Merci de nous retrouver dans notre rubrique footballistique consacrée à l’actualité du DFCO. Alors qu’elle est maintenant condamnée à la descente en Ligue 2, en raison d’une trop longue suite de mauvais résultats, la formation dijonnaise vient de sauver l’honneur en remportant sa première victoire à Gaston-Gérard. Face aux Aiglons de Nice. Une équipe que les hommes d’Ecuele Manga avaient d’ailleurs déjà vaincue chez elle en décembre dernier… L’occasion de parler du présent… Et surtout de demain !
En battant Nice à Gaston-Gérard (2-0), le DFCO sauve son honneur mais pas sa saison. En effet, cette première victoire à domicile, amplement méritée, permet aux Dijonnais de redresser la tête. Enfin… De retrouver leur fierté, leur joie de jouer. Oubliées depuis trop longtemps…L’image de Chafik et Benzia, principaux artisans du succès sur les Niçois, traversant le terrain, comme des gamins heureux, après le second but pour manifester leur allégresse, est émouvante car en contradiction avec la trajectoire catastrophique de cette année… Elle est aussi une réponse bienvenue au flot de critiques qui se sont abattues sur la formation dijonnaise ces dernières semaines, justifiées certes par l’accumulation des mauvais résultats, mais ridiculement exagérées dans la presse nationale : on est même remonté jusqu’au championnat de France… de 1933-34 pour faire des comparaisons et des comptes d’apothicaire afin de mettre le phare sur la faillite du DFCO… En inventant des records de médiocrité que tout le monde ignore et, en premier lieu, les amoureux du football. Ecuele Manga et ses coéquipiers en expédiant deux ballons dans les filets de Benitez ont mis fin à cet acharnement démesuré : non, la formation dijonnaise ne perdra pas 13 fois de suite et ne battra donc pas le record du Cercle Athlétique de Paris des années 30 !
Mais ce sursaut arrive trop tard : le DFCO sera rétrogradé en Ligue 2. La condamnation est irrémédiable. Elle date de loin, à notre avis, du début février et de la lourde addition subie à Montpellier (4-2). Jusqu’à ce tournant, nous avions constamment cru le sauvetage possible. Tout en sachant l’énorme difficulté du défi, l’étroitesse du couloir d’où il fallait s’extirper. On connaît la suite malheureuse : le pathétique Chemin de croix, le Paradis qui s’éloigne, les défaites accumulées, les matchs où l’on baisse plus la tête qu’on ne la relève… Le Purgatoire qui s’approche à grandes enjambées… Un Purgatoire qu’il faut bien accepter maintenant. Et admettre
la réalité de la descente, ce n’est sûrement pas se replier derrière des artifices de style pour minorer l’échec, en parlant de « sursis » pour faire durer un suspense qui n’existe plus… Il faut voir devant, tout de suite, se mettre en capacité de se reconstruire. En ayant un objectif : le retour en Ligue 1 dans les meilleurs délais.
Une Ligue 1 qu’il faut se donner les moyens de rejoindre dès août 2022 ! La Cité des Ducs la mérite : elle possède un stade Gaston-Gérard moderne, maintenant adapté aux grandes confrontations, un public qui existe, sait ne pas faire défaut, soutenir son équipe. Et un club aux structures contemporaines, en phase avec le haut niveau, intégré dans la vie dijonnaise, régionale. Le moment n’est donc sûrement pas aux colères, compétitions de moqueries… Savoir partir pour revenir au sommet dès demain, voilà ce qui doit occuper l’actualité… Déjà en terminant la présente saison par de nouvelles « portes honorables ». Après Nice, ouvrir celle de Nantes qui viendra à Dijon en mai ferait naître chez les supporters une ébauche de pardon. Qui pourrait même avoir trois autres occasions de s’étoffer : à Rennes, Angers, puis à Saint-Etienne… La bonne performance arrachée aux dépens de l’OGC Nice peut être un bon appui pour bien terminer : les joueurs ont en effet retrouvé face aux Aiglons le sens du travail défensif, l’enthousiasme et le sens de l’offensive. Sous la baguette d’un chef d’orchestre : Yassine Benzia. Dont la trop longue absence cette saison a incontestablement été préjudiciable.
Construire demain, ce sera d’abord comprendre ce qui a échoué cette année. Expliquer comment le jeu d’attaque de la saison dernière, créatif, construit, fin, privilégiant la passe spontanée, a pu s’envoler comme un fétu de paille. Les joueurs qui le mettaient si bien en mesure et avaient fait mordre la poussière à Lille, Monaco, Paris, Didier Ndong, Mounir Chouiar, Mama Baldé étaient pourtant toujours là… Est-ce le départ de Julio Tavarès dont on n’a pas assez mesuré combien il apportait au groupe qui aurait cassé la petite corde indispensable à la réussite de l’ensemble ? Comment peut-on être, selon la presse locale, « pas loin du compte » face à Lyon et trois jours après aller subir une débâcle à Montpellier ? Réfléchir à ces questions, c’est faire un constat : mettre sur pied une équipe performante nécessite de réussir des alchimies complexes…Additionner le football de l’effort et le football d’inspiration, faire naître des réflexes collectifs…Façonner un groupe… A cela , il faut ajouter une autre exigence, la moins facile à satisfaire. Sans quoi rien de bon ne peut arriver : conférer à l’équipe la magie du dépassement, l’amener à se sublimer. Pour la conduire dans une sorte d’état second là où aucun adversaire ne peut l’arrêter. C’est cette reconstruction-là que nous souhaitons au DFCO…
André Grizot