La rénovation d’envergure du groupe scolaire Joséphine Baker fera oublier les préfabriqués obsolètes et énergivores et inscrira cet établissement dans l’avenir durable. Pleins feux sur le projet architectural novateur retenu…
A l’instar de l’artiste engagée et résistante dont il porte fièrement le nom, le groupe scolaire Joséphine Baker devrait entrer au Panthéon des plus beaux établissements dijonnais. Et ce, après les travaux qui vont profondément le transformer et l’inscrire durablement dans le XXIe siècle. Il suffit d’observer les esquisses du groupement RHB Architectes, qui vient de se voir confier la maîtrise d’œuvre de ces travaux, pour avoir un aperçu de ce renouveau d’envergure qui mobilise, au total, pas moins de 14 M€ d’euros d’investissement.
Parmi 45 projets présentés, le jury de sélection composé d’élus et d’architectes dijonnais a, en effet, retenu la proposition de ce cabinet de Strasbourg qui fait la part belle au bois ainsi qu’à des matériaux recyclés. Le tout inscrit dans un programme à haute qualité environnementale puisque cette rénovation s’inscrit pleinement dans la politique municipale intitulée « Ambition éducative 2030 ». Dont l’axe 1 n’est autre que « la suppression des bâtiments énergivores en modules préfabriqués amiantés, la reconstruction de nouveaux bâtiments et la rénovation énergétique des bâtiments historiques protégés au titre du Plan de Sauvegarde et de Mise en Valeur ».
Après Marmuzot…
Après les 1 170 m² de préfabriqués de l’école Marmuzot, ce sont ceux de Joséphine Baker qui ont fait l’objet de l’attention de la Ville, le chantier ayant débuté dans le courant de l’été par la destruction des préfabriqués de l’école maternelle. Une première phase de travaux concerne en effet les locaux accueillant les plus petits, ceux-ci ayant été transférés à l’école Tivoli. Cette première phase, au cours de laquelle sera également effectuée la restructuration du restaurant scolaire, devrait s’achever fin 2025. Débutera alors la seconde phase consacrée à la cure de jouvence de l’école élémentaire (le bâtiment abritant les classes et les espaces d’accueil périscolaire et extrascolaire). Celle-ci devrait se terminer en novembre 2026.
La rénovation du groupe scolaire Joséphine Baker représente l’un des chantiers majeurs inscrits dans « Ambition éducative 2030 » pour laquelle pas moins de 75 millions d’euros d’investissement ont été fléchés sur 10 ans. Objectif : « disposer d’un patrimoine scolaire exemplaire et à haute valeur environnementale de 200 000 m² sur la capitale régionale à l’horizon 2031 ». Joséphine Baker, qui disait « aimer marcher au tambour de la jeunesse », apprécierait…
Camille Gablo
Franck Lehenoff : « Un projet d’envergure et complexe »
La rénovation du groupe scolaire Joséphine Baker représente l’un des volets majeurs de votre politique « Ambition éducative 2030 » ?
« L’investissement total s’élève, en effet, à 14 M€. C’est un projet d’envergure qui est extrêmement complexe eu égard aux contraintes liées à son emplacement, en cœur de ville, tout prêt du patrimoine remarquable. Cela explique la durée importante des travaux et les différentes phases, autrement dit une première concernant la maternelle et une seconde pour l’élémentaire ».
Qu’est-ce qui vous conduit à retenir le projet du groupement RHB Architectes ?
« Nous avions quatre critères : la proposition devait faire la part belle à la qualité architecturale et son intégration dans le site, à proximité de Sainte-Anne ; la qualité fonctionnelle, intérieure et extérieure, devait également être présente – et je pense notamment à la façon dont les familles déposent leurs enfants à l’école ; la proposition devait aussi répondre à des exigences environnementales, avec des matériaux recyclés, la part du bois importante… Il faut savoir que celle-ci a fait l’objet de la quasi-unanimité du jury composé d’élus et d’architectes. Je précise quasi car nous étions tous d’accord à l’exception d’un élu d’opposition. Quatrième critère important : le respect du calendrier. La maternelle a ainsi déménagé à l’école Tivoli, mais, en revanche, l’élémentaire occupe toujours ses locaux, si bien que les travaux doivent se dérouler sans nuisance pour les enfants, les enseignants, les animateurs… »
Et ce projet apporte sa pierre à la fin des préfabriqués dans les écoles dijonnaises…
« Il nous restait 6 écoles où les préfabriqués étaient encore d’actualité. La première, Marmuzot, est faite. La seconde n’est autre que Joséphine Baker, nous sommes en cours d’étude sur Larrey et Colombière et nous aborderons, dans un deuxième temps, Voltaire et Eiffel. Ceux qui, notamment dans les rangs de l’opposition, revendiquent que tout soit terminé avant 2026 devraient mieux connaître les contraintes auxquelles nous sommes soumis : en respectant toutes les procédures – jury, appels d’offres, travaux –, la première phase sur Joséphine Baker s’achèvera en décembre 2025, janvier 2026. Si bien qu’il est fondamentalement impossible d’en terminer avec les derniers préfabriqués restant à Dijon en 2026… Et je veux rappeler que nous avons aussi décidé d’associer tous les acteurs concernés, les parents, le périscolaire… cette méthode de consultation qui est la nôtre prend nécessairement un peu plus de temps ! »
Propos recueillis par Camille Gablo