La dernière arrivée du Tour de France à Dijon, en 1997, est restée dans les mémoires avec les 2 premiers coureurs déclassés pour sprint irrégulier. En attendant de connaître le nom de celui qui s’imposera le 4 juillet sur la ligne droite des allées du Parc, une chose est sûre, le retour de la Grande Boucle à Dijon représente une belle victoire pour Nathalie Koenders qui, depuis un an, s’est particulièrement mobilisée pour que ce dossier connaisse un finish heureux. Interview d’une inconditionnelle de la Petite Reine…
27 ans après son dernier passage, le Tour revient à Dijon. Enfin serions-nous tentés de dire ?
Nathalie Koenders : « C’est une grande et belle nouvelle pour la ville de Dijon, pour le cyclisme et pour le sport dijonnais. Cela fait déjà plusieurs fois que nous l’évoquions au sein de la majorité du conseil municipal. Nos collègues du Modem avaient d’ailleurs déposé un vœu appelant la Ville à accueillir une étape du Tour de France. Je l’avais évoqué avec le maire François Rebsamen et l’adjointe déléguée aux sports Claire Tomaselli. J’aime le sport, j’aime le vélo, je suis aussi pratiquante. Nous avions déjà candidaté et je me suis dit qu’il fallait peut-être passer à la vitesse supérieure et rencontrer le directeur Christian Prudhomme pour lui faire part de notre ferme volonté. Ce que j’ai fait, il y a presque un an… »
C’était le premier tour de roue…
« C’était au mois de novembre 2022 lors du Congrès de l’AMF, où Christian Prudhomme a l’habitude de passer. Je lui ai fait part de notre volonté et il m’avait annoncé que nous aurions le Tour en 2024. Tant que ce ne fut pas officialisé, je dois vous avouer qu’il m’est arrivé de douter. Christian Prudhomme m’a appelé au mois d’août pour me confirmer cette grande nouvelle. Le Tour de France arrivera bien à Dijon et, cerise sur le gâteau, il restera trois jours en Côte-d’Or ! »
Les retombées économiques de cette belle fête populaire seront d’autant plus importantes…
« Nous aurons des retombées directes, l’ensemble de la logistique s’installant 3 jours durant en Côte-d’Or et plus particulièrement à Dijon. Cela profitera aux hôtels dijonnais qui ont déjà eu des réservations mais les restaurants et les commerces en bénéficieront aussi pleinement. Le Tour, qui est un événement mondial, va faire venir beaucoup de monde. Et je n’oublie pas non plus les retombées indirectes : la Ville de Dijon et ses nombreux atouts seront en direct sur France 2, sur l’une des émissions les plus regardées. Nombre de gens s’apercevront que nous avons une belle ville, un beau département, une belle région et ils pourront venir éventuellement passer quelques jours de vacances sur notre beau territoire ».
Le Tour placera évidemment les projecteurs sur Dijon mais aussi sur tout ce qui a été fait pour l’utilisation du vélo… De quoi êtes-vous la plus fière justement dans ce domaine ?
« Le Plan d’aménagement vélo est essentiel puisqu’il donne une vision pour les années à venir. L’objectif est, à l’instar de ce qui se fait pour le tramway, d’avoir des lignes sécurisées que l’on pourra emprunter pour rejoindre l’ensemble des communes de la métropole. Je suis fière des crédits qui sont engagés, des aménagements que l’on a pu faire sur la place du 8 Mai, sur les liaisons Dijon-Longvic, Sennecey-Quetigny-Dijon. Le réaménagement prochain de la place du 30 Octobre sera aussi l’un des points phares du mandat. Je suis bien consciente que tout n’est pas parfait mais, en 2001, nous sommes pratiquement partis d’une feuille blanche ».
Vous faites référence au « Clou rouillé » qui était décerné à Dijon à l’époque ?
« 2001 peut paraître lointain mais quand l’on part de 0 on met plus de temps à atteindre les objectifs que lorsque l’on a une politique ambitieuse tournée vers le vélo depuis les années 70, comme Strasbourg ou Rennes. Beaucoup de choses ont été faites et l’engouement pour le vélo s’est accéléré. Nous n’avons pas à rougir par rapport à d’autres villes et le Tour de France nous permettra aussi de faire la promotion du vélo. Cela reste un moyen de locomotion écologique, économique et c’est bon dans le même temps pour la santé, le moral et le bien-être. Il n’y a que des côtés positifs, que nous pourrons rappeler à l’occasion du Tour de France ».
Justement, quel est votre premier souvenir de la Grande Boucle…
« C’est terrible pour Laurent Fignon. Mon père regardait beaucoup le Tour de France et mon premier souvenir, c’est la défaite du coureur français face à Greg LeMond pour 8 petites secondes. On se souvient du Tour 1989 plus que des deux victoires précédentes de Laurent Fignon en 1983 et 1984 ! »
Votre plus beau souvenir du Tour de France…
« C’est en 2021 lors de mes vacances dans les Pyrénées. J’avais regardé avec enthousiasme les étapes de montagne et, une semaine après, avec des amis nous avons fait le col d’Aspin et le Tourmalet… Ce sont de magnifiques souvenirs ! »
Qui aimeriez-vous voir s’imposer sur la ligne d’arrivée à Dijon ?
« Le fait que Jonas Vingegaard ou Tadej Pogačar s’impose à Dijon ne serait pas mal même si cela s’annonce délicat puisque la course devrait se terminer au sprint. Si c’était un coureur français, ce serait encore plus beau ! Le régional de l’étape Thibaut Pinault a malheureusement arrêté trop tôt sa carrière… »
Votre vainqueur préféré…
« Le vainqueur des deux précédentes éditions du Tour de France, Jonas Vingegaard, mais je ne suis pas objective, mon fils lui ressemble… »
Votre maillot préféré : le jaune, le vert, le blanc ou celui à pois ?
« C’est définitivement le maillot jaune, c’est celui qui arrive premier à la fin »
Peut-on s’attendre dans les prochaines années à une étape du Tour de France Féminin à Dijon ?
« J’aimerais bien parce que c’est une belle épreuve. Paradoxalement, alors qu’il y a moins d’étapes, cette course est beaucoup moins facile… »
Reconnaîtrez-vous l’étape qui partira de Mâcon pour rejoindre les allées du Parc après 163 km de plat ?
« Je n’y avais pas pensé mais c’est une excellente idée ! »
Pour la 1ere adjointe et la sportive que vous êtes, 2024 sera une année exceptionnelle à Dijon : le Tour, le passage de la Flamme Olympique puis les JO ainsi que le championnat du monde de pétanque…
« C’est bien pour Dijon, pour son attractivité et pour ses habitants. Ce n’est pas qu’un concours de circonstances, Dijon devient de plus en plus attractive. Et nous avons des équipes, des services qui savent être particulièrement réactifs. Il y a certes la volonté politique mais je tiens à rendre hommage à tous les agents municipaux qui aiment leur ville, qui aiment le service public et qui savent se mobiliser pour accueillir au mieux des événements sportifs, des événements culturels, des tournages de film… C’est important de le souligner ! »
Après 2024, 2026 aussi devrait être une année exceptionnelle ?
« Il y a 2025 avant (ndlr : sourires)… »
Propos recueillis par Xavier Grizot