DFCO : la tête haute… vers le Purgatoire

Merci de retrouver notre rubrique footballistique consacrée à lactualité du DFCO. Croulant sous une suite de défaites sans fin, enchaînant les déceptions, l’équipe dijonnaise se retrouve engluée à la dernière place du classement. Loin de ses concurrents directs, Nîmes, Lorient et Nantes, elle poursuit son calvaire malheureux, alors qu’il lui reste douze adversaires à rencontrer, dont le Paris-Saint Germain tout prochainement à Gaston-Gérard.

Le DFCO devrait échouer dans sa quête du maintien en Ligue 1. Il devrait évoluer en deuxième division la saison prochaine. Le conditionnel est encore de rigueur mais tout autre expression tentant de minimiser la situation et d’entretenir encore l’espoir serait susceptible de mentir. Jusqu’au match de Montpellier du 7 février dernier, nous avons constamment cru le sauvetage possible. Tout en sachant l’énorme difficulté du défi, l’étroitesse du couloir d’où il fallait s’extirper. Mais, aujourd’hui, il faut regarder la réalité en face : 9 rencontres consécutives sans victoire et, surtout, une stagnation dans le fond d’un classement que, seule, une suite de miracles pourrait faire quitterEn rattrapant les retards de 6 et 8 points sur Nîmes et LorientLa mission est très difficilement irréalisable. Dijon ne devrait pas se sortir de son pathétique chemin de Croix et devrait quitter le Paradis. Pour rejoindre un Purgatoire qu’il faudra bien accepter.

Nous avons trop dit ici nos encouragements à l’équipe dijonnaise pour ne pas tenir maintenant ce langage de vérité. Il est une marque de respect pour les supporters et les joueurs. Qui peuvent évidemment compter sur notre soutien jusqu’au bout. L’heure n’est surtout pas aux colères, à la recherche de boucs émissaires Encore moins aux condamnations stériles ou à la pléthore de conseils bourrés de certitudes. Aux sarcasmes. Il reste 12 matchs à jouer, à aborder et assumer en équipe qui doit absolument rester la tête haute, se battre pour chercher les meilleurs résultats possibles. Afin de quitter la Ligue 1 par une porte honorable.

Et regarder devant. Loin devant… D’ores et déjà, il faut penser à se reconstruire pour la prochaine saison. Avec la remontée pour objectif : une tâche ardue car la Ligue 2 est un affrontement sans merci d’où lon n’émerge pas facilement. Même quand on vient de l’étage supérieur Une tâche que le DFCO a déjà ussie : en 2016, les hommes d’Olivier Dall’Oglio avaient terminé confortablement en seconde position entre l’AS Nancy-Lorraine et le FC Metz et regagné l’élite.

Pour y parvenir, en 2022, il sera nécessaire de fournir d’autres prestations que celles des dernières semaines où mauvais résultats et déceptions se sont empilés.

Un doute destructeur

Lors de sa sortie face à Lens, la formation dijonnaise a une nouvelle fois montré une fragilité entraînant une sixième défaite d’affilée. En dépit d’une défense à 5 où Ecuele Manga, Coulibaly et Panzo gardaient l’axe, les attaquants adverses ont souvent bénéficié d’erreurs des arrières bourguignons. Ngonda, trop peu rigoureux, se fait prendre le ballon par son ailier dont le centre amène le premier but lensois. Plus tard, l’un des défenseurs centraux, manquant de promptitude, se laisse dépasser par un avant nordiste qui a le temps de couper un coup franc de la tête pour porter le score à 2-1. Des erreurs identiques à celles constatées sur la pelouse de Gaston-Gérard contre Nîmes : Ripart et Eliassion, les remuants Gardois, avaient aussi eu la liberté de reprendre deux centres devant une défense en retard et d’assurer le 2 à 0. Arrières en difficultés, mais, également, caractère friable d’un groupe incapable de conserver un résultat. A Lens, l’égalisation dijonnaise est suivie quatre minutes après du second but adverse… A Montpellier, dès que les Héraultais reviennent à 1-1, la formation dijonnaise sombre dans un doute destructeur, relâche sa vigilance et l’addition finale s’alourdit : 4 à 2.

Tout n’est pourtant pas négatif. Les trois dernières rencontres ont vu en effet des moments de franche domination du DFCO : la première période à La Mosson où Coulibaly marque de la tête, le début du match face aux Nîmois avec les percées de Chouiar qui lance Boey, les tentatives de Baldé frôlant barre et poteaux, les entames de bonne facture dans les deux mi-temps à Lens, avec un lob de Marié détourné sur la ligne et la frappe des 20 mètres de Ngonda au fond des filets. Avec même une meilleure volonté d’attaque, des réflexes de se porter vers l’avant, en s’appuyant sur des combinaisons mieux construites, des passes plus courtes, instantanées et des arrières latéraux sachant créer le danger chez l’adversaire lensois. Des efforts souvent amoindris en raison d’un milieu manquant d’impact, de régularité et d’avants dépourvus d’efficacité : à Bollaert, tour à tour, Marié, Ecuele Manga, Chouiar, Boey, Kamara et Konaté ont le but au bout du pied ou du frontSans marquer.

Cette efficacité trop rare aura la possibilité de se corriger lors de la réception prochaine du PSG à Gaston-Gérard. Et quand nous parlons de sortie honorable, voilà une occasion de l’assurer : vaincre les Parisiens à Dijon ! Si les joueurs du DFCO parviennent à mesurer la portée symbolique que prendrait une telle victoire, ils peuvent être capables d’aller chercher, face aux coéquipiers d’Mbappé, défaits récemment par Monaco, un succès salvateur Un succès qui, chez beaucoup de supporters, suffirait à faire émerger un début de pardon Le football possède vraiment un pouvoir rare : continuer à nous faire rêver, même quand ça va mal. Allez Dijon !

André Grizot