« La rentrée de l’espoir… ! » C’est ainsi que le maire de Dijon, François Rebsamen, a qualifié l’ouverture de l’année scolaire 2023-2024. Il faut dire qu’il avait choisi d’être aux premières loges pour accueillir les élèves de l’école élémentaire Champollion… victime d’un incendie durant les récentes émeutes qui avaient frappé Dijon comme le reste de l’Hexagone à la suite de la mort de Nahel.
« Ensemble… » C’est sur cette chanson des Frangines que les CP-CE1 de l’école Champollion ont effectué une chorégraphie le jour de la rentrée. Tout un symbole… Les paroles donnaient certes le ton pour les enfants de ce vers quoi ils peuvent tendre en franchissant les portes de l’école de la République : « Faut pas la laisser passer… La chance de se dépasser… Changer le monde… Avancer ensemble ! » Mais le symbole était encore plus prégnant après l’incendie criminel qui a frappé cet établissement le 1er juillet dernier. Le message était fort… de se retrouver, dans les locaux où sur la façade il reste un tag en soutien de Nahel.
Pour lancer la nouvelle année scolaire 2023-2024 au cours de laquelle pratiquement 10 000 élèves fréquenteront les écoles dijonnaises (il faudra attendre la fin septembre et les ultimes inscriptions pour que le Rectorat communique le chiffre officiel).
C’est dans l’école installée au cœur des Grésilles, pilotée de main de maître par Michel Hautin – celui-ci esquissait aussi les mouvements de la chorégraphie, signe de son implication totale – que le maire de Dijon a choisi d’entamer sa traditionnelle tournée des écoles le jour J.
Et le message du premier magistrat, appuyé par les sourires des bambins qui franchissaient le portail – eh oui, même les pleurs ne faisaient pas partie de la traditionnelle panoplie de rentrée –, était sans appel : « Après des mois de juin-juillet difficiles, c’est la rentrée de l’espoir ! Les familles sont heureuses de retrouver leur école. C’est un véritable bonheur de voir tout le monde rassemblé ici ce matin, dans un lieu où tout ce qui avait été détérioré a été remplacé », devait s’enthousiasmer le maire de Dijon, non sans s’inscrire dans les pas de Jaurès : « Nous sommes très heureux de constater que l’école publique, laïque et obligatoire accueille toujours les enfants avec un corps enseignant très mobilisé cette année ».
Le ministre… aussi
Quant à la mobilisation de la Ville, largement représentée par la 1re adjointe Nathalie Koenders, l’adjoint délégué à l’éducation, Franck Lehenoff et l’adjoint délégué à la jeunesse, Hamid el Hassouni (1), il en fut aussi largement question. Que ce soit à travers le Plan de 75 M€ de travaux sur 10 ans pour la rénovation des 76 écoles dijonnaises et, notamment, leur évolution environnementale ou bien par le prisme de la nouvelle feuille de route de la politique éducative municipale : « Génération Dijon ».
Les 184 élèves de l’école élémentaire Champollion font partie de cette nouvelle Génération que la Ville veut rendre « actrice et citoyenne, inclusive et solidaire, actrice de la transition écologique et inscrite dans l’ère numérique ». A l’instar de leurs 140 camarades de l’école maternelle voisine éponyme, dirigée par Anne-Isabelle Cymermann… Une école qui, le lendemain, se voyait bénéficier d’une classe supplémentaire (à l’instar des écoles maternelles Valendons et Petit-Cîteaux ou encore de l’école élémentaire Mont-des-Vignes).
Située en Réseau d’éducation prioritaire (REP) – ce qui permet de dédoubler les classes afin de favoriser l’apprentissage –, ce groupe scolaire, victime des émeutes de juin dernier, avait déjà accueilli le ministre de l’Education nationale, Gabriel Attal, le 22 août dernier, qui avait salué in situ « le travail titanesque qui avait été fait » afin de faire oublier, dans les plus brefs délais, l’épisode tragique de l’incendie. Deux jours après sa nomination rue de Grenelle, le tout jeune ministre y avait lui aussi effectué sa rentrée…ministérielle.
Xavier Grizot
(1) Le député Benoît Bordat et le recteur de l’Académie, Pierre N’Gahane, étaient également présents
Crédit photo : Christian Dubarry - Ville de Dijon