Que dire si ce n’est… vivement le 26 août ! Et nous n’écrivons pas cela uniquement pour les élèves de terminale qui auront passé leur bac. Non, tous les mélomanes seront heureux d’apprendre le retour du grand Concert de Rentrée de Dijon qui, depuis ses premières notes, fait la part belle à la gratuité. Sur les scènes de la place de la Libération et de la place du Théâtre, Lalalib revient avec une superbe programmation. Et c’est un euphémisme musical…
Personne ne pouvait imaginer, le 30 août 2019, que la chanson de Camélia Jordana « Non non non » pouvait être prophétique… Rappelons que, dans ce titre qui l’a rendue célèbre, elle dit « Non » pour se rendre dans l’une des boîtes parisiennes tendance, celle-là même choisie par Guillaume Canet pour le prologue de son film Les Petits Mouchoirs. Alors que l’heure était à la fête, les 17 000 personnes présentes place de la Libération ne pouvaient, en effet, pas concevoir que quelques mois plus tard – le 17 mars 2020 plus précisément –la terrible musique du premier confinement allait se faire entendre. Et que, durant très (trop longtemps), les boîtes de nuit comme le Concert de rentrée de Dijon, avec un C majuscule comme il se doit tellement cette date était inscrite depuis de nombreuses années en lettres capitales dans leur agenda, allaient leur être interdits. Il aura donc fallu patienter pour l’on range les mouchoirs… et que l’on dise enfin à nouveau « Oui oui oui » à cet événement majeur.
Lalalib – son nom de scène depuis 2018 – revient ainsi le 26 août prochain, comme l’ont annoncé, de concert, Nathalie Koenders et Christine Martin, respectivement Première adjointe et adjointe déléguée à la culture. C’est au premier étage du Grand Théâtre rénové – tout un symbole également puisqu’il se situe entre les deux scènes montées pour l’occasion place de la Libération et place du Théâtre – que les édiles ont dévoilé, aux côtés de Yann Rivoal, le boss de la Vapeur, les 10 artistes qui redonneront à Dijon le statut de grande scène musicale gratuite.
« Cela fait plaisir de se retrouver. Si le Covid n’avait pas joué les troubles fêtes, nous en serions à la 20e édition. Je rappelle que la première s’est déroulée juste après que la Ville a libéré la place de la Libération des voitures. C’est un événement ancré dans la vie culturelle de notre ville pour lesquels les mécènes sont de plus en plus nombreux », a souligné Nathalie Koenders. Christine Martin a, quant à elle, avoué qu’elle était « heureuse » : « Le Concert de Rentrée m’a manquée. Dijon est une ville de partage et le maire a voulu une proposition culturelle de rentrée pour tous ».
L’enfant terrible du rock…
Et la proposition 2022 devrait, sans conteste, faire des émules. Car Lalalib signera son grand retour avec… l’enfant terrible du rock, qui, au demeurant, n’est plus un enfant : Peter Doherty.
Oui, vous avez bien lu, la tête d’affiche de Lalalib 2022 n’est autre que le leader des Libertines, qui, dès 2002, et sa première sortie avec UP the Bracket, a mis le feu aux poudres sur la scène anglaise. Et ailleurs au demeurant, tellement ses frasques ont été nombreuses… Depuis il y a eu Babyshambles, Peter Doherty & The Puta Madres et maintenant il y a Peter Doherty & Frédéric Lo, le guitariste et compositeur entre autres connu pour son travail avec Daniel Darc sur l’album Crèvecoeur. Leur association a débouché sur un album le 18 mars intitulé The Fantasy Life of Poetry and Crime, inspiré en partie par Etretat et son fameux Arsène Lupin, le confinement ainsi que sa sobriété (nouvelle s’entend). Et cet album est, depuis, dégusté par toutes les critiques…
Mais Peter Doherty, qui, au demeurant, a quitté l’Angleterre pour vivre en Normandie, ne sera pas le seul grand cru musical de cette soirée qui débutera à 18 h pour s’achever à 1 h.
La voix puissante, percutante mais aussi suave et sensuelle de Chilla, véritable figure de proue des musiques urbaines, ne passera pas, c’est certain, inaperçue. Il faut dire que, lorsqu’elle chante, elle déclare « lâcher prise, comme pour mieux se laisser aller vers un voyage intérieur apaisé et épanouissant ». Une véritable « authenticité inflammable » qui fut repérée par le producteur historique de Diam’s. C’est dire…
En 2014, le groupe s’impose au visage de la France entière, comme révélation des Victoires de la Musique. S’enchaînent ensuite des disques d’or, une tournée mémorable de 3 mois outre-Atlantique où leur french pop touchera le cœur des Américains. Nous voulons bien évidemment parler de La Femme, ce groupe créé par deux lycéens originaires de Biarritz, Marlon Magnée et Sacha Got, qui sera lui aussi de la fête !
Doit-on également encore présenter le DJ et producteur de musique électronique et de Trip hop, Etienne de Crecy, tellement ses sets ont fait dansé des centaines de milliers de personnes ! Dans l’Hexagone et bien au-delà de nos frontières…
Un Peter Doherty… sobre
Keren Ann & Quatuor de Bussy (pop-rock) devraient également faire des émules… A l’instar de Poupie que vous avez, qui sait, découverte dans The Voice. Son album et ses 13 titres, en français, en anglais et en espagnol, avec ses sonorités mêlant pop, reggae, musique latino, n’a pas son pareil pour vous faire vous évader…
L’énergie pure de The Buttshakers (un cocktail détonnant de soul old school, rock garage et funk nerveux) devrait, quant à elle, vous scotcher. Le groupe Bigger fera plus dans la pop alternative classieuse, même s’il s’amuse à alterner les moments d’accalmie avec de soudains rugissements sonores. Et les artistes locaux ne seront pas non plus en reste, avec 0?ni, ce rappeur de la scène underground dijonnaise soutenu par la Vapeur ou encore avec Flaur, cet auteur-interprète-compositeur dijonnais qui n’a pas son pareil pour « mettre de l’élégance dans les mélodies ».
Le 26 août 2022, place de la Libération et place du Théâtre, il y en aura pour tous les goûts. Mais une chose est sûre, même si nous sommes dans le Monde d’après (Covid), avec le retour du Concert de Rentrée de Dijon, c’est aussi un peu le meilleur du Monde d’avant qui revient… Enfin, avec un Peter Doherty… sobre !
Camille Gablo
