L’Homo Sapiens a vite éprouvé la sensibilité de sa voûte plantaire : des sites archéologiques datant de 40 000 ans avant notre ère témoignent d’un chaussant rudimentaire ! Au Moyen Âge, l’Occident trouve chaussure à son pied, avec une conception et une fabrication plus élaborées – certes, pieds gauche et droit confondus. Sans remonter aussi loin, les quatre magasins Bloc, à Dijon, ont été fondés il y a 221 ans. Sandra Bloc succède aujourd’hui à son oncle Denis, et appartient à cette 8ème génération de chausseurs. Une dynastie rare en France.
Eh oui, comment résister à un tel appel du pied ? Denis a toujours, confie-t-il, « été dans le métier : apprentissage dans la tannerie et l’usine de mes aïeux, puis au sein de leurs boutiques. Après le décès de mon père, j’ai pris la suite naturellement ». Quant à Sandra, touchée également par la vocation, elle poursuit : « Très jeune, je passais à la boutique tous les jours. En 2012, je suis venue en dépannage faire la comptabilité. J’ai éprouvé un vif intérêt ; je suis restée, réalisant ce rêve d’enfant à la retraite de mon oncle Denis. Je dois dire que j’aime la spécificité de notre affaire : la confiance, le respect que nous témoignent nos salariés. Et ce, réciproquement. Chacune des responsables de nos boutiques choisit les modèles d’une saison à l’autre, en fonction de l’esthétique et du confort, grâce aussi à son expérience ainsi qu’à la connaissance de la clientèle. »
Le slogan des Bloc? « Une affaire unique, une même famille au même emplacement sur plus de deux siècles ! » conclut Denis dans un rire communicatif. A parcourir les remises fleurant bon le cuir (12 000 paires environ de chaussures, baskets, pantoufles etc.), on croit entendre le … bon coup de galop des enseignes rues Musette et François Rude. Les confinements, dans tout ça ? Réponse de Sandra : «J’ai rapidement monté un site sur le numérique. Cela a permis de lancer une vitrine en ligne et de conforter notre présence. »
Marie-France Poirier