Les brèves de Jeanne Vernay

Transposer Claudot au XXIe siècle…

Depuis longtemps, et bien avant l’exposition de l’an dernier « La Couleur et le Siècle » au Musée des Beaux-Arts, je suis une admiratrice de Claudot. Le peintre dijonnais engagé qui, mettant son art atypique au service de ses convictions pacifistes, a peint l’absurdité des deux guerres mondiales de son XXe siècle… « Squelette au combat » réalisée en 1920-21 est une caricature montrant un poilu qui n’a plus que la peau et les os, comme l’était l’artiste à sa démobilisation, un mort-vivant ne sachant plus s’il est encore en vie mais continuant à manier, en automate, fusil et baïonnette. « La Divine Surprise et autres joyeusetés », grande huile sur toile de 1945-46, fustige, avec le nazisme, la collaboration, les profiteurs de guerre… Et je vois une telle dextérité dans ces deux tableaux que le défenseur de la Paix qu’était André Claudot, s’il avait vécu un siècle plus tard, aurait eu aussi malheureusement matière à exercer son talent… Pour, au moyen de son pinceau doté d’un art de la synthèse « hors normes », de son ironie féroce et sans concession, dénoncer, à coup sûr avec efficacité, toutes les facettes de la bestialité et de l’absurdité dans la guerre en Ukraine.

Un festival réussi

Organisé par l’association dijonnaise CirQ’ônflex, le festival Prise de Cirq’ qui vient de se tenir dans la métropole a été un succès : pendant deux semaines, 11 compagnies ont donné 25 représentations, en salle et sous chapiteau, rassemblant pour cette quatrième édition plus de 4250 personnes. Le taux de remplissage des spectacles s’est échelonné entre 75 et 100%. Sept écoles de cirque amateur de la région ont répondu présentes et assuré une soirée spécifique au Jardin de l’Arquebuse. Ce festival 2022 s’est de nouveau construit avec de nombreux acteurs culturels locaux et a pu se déployer dans plusieurs lieux de la métropole, de l’Arquebuse à Quetigny. En passant par le Théâtre Mansart, la Minoterie, l’Eldorado, la Fontaine d’Ouche et la Vapeur. Compte tenu de ce succès, une prolongation est annoncée pour la période du 2 au 9 juillet. Cette fois, le cirque de création sera mis en avant dans l’espace public : à la Fontaine d’Ouche, à Talant et dans le centre de Dijon.

Quand la vigne s’emballe

Du jamais vu ! La floraison, dans la vigne, est en avance d’une semaine et demie, voire quinze jours, selon les parcelles. La cause bien sûr de l’emballement : les températures exceptionnellement hautes de mai qui donnent un coup d’accélérateur phénoménal à la pousse, d’autant plus spectaculaire que la chaleur ne faiblit pas et que des passages pluvieux sont encore venus accentuer une précocité jusque-là jamais constatée dans la Côte. Une précocité si explosive que la vigne va plus vite que les vignerons débordés de tâches qu’il faut réaliser de concert… Dès le grand matin, des équipes nombreuses s’affairent dans les rangs pour ébourgeonner, relever… Et, bien que la saison soit saine au niveau de maladies éventuelles, être vigilant en ce qui concerne la possible apparition de taches d’oïdium, difficiles à voir. Espérons que celles-ci ne viendront pas perturber une marche pleine de promesses en direction d’une récolte peut-être exceptionnelle.

La fête de la Nature

Pour l’opération nationale de la fête de la Nature, un village de la biodiversité fort d’une trentaine de stands a été installé dimanche dernier à l’Arquebuse, dans le Jardin botanique. Celui-ci organise, depuis 2014, un événement festif en direction de tous les publics pour mettre en avant la nécessité de protéger la Nature au travers de multiples animations ludiques, pédagogiques et participatives. Et cette année, les visiteurs ont eu le privilège de découvrir le tout nouveau parcours végétal « Jardin botanique des saveurs et des cépages des origines à demain », spécialement dédié aux nourritures végétales et bien programmé dans un printemps ayant vu s’ouvrir la Cité internationale de la Gastronomie et du Vin à proximité. Sur cette lancée, le Jardin de l’Arquebuse donne encore rendez-vous aux Dijonnais : le dimanche 26 juin pour les APIdays… La fête des abeilles.

La Nuit du handicap

Dijon sera l’une des 29 villes à être le samedi 11 juin au rendez-vous de la cinquième édition de la Nuit du handicap organisée dans le Parc du Château de Pouilly de 15 h à 20 h. L’ambition de l’événement est évidemment forte : avancer vers une société plus inclusive en faisant se rencontrer des personnes en situation de handicap et celles qui ne le sont pas… Partager, expérimenter, créer des liens durables, participer à des morceaux de vie plus solidaire et enrichie de ses diversités… L’accès à la Nuit du handicap, gratuit, offrira un programme fourni d’animations, de spectacles avec la happening national autour de la chanson de Grégoire : « Toi + Moi ». Et des ateliers multiples : initiation au hand et au foot-fauteuil, à l’aquarelle, au billard adapté, sensibilisation aux surdités, au handicap moteur par les PEP CBFC, découverte de la déficience visuelle, information sur l’autisme avec Respir Bourgogne et les Chouettes Bleues…

Un anniversaire flottant

Voilà un événement qui mérite pleinement d’avoir du vent dans les voiles ! A l’occasion de son anniversaire – et pas n’importe lequel puisqu’il s’agit de ses 20 ans –, le club Alliance Dijon Arc Voile (ADAV), basé sur le lac d’Arc-sur-Tille, organise nombre de manifestations les 11 et 12 juin prochains. Le samedi de 14 h à 18 h 30, location gratuite, baptême de voile, concours d’OFNI, pour objet flottant non identifié (si si, vous avez bien lu !); le dimanche de 9 h 30 à 12 h 30, courses et défis paddle (inscriptions sur place, gratuites). Une belle initiative (maritime) dont vous pouvez retrouver le programme sur www.clubadav.com

La planète Heudelet

« Nous n’héritons pas la terre à nos parents, nous l’empruntons à nos enfants… » l’association Ecovivre à Heudelet a, c’est certain, fait sienne cette citation d’Antoine de Saint-Exupéry, qui, bien avant tout le monde, avait alerté sur la sauvegarde de notre planète. Cette association n’a de cesse de se mobiliser. Pour preuve, la prochaine journée festive qu’elle organise le samedi 18 juin : si vous voulez y participer, rendez-vous à 10h30 sur l’esplanade de Dijon Métropole pour un nettoyage citoyen du quartier Heudelet. Comme elle sait joindre l’utile à l’agréable, à 12 heures un apéritif sera offert à l’ensemble des résidents, avec pique-nique tiré du sac au lieu-dit « la forêt », sous les arbres côté arches; et de 14 heures à 17 heures, place à une après-midi festive, avec animations pour enfants, massage bien être, démonstration de compost, plants de fleurs et de légumes, ambassadeurs du tri, buvette (toujours au lieu-dit « la forêt »). Antoine de Saint-Exupéry aurait apprécié !

Un roman à Dijon

Peut-être ne la connaissez-vous pas encore ? Surtout si vous n’avez pas lu son premier roman « Elle voudrait des étoiles, des étincelles et des papillons verts dans ses cheveux… » Ne manquez pas, en tout cas, le second intitulé « J’aurais aimé te dire » car l’action de l’ouvrage de Blandine Bergeret se situe à Dijon. Avec des racines paternelles dans la cité des Ducs, cette parisienne est, comme elle le déclare elle-même, « une Bourguignonne de cœur ». Quant au sujet de son second livre, voici comment elle le résume : « Dijon. Sophie, dix-huit ans, voit sa vie brusquement bouleversée. Vingt ans plus tard, la maladie fait son apparition. L’occasion pour Sophie d’écrire à son fils, Martin, et de lui narrer leur vie. À deux, et à trois avec la voix de Madeleine, leur voisine et grand-mère de substitution, la mémoire des années après-guerre qui vient s’intercaler dans les lettres de Sophie. Des anecdotes, des questionnements, des joies, des désillusions. Deux femmes, deux générations, deux écoles de vie, Martin au centre et un drame qui s’immisce au présent. Une histoire qui interroge les destins de vie, un texte grave et sensible, riche en émotions… » A découvrir aux Éditions de L’ArtBouquine.