On sent que l’hiver approche à Liverpool et il est temps pour moi et marquer mon prochain arrêt dans les endroits incontournables de Liverpool : son mythique stade d’Anfield, pour voir jouer l’une des plus grandes équipes du football anglais… et du monde.
N’ayant jamais été une grande amatrice du sport, j’appréhendais cette étape, imaginant déjà que le lectorat de Dijon l’Hebdo connaisse mon sujet bien mieux que moi. Pourtant, les opportunités sont diverses et variées pour découvrir la culture liverpuldienne du foot : entre les deux boutiques dédiées aux deux clubs de Liverpool, Liverpool FC et Everton, se faisant face au centre commercial ; un musée autour de l’histoire de Liverpool FC ; des peintures murales à l’image des joueurs disséminées dans la ville ; le maillot rouge comme pièce essentielle de toute garde-robe et le football comme sport de rue de prédilection… les avenues sont nombreuses pour me familiariser avec cet univers.
Cependant le stade d’Anfield représentait pour moi le joyau de la couronne du foot liverpuldien. C’est pourquoi j’attendis patiemment le 26 octobre (quoi de mieux qu’un match contre une équipe française, celle de Toulouse) pour m’y initier officiellement.
Le chemin pour s’y rendre, autant physique que métaphorique, est difficile. Les tickets se vendent en quelques heures sur le site officiel et deviennent par la suite un terrain de jeu pour les revendeurs, au point où les tickets d’Anfield sont parfois plus difficiles à acquérir que ceux du stade de Wembley à Londres. De nombreux bus et taxis sont mis en place pour accommoder les spectateurs, et les rues entourant le stade sont rendues entièrement piétonnes, non pas noires de monde mais rouges de supporters accueillant les bus des joueurs avec ferveur.
C’est une fois entrée dans le stade que je découvre toute la magie du lieu. « On se sent comme à la maison » me confie une amie française qui est venue étudier à Liverpool juste pour son équipe de football. Et pour cause, on n’a pas besoin d’être liverpuldien, ni même anglais, pour ressentir l’esprit de communauté qui règne. Les spectateurs viennent en groupe, entre amis ou souvent en famille, et se plaisent à se prendre en photo devant un terrain verdoyant.
Le rouge est le mot d’ordre vestimentaire, et la couleur brille particulièrement dans les tribunes lorsque les supporters entonnent le célèbre hymne du club, « You’ll Never Walk Alone » (« Tu ne marcheras jamais seul ») en brandissant leurs écharpes vers le ciel. Bien que je n’aie appris la chanson que quelques heures auparavant, je ressens l’unité des quelques cinquante mille supporters qui ont fait le chemin juste pour soutenir leur club. Assister à un match à Anfield, c’est faire partie d’une foule qui se mouve et s’exprime d’un seul élan commun, qui crie tellement fort lorsqu’un but est marqué qu’on en entend plus sa propre voix.
J’en ressors des étoiles plein les yeux et forte de la victoire d’un club pour lequel je n’avais pas d’affinité trois heures plus tôt. Même les supporters toulousains de l’équipe adverse sont impressionnés. J’entreprends l’heure de marche qu’il faut pour rentrer en centre-ville, dépassant facilement les kilomètres de bouchon qui partent du stade, et je me dis que je ne connais toujours rien au football, mais je reviendrais volontiers à Anfield.
Léa Tribotté