le terme local en vogue depuis la refonte du musée des Beaux-Arts – ne s’est pas accompagnée de son flot de mécontents. Car, c’est à contre-champ que ce résultat est surtout à lire : seuls 13% des sondés ne sont « pas satisfaits du tout », 17% annonçant être « pas vraiment satisfaits ».
Alors qu’il revient à la mode, le président de l’Association des maires de France David Lisnard venant même de publier un ouvrage l’érigeant « 50 ans après comme un modèle », Georges Pompidou n’avait de cesse de le rappeler : « Gouverner c’est contraindre. Gouverner, c’est faire prévaloir sans cesse l’intérêt général contre les intérêts particuliers, alors que l’intérêt général prête à discussion, tandis que l’intérêt particulier est ressenti comme une évidence… »
Le faible pourcentage de mécontents illustrent à quel point l’ancien ministre du Travail a œuvré pour inscrire la capitale régionale dans le XXIe siècle, sans que le ressac ne le menace. L’enchaînement de 4 victoires de suite aux municipales – même si le nombre de voix l’escortant a naturellement diminué – l’avait montré mais ce dernier sondage en date l’illustre encore si besoin était. Et ce, alors même qu’il a annoncé (et confirmé) ne pas se représenter en 2026 à la mairie de Dijon.
Nous savons tous aussi qu’en politique lorsque l’on déclare que l’on ne sera plus dans l’avenir, beaucoup (et même dans votre propre camp) estiment que vous n’êtes déjà plus au présent… Son choix est fait pour la suite à Dijon et il aspire à rester (aussi) dans l’Histoire comme le premier maire à transmettre le flambeau à une femme, sa première adjointe Nathalie Koenders, mais il n’entend pas abandonner le navire de la métropole. Avec 69% d’habitants satisfaits par son action, François Rebsamen demeure un capitaine… au long cours !
Xavier Grizot