Rentrée scolaire, conséquences de la guerre en Ukraine, inflation, problèmes de sécurité, rénovation du centre commercial du Belvédère, lancement de la saison culturelle de l'Ecrin, vendanges 2022... Les dossiers ne manquent pas sur le bureau de Fabian Ruinet, maire de Talant. Explications.
Dijon l'Hebdo : Quel mot choisiriez-vous pour décrire cette rentrée 2022 ?
Fabian Ruinet : « Engagement ! Engagement tant nos collectivités sont mobilisées sur tous les fronts : travaux, aménagements, sécurité, scolarité, animations, culture, sport ou encore accompagnement social. Toutes les urgences d’une rentrée habituelle sont à traiter mais cette édition 2022 est toutefois particulière. Je crois qu’il faut en effet prendre en compte la situation des ménages et le pouvoir d’achat. L’inflation, l’augmentation des prix des produits de première nécessité, des carburants et des énergies est une source d’inquiétude pour nous tous que ce soit à titre personnel, professionnel ou encore collectif ».
DLH : Les conséquences de la guerre en Ukraine vous amènent à prendre des dispositions nouvelles pour vous inscrire dans une sobriété énergétique désormais indispensable. Quelles sont-elles ?
F. R : « La guerre en Ukraine, mais pas que : il y a aussi une forme de naïveté et d’impréparation française sur la question de la souveraineté énergétique. Cela fait des années que nous aurions dû réinvestir dans notre filière nucléaire… ou encore dans les énergies marémotrices…
En ce qui concerne Talant, nous avons mis en place un certain nombre d'initiatives :
- Réduction des températures de chauffage dans les bâtiments municipaux.
- Modernisation des installations d’éclairage -led- y compris pour l’éclairage public. 800 points lumineux ont été changés en 2022 sur les 1500 points répartis sur la voirie).
- Mise en place d’horloges afin d’optimiser les temps d’éclairage (l’objectif étant de coller au mieux au coucher et au levé du soleil).
- Poursuite des travaux d’isolation thermique des bâtiments municipaux.
Il faut, je crois, être particulièrement actifs et réactifs sur ce sujet majeur ».
DLH : Mettez-vous en place un dispositif particulier pour aider les familles les plus en difficultés à faire face à leurs factures énergétiques ?
F. R : « Si les collectivités ne peuvent pas tout faire, elles doivent cependant être à l’initiative d’actions concrètes pour aider leurs administrés. La ville de Talant avait, par exemple, initié un groupement d’achat d’énergies et acquisition de vélos à assistance électrique en début d’année. Seuls les VAE ont été lancés en consultation avec un fort succès (plus de 80 dossiers à ce jour). Pour la mise en concurrence des fournisseurs d’énergie, la conjoncture internationale nous contraint à la repoussée à une date ultérieure. Je le regrette car c’est une attente collective forte. Nous espérons pouvoir le faire le plus rapidement possible. Enfin, nous avons récemment renforcé la subvention de la Ville au Centre Communal d’Action Sociale afin de pouvoir accompagner les publics les plus fragiles dans cette période délicate. Je crois cependant beaucoup à la responsabilisation des individus et une fois de plus, je le répète : la ville ne peut malheureusement pas tout ».
DLH : Le pouvoir d'achat est au centre de toutes les préoccupations. Qu'est-ce qu'une commune comme Talant peut faire concrètement dans ce domaine ?
F. R : « Très concrètement, nous avons fait le choix de baisser les impôts locaux de - 2% (baisse de la Taxe Foncière de 2% depuis 29 mars 2022). C’est un choix fort puisque nous sommes l’une des rares communes de la Métropole à l’avoir fait. Cela représente une perte de ressources de 170 000 euros pour la commune. Dans le même temps, les tarifs municipaux n'ont pas augmenté et nous avons lancé des primes pour accompagnes nos jeunes (et moins jeunes) : prime au permis de conduire, primes aux apprentis, primes vélo pour la transition éco… ».
DLH : La hausse des matières premières va-t-elle impacter le prix de la restauration scolaire ?
F. R : « Non. Malgré les hausses des prestataires, je refuse d’augmenter les tarifs de la restauration scolaire en renvoyant l’addition aux familles. Nous avons même baissé de 2,20 € à 1,50 € le prix planché d’un repas pour nos enfants ».
DLH : Comment s'est déroulée cette rentrée dans les écoles talantaises ?
F. R : « Cette rentrée s'est très bien déroulée dans nos écoles. Nous avons sauvé une classe de maternelle à l’école Langevin. C'était une priorité. Je me suis personnellement investi sur ce dossier aux côtés de la directrice de l'école et de Catherine Renosi, notre adjointe déléguée à l'Education, Enfance et Jeunesse. Par ailleurs, 615 000 € ont été investis dans les écoles talantaises cette année. C'est une augmentation de 45 % par rapport à 2021. Il y aura plus de végétalisation à venir dans nos écoles. J'ajouterai aussi qu'un nouveau système de self est en expérimentation à l’école Elsa Triolet depuis la rentrée ».
DLH : Des problèmes de délinquance sont présents que ce soit à Talant ou dans les autres villes de la Métropole. Avez-vous pris de nouvelles dispositions ?
F. R : Comme d’autres, nous avons subi des comportements inadmissibles le soir du 13 juillet 2022 ! Le quartier du Belvédère a été plongé dans le noir total et des policiers ont été la cible de tirs de mortier. C'est insupportable ! Lorsqu’on défie la République au quotidien, encore plus un jour particulier comme le 14 juillet, la réponse pénale (y compris pour les mineurs) doit être implacable.
Dans les jours qui ont suivi, nous avons d’abord, avec OnDijon, procédé à la sécurisation des coffrets et armoires électriques permettant la gestion de l’éclairage public. C’est essentiel. Ensuite, au niveau municipal, nous travaillons sur de nouveaux horaires pour la Police Municipale afin d’être encore plus présents particulièrement en soirée. Il nous faut aussi gagner en proximité avec les habitants, c’est la raison pour laquelle le poste de police dispose désormais d’un accueil administratif de jour entre 9 h et 17 h 15. Je rappelle que depuis 2020, nous avons triplé les effectifs de notre police municipale passant de 2 à 6 agents et que Talant est la première commune de la Métropole à avoir armé sa police municipale en permanence. En ce qui concerne la vidéo protection, nous sommes passés de 12 caméras en 2020 à 71 en 2022. C'est un investissement d'environ 200 000 € par an. Nous en rajouterons 32 l’année prochaine sur l’ensemble des quartiers de Talant. C’est un investissement important mais nécessaire, il faut assumer cette nouvelle politique de sécurité ».
DLH : Où en êtes-vous dans l'épineux dossier du centre commercial du Belvédère dont on sait que la poursuite de l'activité a été sérieusement menacée il y a tout juste un an ?
F. R : « C’est un dossier très complexe mais les choses avancent. Tous les sujets liés à la remise à niveau des installations de sécurité ont été traités. La Commission Sécurité a validé les travaux réalisés. C’était la première urgence. Le projet de restructuration, plus lourd, est en cours d’étude actuellement et la SPLAAD nous sera d'une grande utilité. Tout cela doit aussi s’inscrire dans le cadre d’une réflexion globale avec l’espace Brassens ».
DLH : Vous dites qu'à Talant, la culture, c'est tout un programme. Pourquoi ?
F. R : « Pour cette nouvelle saison culturelle 2022-2023, l’objectif de la ville de Talant est, une nouvelle fois, de proposer aux Talantais mais également aux habitants de la Métropole et du Département une programmation riche, variée et révélatrice d’une nouvelle manière de faire. Le décloisonnement, la quotidienneté́ et la proximité́, voilà̀ la feuille de route qui doit être la nôtre pour la période s’ouvrant à nous. Au sein de tous nos équipements, de la Bibliothèque multimédia à la salle Gabin, de La Galerie au Grenier, de la Maison Alix de Vergy à l’Écrin -dont je vous invite à découvrir la belle programmation-, sans oublier le Plateau de la Cour du Roy et la Place Pierre Mendès-France, je fais le vœu que cette saison 2022-2023 soit celle du succès et du rayonnement pour notre ville tout entière ».
DLH : Les vendanges sont terminées. 2022 sera-t-elle une grande année pour les vins de Talant ?
F. R : « Les viticulteurs sont satisfaits de la récolte 2022, tant en qualité qu’en quantité. Le millésime 2022 s’annonce donc prometteur. Petit bémol cependant, les jeunes vignes ont souffert de la sécheresse et les rendements ont été plus faibles qu’habituellement. A découvrir donc, mais avec une modération toute bourguignonne ».
Propos recueillis par Jean-Louis Pierre