Cette année, Philippe Singer fête ses 43 ans de présidence à la tête du Tennis Club Chenôve. Une longévité qui certainement fait de lui, aujourd’hui, le président d’une association sportive le plus ancien de France. Sa personnalité, son regard sur le tennis… Retour sur le parcours d’un homme pour le moins engagé.
« Jeu, set et… pas match ! ». Même après 43 ans de bons et loyaux services, les nombreux licenciés du Tennis Club Chenôve se demandent bien quel arbitre pourrait siffler la fin de son mandat présidentiel. Que ce soit en politique ou sur terre battue, le professeur d’histoire aime fouler les terrains. Connu également par les Cheneveliers et Chenevelières pour sa fonction de conseiller municipal qu’il occupe depuis de nombreuses années, le tennis est pourtant une autre passion pour laquelle Philippe Singer aime mener bataille. « J’ai toujours aimé le tennis qui est un sport que j’ai pratiqué jeune. Mon joueur préféré était Bjorn Borg qui donnait l’impression d’être invincible, qu’importe la surface du terrain ».
Arborant un large sourire à l’évocation des années 1970, une période qui correspond à l’âge d’or du tennis, l’homme de 60 ans poursuit en indiquant ce qui l’a amené à s’engager pour son sport : « À l’époque, j’étais très ami avec Robert Trussardi avec qui je m’entraînais souvent. Il n’existait qu’une section tennis à la Maison des Jeunes et de la Culture de Chenôve. En 1979, le président de l’époque, François Gantenait, démissionne et nous propose de prendre sa succession. Robert étant à Paris, et moi à Dijon pour mes études, je devenais donc de facto président à l’âge de 18 ans ».
Ce nouveau statut a constitué une belle responsabilité dans le sport qu’il affectionne et également permis de combattre une idée reçue selon laquelle le tennis était un sport réservé uniquement aux bourgeois. « Si j’aime la ville de Chenôve, c’est aussi parce qu’elle est représentative de la société française. On y retrouve toutes les classes sociales, toutes les origines. Pourtant, je constatais que les gens ne venaient pas forcément, pensant que le tennis était un sport trop onéreux. J’ai donc milité auprès des parents et des habitants pour démontrer que le tennis était un sport accessible au plus grand nombre, et 42 ans plus tard, l’école de tennis au club propose aujourd’hui un tarif à 5 euros l’année pour les enfants de Chenôve. Pour moi, c’est une belle réussite. »
Pour l’actuel conseiller municipal, il existe de nombreuses similitudes entre ses fonctions politiques et associatives, la principale étant de défendre les intérêts communs. « J’exerce un rôle de représentant qui doit veiller à défendre l’intérêt des gens, en politique comme en sport, en essayant d’améliorer leur quotidien ». Philippe Singer donne l’impression de toujours aborder les différents thèmes avec une étonnante sérénité : « Aujourd’hui, je ne me fais aucun souci pour l’avenir du tennis. C’est un sport qui a la cote ».
Sa plus grande fierté depuis 43 ans ? « Ce dont je suis fier, c’est d’être parvenu à faire l’unanimité. Il y a eu des périodes plus difficiles que d’autres, certes, mais en tout cas, j’ai toujours respecté et apprécié l’intérêt de chacun des acteurs du club… Ce qui explique peut-être que je suis encore là aujourd’hui ».
Luc Lavoué