Nadjoua Belhadef : « Dijon est unique ! »

Le retour de la piétonnisation sur le pourtour des Halles, le 7 avril et ce jusquau 1er octobre augmentera, comme les années précédentes, la fréquentation du cœur de ville. Un centre-ville pour lequel les indicateurs sont repassés au vert – au même niveau quavant la crise Covid , comme nous lexplique ladjointe Nadjoua Belhadef qui est sur tous les fronts pour accompagner le développement commercial et artisanal de Dijon.

Après CNN lannée dernière, cest au tour du magazine Time de classer Dijon parmi les 50 meilleurs endroits du monde en 2023Un nouveau coup de projecteur qui doit vous faire plaisir ?

« Nous pouvons déjà dire que Dijon est unique. Que ce soit dans ce classement ou dans celui de CNN, Dijon est l’unique ville de France à être citée. Pour paraphraser François Hollande, c’est notre côté « capitale du monde ». Tout est mis en œuvre depuis plusieurs années – et je ne reprendrai pas  les nombreuses réalisations que tout le monde connaît – pour faire avancer les choses. Cela montre que le travail municipal est aussi un travail de grands projets. Nous passons par des périodes difficiles de construction de projets. Il faut des années parfois pour voir une ville se transformer et nous pouvons dire aujourd’hui : François Rebsamen a transformé la ville et ces classements représentent le fruit de tout le travail effectué depuis 2001. Et nous mesurons la réalité immédiatement après les classements. Cela a été le cas avec CNN puisque nous avons constaté l’été dernier une hausse du nombre de touristes américains. Si, bien sûr, la gastronomie et le vin sont plébiscités, cela va au-delà. CNN évoquait aussi le musée des Beaux-Arts, les Halles, le palais des Ducs de Bourgogne… Nous pouvons en être fiers aujourd’hui et nous souhaitons aller plus loin ».

Quen est-il de lactivité commerciale ?

« Dijon c’est tout de même plus de 3 000 commerces dont 500 en hyper-centre. Nous travaillons avec la CCI sur des enquêtes de conjoncture. Selon celle de septembre 2022 et les premiers chiffres du premier trimestre 2023, l’activité semble être revenue à un niveau d’avant crise sanitaire. 58% des commerçants du centre-ville annoncent que leur chiffre d’affaires est en hausse par rapport à celui de septembre 2019 et 36 % font le même constat en janvier 2023. Comme tout sondage, il faut le prendre avec des pincettes mais nous préférons nous attacher à l’optimisme. Nous avons un autre élément qui témoigne aussi de ce phénomène : les flux piétons. Avec la piétonnisation d’une rue, l’augmentation du flux est en moyenne de 20%. Nous avons un centre-ville piéton et aéré, avec une qualité de l’air agréable, que beaucoup de villes nous envient. Pour preuve, nombre d’entre elles, nationales ou internationales, se déplacent ici pour voir comment nous avions piétonnisé. Les flux piétons sont en train de repartir à la hausse avec les rues Musette et des Godrans qui tirent particulièrement leur épingle du jeu. Certains flux sont aujourd’hui supérieurs à ceux de 2018. La rue Piron est passé de 60 000 en 2018 à 75 000 actuellement. Cela ne nous fait pas faiblir dans notre volonté d’accompagner l’activité commerçante. Nous apportons les conditions pour que le tissu commercial puisse se développer. Et nous avons la chance d’avoir un centre-ville historique et préservé agréable autant pour consommer que pour flâner ».

Le taux de vacance des commerces est-il toujours aussi bas ?

« Le taux de vacance au centre-ville, qui est aujourd’hui, de 5%, est très faible. Et celui-ci est même inférieur à 3 % dans les rues piétonnes. Il est de 1% rue de la liberté. Nous avons la chance d’avoir une offre très diversifiée, avec nombre d’enseignes indépendantes. Le centre-ville vit bien aujourd’hui, à tel point que la demande de locaux est de 50% supérieure à l’offre. Le travail du service du commerce, que je voudrais ici féliciter, est, entre autres, de recevoir et d’accompagner les porteurs de projet. Et, lorsqu’il y a des difficultés, nous savons être présents. Nous avons ainsi voté au conseil métropolitain une augmentation de 15 000 € à la Chambre de Métiers et de l’Artisanat pour accompagner les artisans boulangers face à la crise énergétique. Et, dernièrement, nous avons apporté notre contribution au job dating organisé par le club hôtelier, l’hôtellerie-restauration devant faire face à des difficultés de recrutement. Je rappelle au demeurant que beaucoup d’offres de métiers très diversifiés sont à pourvoir dans ce secteur ».

Urgo va installer le siège social de sa branche healthcare et ses 250 salariés au sein du futur Centre Dauphine. Le projet Dauphine Dijon prend ainsi une plus grande ampleur ?

« Nous sommes très fiers de ce projet qui mêle donc un peu tout : économie, écologie, commerce…  Nous avons là un projet magnifique porté par un opérateur privé que nous accompagnons avec les  aménagements extérieurs. Nous sommes heureux qu’Urgo ait décidé d’y installer ses bureaux et cela montre le dynamisme du centre-ville. Ces salariés pourront aussi consommer dans les commerces alentours. C’est un cercle vertueux et ce projet est très attendu par les Dijonnais ».

Combien de visiteurs ont-il poussé la porte de la Cité internationale de la Gastronomie et du Vin ?

« La CIGV arrive à 700 000 visiteurs. Le tarif de la place au cinéma Pathé, après l’intervention de François Rebsamen, est plus raisonnable aujourd’hui. Et le Village Gastronomique se transforme en Food Courses. Je n’oublie pas non plus le Brunch du Village Gastronomique qui a accueilli plus de 2 000 personnes depuis son lancement. Le Brunch des Halles est lui aussi une réussite avec, en moyenne, 428 couverts chaque dimanche l’année dernière. L’animation que ce soit de la CIGV ou du cœur de ville nous valent des classements à l’international. A l’instar du musée des Beaux-Arts et des autres musées municipaux qui sont gratuits depuis 2004. Cela nous confère une véritable figure d’exception sur les villes de France… »

Propos recueillis par Camille Gablo