Dans l’intimité de Louise Michel

Connaît-on vraiment Louise Michel ? Surnommée la Louve noire ou la Vierge rouge, elle fut une Marianne qui s’est élevée au-dessus des barricades, et pour le poète Paul Verlaine, une « presque Jeanne d’Arc ». Cette militante et écrivaine infatigable dont on mesure l’engagement total pour la liberté et l’égalité est toujours un objet de fascination. Les comédiens du Rochers des Doms proposent de rentrer dans l’intimité de cette icône de la Commune de Paris. Un spectacle qui ne laissera personne indifférent.

Dijon l’Hebdo : Si vous deviez résumer en quelques mots le spectacle que vous proposez les 15, 16 et 17 septembre prochain au Théâtre des Feuillants…

Sylvain Marmorat : « C’est un spectacle qui fait la part belle à sa générosité, ses engagements, et sa fidélité au genre humain. À travers ses mémoires, ses lettres à Victor Hugo, et d’autres volumes de Louise Michel, nous offrons un voyage au cœur de cette Louise généreuse, de sa naissance à son arrivée en Nouvelle Calédonie ».

DLH : Comment est née cette idée de mettre Louis Michel en scène ?

S. M : « En 2010, lors d’une tournée en Nouvelle Calédonie, nous nous sommes rendu compte de l’empreinte de Louise Michel, encore bien présente aujourd’hui. Dès notre retour en métropole, nous avons fait des recherches approfondies, et nous nous sommes vite aperçus que le personnage est intemporel… et toujours d’actualité. Nous nous sommes attachés à faire découvrir ou redécouvrir Louise Michel sous des angles différents, particuliers et bien souvent ignorés du grand public. Notre objectif n’est pas de décrire, mais de faire vivre sur scène ce cœur battant et infatigable que résume notre devise républicaine. Chaque mot qui sort da sa bouche n’est pas une fiction, c’est sa parole, sa pensée ».

DLH : Concrètement comment se déroule cette pièce qui dure 1 h 15 ?

S. M : « Seule dans son intérieur, au crépuscule de sa vie, Louise se parle et raconte pourquoi elle écrit ses mémoires pour la troisième fois , et comment elle a brûlé le premier manuscrit ; symbole de purification et d’éternel recommencement où la mort et la vie sont intime- ment liés. Louise est dans une pièce meublée d’un lit à barreaux, d’une petite table et d’une petite chaise. Cela pourrait être la cellule de sa prison. Un conférencier passionné par son sujet nous livre ses recherches. Ses supports sont des vidéos, des textes de Jules Vallès, de Georges Sand, des écrits de Xavière Gauthier, etc… La parole passe de l’un à l’autre.

Louise nous offre les moments forts de sa vie. Nous découvrons son enfance en Haute-Marne, ses débuts d’institutrice à Audeloncourt, son combat pendant la commune, son procès, son désespoir lors de son emprisonnement à Auberive et enfin son voyage sur le Virginie qui l’emmène en Nouvelle Calédonie où elle est déportée. Ainsi, nous est offerte l’histoire de Louise Michel, sans contrainte chronologique, comme dans l’écriture de ses mémoires où, d’une phrase à l‘autre, elle nous fait voyager de Vroncourt-La-Côte en Nouvelle Calédonie ».

Propos recueillis par Pierre Solainjeu

Représentations les 15, 16, 17 septembre 2022, à 20 h, au théâtre des Feuillants, rue Condorcet, à Dijon.

Tarifs 10 € et 5 € tarif réduit.

Réservations 03 80 58 26 78.